#Le plagiat universitaire, seulement une question d’éthique ? Questions de communication, Numéros Questions de communication, Documents -- -- * en Accueil > Numéros > 26 > Échanges > Le plagiat universitaire, seuleme... -- -- Échanges Le plagiat universitaire, seulement une question d’éthique ? Academic Plagiarism: Only an Issue of Ethics? -- -- Français English Le plagiat universitaire est largement décrié, qu’il soit le fait d’étudiants ou d’enseignants-chercheurs. En France, peu d’études consistantes ont été consacrées à ce phénomène qui interroge les -- -- d’étudiants ou d’enseignants-chercheurs. En France, peu d’études consistantes ont été consacrées à ce phénomène qui interroge les conditions de formation à l’université. La lutte contre le plagiat invoque le fait de préserver la valeur des diplômes pour les étudiants ou celle des connaissances produites par la recherche. Parfois, elle se -- -- traduit en règlements de compte et attaques personnelles. Les mesures prises par les institutions restent encore très restreintes. L’abonnement à des logiciels anti-plagiat participe surtout des stratégies de communication des institutions qui en espèrent un effet dissuasif. Une telle mesure ne peut tenir lieu de seule politique. -- -- Mots-clés : plagiat, enseignement supérieur, recherche, logiciel anti-plagiat, formation -- -- Plan Plagiat universitaire : de quoi est-il question ? Qu’est-ce que le plagiat ? Le plagiat étudiant Le plagiat scientifique Traiter le plagiat : réponse algorithmique ou institutionnelle ? Art de la référence, technique de la citation -- Art de la référence, technique de la citation Traiter le plagiat Conclusion Haut de page -- -- 1Tout universitaire ayant quelques années d’expérience a déjà été confronté à des cas de plagiat étudiant. En 2005, un collègue et moi avons reçu pour un entretien une étudiante dont le mémoire de master – qu’il avait dirigé et dont je devais être examinatrice – n’était -- -- – qu’il avait dirigé et dont je devais être examinatrice – n’était qu’une compilation d’écrits non référencés qu’elle avait tirés du web. Le plagiat était suffisamment grossier pour être détecté par une simple lecture et ce fut l’occasion de former ce collègue à l’usage des moteurs de recherche sur l’internet. Dans l’échange au cours duquel -- -- peu d’assistance qui lui était apporté dans cette affaire. En effet, il revenait à cet enseignant-chercheur de constituer un dossier volumineux pour apporter la preuve du plagiat : non seulement fournir un exemplaire du mémoire et des sources copiées que nous avions retrouvées, mais aussi prouver que l’intention de frauder était -- -- qu’ils recevaient de la part de l’université et des contraintes bloquantes qu’ils rencontraient. Par exemple, dans le cas où le nombre de plagiats dans une même année d’étude était important, la tenue des jurys de fin d’année pouvait être compromise avant que les dossiers ne soient traités, ce qui pénalisait les étudiants non fraudeurs. -- -- Officiel (02/09/14, p. 7284). 2Près de dix ans plus tard, l’action contre le plagiat universitaire semble progresser lentement, alors que le phénomène revient régulièrement sur le devant de l’actualité, qu’il s’agisse de pointer -- -- régulièrement sur le devant de l’actualité, qu’il s’agisse de pointer du doigt des pratiques étudiantes ou de chercheurs. Nombreux sont les scientifiques qui écrivent sur le phénomène du plagiat et des colloques y sont consacrés, y compris dans l’espace francophone2. Le sujet prend parfois un tour politique : début septembre 2014, un député -- -- parfois un tour politique : début septembre 2014, un député interpellait la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sur les moyens de lutte contre le plagiat et proposait la généralisation des formations dans les départements de -- et proposait la généralisation des formations dans les départements de recherche et du recours aux logiciels anti-plagiat dans les universités3. Ce n’est pas la première fois qu’une question de ce type -- universités3. Ce n’est pas la première fois qu’une question de ce type est posée au gouvernement. Il est certain que les cas de plagiat, lorsqu’ils sont publicisés, contribuent à jeter le discrédit sur les universités, les grandes écoles et les laboratoires de recherche. -- -- qualifient d’épidémie, c’est confondre thermomètre et remèdes. Plagiat universitaire : de quoi est-il question ? * 4 La qualificatif « universitaire » est choisi par commodité mais -- -- il ne s’agit pas seulement des univ (...) 