Elon Musk lance un centre sur l’intelligence artificielle pour « bénéficier à l’humanité »
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Elon Musk lance un centre sur l’intelligence artificielle pour « bénéficier à l’humanité »

Le patron de Tesla a lancé, avec d’autres grands noms de la Silicon Valley, un centre de recherche à but non lucratif, dont les travaux seront accessibles à tous.

Le Monde | | Par

Elon Musk a souligné à plusieurs reprises les dangers représentés par l'intelligence artificielle.

« Notre but est de faire progresser l’intelligence numérique dans une direction plus à même de bénéficier à l’humanité. » Ainsi se définit l’organisation OpenAI dans un message publié sur son site internet. Ce centre de recherche à but non lucratif a été lancé vendredi 11 décembre par deux figures de la Silicon Valley : Elon Musk, le patron du constructeur Tesla, et Sam Altman, président du Y Combinator, un incubateur de start-up qui a soutenu certaines des entreprises les plus puissantes du secteur.

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Objectif affiché : développer des technologies d’intelligence artificielle et les mettre à disposition de tous. « En tant qu’organisation à but non lucratif, notre but et de créer de la valeur pour tout le monde, plutôt que pour des actionnaires », peut-on lire dans le texte de présentation.

Les fondateurs de ce centre se positionnent aussi comme un rempart face aux dangers potentiels représentés par l’intelligence artificielle (IA). Elon Musk s’en est plusieurs fois inquiété ces derniers mois ; il avait même, en juillet, attribué des millions de dollars à 37 projets de recherche destinés à prévenir les risques liés au développement de l’IA.

Un milliard de dollars

Cette fois, sa réponse à ce danger consiste à faire avancer la recherche en intelligence artificielle. « Je crois que la meilleure défense face aux mauvais usages de l’IA est de permettre à un maxium de personnes de détenir l’IA. Si tout le monde dispose des pouvoirs de l’IA, alors il n’y aura pas une seule personne, ou un petit groupe d’individus qui disposeront des superpouvoirs de l’IA », explique Elon Musk dans une interview publiée après le lancement d’OpenAI. « Il est difficile de prévoir quand une IA de niveau humain pourra être atteinte », souligne le texte de présentation de l’initiative, « quand ce sera le cas, il sera important d’avoir une institution de recherche à la pointe qui aura pour priorité que cela bénéficie à tous et pas à son propre intérêt ».

Et cette organisation dispose déjà de moyens considérables. Un milliard de dollars (909 millions d’euros) ont déjà été posés sur la table par Elon Musk, Sam Altman, mais aussi d’autres grands noms du secteur comme Jessica Livingston (Y Combinator), Peter Thiel (cofondateur de PayPal) ou encore des entreprises comme Amazon Web Services. L’équipe est composée de huit chercheurs pour le moment, dirigée par Ilya Sutskever, spécialiste de l’apprentissage des machines chez Google. Une initiative sérieuse, mais dont l’objet fait sourire certains observateurs, qui mettent en avant les apparentes contradictions du PDG de Tesla. « Le plan d’Elon Musk pour sauver le monde d’une IA avancée : développer une IA avancée », titre avec ironie le site américain Gizmodo.

Facebook et Google ouvrent leurs technologies

La création d’OpenAI intervient alors que plusieurs gros acteurs de l’intelligence artificielle viennent d’annoncer la mise à disposition de tous, en open source, d’une partie de leurs technologies en IA. Le 10 décembre, Facebook s’est engagé à livrer les secrets de fabrication de son serveur « Big Sur », qu’il utilise pour des projets liés à l’intelligence artificielle. Un mois plus tôt, c’est Google qui annonçait la mise à disposition de TensorFlow, une technologie d’apprentissage des machines.

Avec comme argument non pas le bien de l’humanité, mais celui de la recherche : « Nous espérons que [TensorFlow] permettra à la communauté du machine learning [apprentissage automatique] d’échanger des idées plus rapidement, à travers du code fonctionnel et pas seulement des articles de recherche », avait alors indiqué Google sur son blog. Les avancées qui pourraient en découler devraient naturellement rejaillir sur les produits de Google.

De son côté, Sam Altman reconnaît dans la même interview que son entreprise pourrait bénéficier de ce nouveau projet : « Si OpenAI développe une technologie vraiment géniale et que n’importe qui peut l’utiliser gratuitement, cela bénéficiera à toute entreprise technologique. »

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