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    Vu de Séoul

    Jeu de go : la Corée du Sud, grande perdante du business de l’intelligence artificielle

    Par Eva John, correspondante à Séoul (Corée du Sud)
    Le chef du programme DeepMind de Google, Demis Hassabis, salue le champion Lee Sedol, accompagné de sa fille, à Séoul, le 9 mars.
    Le chef du programme DeepMind de Google, Demis Hassabis, salue le champion Lee Sedol, accompagné de sa fille, à Séoul, le 9 mars. Photo Google DeepMind. AFP

    Le champion Lee Sedol a enfin gagné une manche contre la machine créée par Google. Mais ce match aura surtout mis en valeur le retard pris par la Corée du Sud en matière de développement de l'intelligence artificielle.

    L’honneur est sauf. Après près de cinq heures de jeu, Lee Sedol a arraché sa première victoire face à l’algorithme de Google, déclenchant les applaudissements des journalistes et photographes présents au match. La dernière manche, non décisive, aura lieu mardi.

    Quelle leçon la Corée doit-elle tirer de la défaite de son champion face à AlphaGo ? Pour les médias sud-coréens, la réponse est claire. Et elle n’est pas à chercher du côté du jeu de go. De façon quasi unanime, la presse a déploré cette semaine le retard du pays en matière d’intelligence artificielle. Comme si la vraie défaite pour la nation n’était pas celle de Lee Sedol mais celle des entreprises coréennes, Samsung en tête, à la traîne derrière les géants américains.

    «La Corée s’est contentée de s’associer à Google pour promouvoir cet événement international. […] Les entreprises coréennes sont loin derrière les Etats-Unis, le Japon et la Chine dans ce domaine et elles ne semblent pas en être conscientes», regrettait cette semaine le site Financial News. Et de suggérer : «La Corée devrait investir dans ce secteur sinon il sera trop tard pour se faire une place sur le marché international.»

    «Un long chemin à parcourir»

    «Samsung, Hyundai Motors, Naver et Kakao travaillent sur le développement de l’intelligence artificielle, mais ils n’en sont qu’au début. Le gouvernement et les entreprises doivent investir dans ce secteur», notait également le Hankuk Ilbo.

    Quant au Korea Times, il titrait : «En matière d’intelligence artificielle, la Corée a encore un long chemin à parcourir». D’après un professeur cité par le quotidien anglophone, il y aurait deux explications à ce retard : l’attitude de «suiveur» que le pays a toujours eue et des régulations gouvernementales qui empêchent l’innovation. «Ils ne peuvent pas collecter assez de grandes bases de données à cause des régulations sur le partage d’informations, ce qui leur coupe l’envie d’investir dans l’apprentissage automatique.»

    Seul le quotidien progressiste Hankyoreh semblait un peu plus sceptique quant aux bénéfices potentiels de l’intelligence artificielle : «Seuls quelques conglomérats vont en profiter, et non les acteurs arrivés sur le tard, parmi lesquels la Corée.»

    «K-AlphaGo business»

    Notoirement plus performant sur le «hardware» que le «software», le géant national Samsung a maintes fois démontré qu’il savait revenir de loin. Conscient que le marché des smartphones s’essouffle, il semble résolu à faire de l’Internet des objets et de l’e-santé ses nouvelles priorités.

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    Peu importe l’issue, ce match aura donc fait l’effet d’un électrochoc et la quatrième économie d’Asie ne devrait pas tarder, comme l’espérait un internaute sur Twitter, à surfer sur la vague «K-AlphaGo business» lancée par le match largement médiatisé.

    Mardi, le quotidien Joongang rapportait que les actions des entreprises impliquées dans l’intelligence artificielle avaient grimpé depuis le début de la partie de go. Dans la semaine, le ministère coréen de la Science, des TIC et de la Planification annonçait son intention d’investir plus de 30 milliards de wons (22 millions d’euros) dans le développement de l’intelligence artificielle.

    Eva John correspondante à Séoul (Corée du Sud)
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