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« La vie à Paris m’a transformé, mais j’ai préféré partir »

[Témoignage] Michael, 30 ans, a quitté Metz pour Paris, en octobre  2014, pour des raisons professionnelles. Au bout d’un an, il est parti vivre près d’Annecy. Pas seulement à cause des attentats.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

Promenade du Champ-de-Mars, sur les rives du lac d’Annecy (Haute-Savoie).

Avec ma compagne, on a vécu un an à Paris. Dans une grande ville comme ça, on est obligés de se remettre en question, de sortir de sa zone de confort et ça nous a plu, ça nous a fait du bien, à ma compagne et à moi. On arrivait de Saint-Avold, en Moselle, où nous avons grandi et où nous nous sommes rencontrés.

Je suis arrivé le premier, en octobre 2014, grâce à une promotion professionnelle. A 31 ans, j’étais responsable d’agence dans une société qui loue des grues mobiles. J’étais très motivé par ce challenge professionnel, mais aussi par ce changement de vie dans une ville où tout semble possible. Ma compagne m’a rejoint quelques semaines plus tard, après avoir démissionné de son emploi d’infirmière. Elle a très vite retrouvé du travail, en libérale.

On s’est installé dans un petit appartement du quartier de la Bastille, dans le 11e arrondissement. On avait 50 m2 de moins qu’en Moselle, pour 400 euros de loyer en plus ! Mais cela ne nous gênait pas trop, c’était tout nouveau tout beau, on s’émerveillait de tout. On était tout le temps dehors, pour visiter, s’arrêter en terrasse, au resto… J’ai pris une quinzaine de kilos en un an. Bien sûr, en arrivant, on avait quelques idées reçues sur la vie à Paris.

Une image faussée de la dangerosité

En province, on a une image faussée de la dangerosité, que ce soit dans la capitale ou en banlieue. J’avais acheté une bombe lacrymogène, ma compagne aussi. Aujourd’hui, je sais que c’est n’importe quoi. J’ai parfois connu des moments d’appréhension, mais je n’ai jamais...

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