3L’expression « plagiat universitaire »4 est choisie ici pour désigner le plagiat étudiant et le plagiat dans la recherche scientifique. Elle permet aussi d’englober dans la réflexion les pratiques des enseignants dans leurs formations. En écho à la remarque de l’étudiante plagiaire -- -- problématiques. Qu’est-ce que le plagiat ? * 5 Accès : http://www.cnrtl.fr/definition/plagiaire. Consulté le -- -- 03/10/14. 4Le Larousse définit le plagiat comme « l’acte de quelqu’un qui, dans le domaine artistique ou littéraire, donne pour sien ce qu’il a pris l’œuvre d’un autre » ou « ce qui est emprunté, copié, démarqué ». Le -- -- le domaine artistique ou littéraire, donne pour sien ce qu’il a pris l’œuvre d’un autre » ou « ce qui est emprunté, copié, démarqué ». Le sens du mot « plagiat » est lié au fait de voler ou spolier quelqu’un. L’étymologie du terme a déjà été maintes fois soulignée, mais ne manque pas d’intérêt pour comprendre le fond de la notion. Selon le portail -- -- publique, du seul fait de la réali (...) 5De nos jours, le plagiat est souvent compris comme une infraction au droit de propriété intellectuelle, initié en Europe au xv^e siècle et inscrit dans la loi française à la Révolution, le 19 juillet 1793, pour -- -- protéger les créateurs. Si la contrefaçon est définie uniquement quant à des œuvres publiées (ou des objets produits), il n’est pas nécessaire que l’œuvre originale6 ait été publiée pour qu’il y ait plagiat : le Code de propriété intellectuelle7 précise que les droits du même nom sont attachés au créateur et concepteur de l’œuvre, y compris en cas de -- -- réalisation inachevée. 6Par conséquent, le plagiat désigne les pratiques consistant à utiliser des travaux ou les idées d’autres personnes sans leur accorder le crédit qui leur revient. Le pluriel pour « pratiques » est employé ici -- -- souvent en les délayant, sans y ajouter sa réflexion personnelle, ce qu’ignorent encore beaucoup d’étudiants (Simonnot, 2012 : 176). On pense spontanément que la première victime du plagiat est l’auteur plagié. Mais omettre ses sources, c’est aussi spolier le lecteur (Bergdàa, 2014) en l’empêchant d’y retourner : toute citation isole un extrait d’un ensemble et le respect de la citation donne au lecteur le -- -- contextualisée. Le plagiat étudiant * 8 Une recherche dans Web of Science (Thomson Reuter) retourne 2 136 -- -- 7Nous commençons à disposer d’un nombre important de travaux de recherche sur le plagiat8. En faire un état précis dépasse le cadre de cet article. Concernant le plagiat étudiant, les articles publiés dans des revues internationales s’intéressent principalement aux causes du -- des revues internationales s’intéressent principalement aux causes du plagiat étudiant, à son ampleur – mesurée différemment d’une étude l’autre, avec des chiffres parfois élevés –, aux prédispositions des individus et aux dispositions susceptibles d’y remédier. Force est de -- -- une pratique marginale (4,4 %) néanmoins réelle. À la suite d’une analyse multivariée des résultats de leur enquête, les auteurs trouvent une corrélation significative entre les pratiques de plagiat et les disciplines de formation : davantage de plagiat dans les disciplines économiques, scientifiques et technologiques, moins dans les disciplines littéraires ou en sciences humaines et sociales (shs). Ils -- -- socialisation scolaire puis universitaire les a sensibilisés l’originalité et la créativité des œuvres littéraires » (ibid : 157). Comme toute pratique, le plagiat nécessite un apprentissage qui, comme l’avance cette étude, se fait bien avant l’entrée à l’université. Parmi les plagiaires, six répondants sur dix déclarent avoir commencé des -- -- 8Si on se réfère au Code de la propriété intellectuelle, copier le travail d’un autre étudiant est un des aspects du plagiat. Reprendre le contenu de documents internes d’un organisme dans un rapport de stage sans les citer en est une autre situation, pourtant davantage tolérée -- -- 9Dans la plupart des études qui s’intéressent aux raisons invoquées par les étudiants pour plagier reviennent le manque de temps, le faible intérêt ou l’absence de motivation pour le travail demandé. Beaucoup d’enseignants-chercheurs ont tendance à traiter avec indulgence les cas -- -- l’enseignant. En outre, les mises en garde ou menaces mêmes répétées des enseignants n’auraient qu’un effet superficiel sur les étudiants : si le plagiat est réellement considéré comme une question importante, pourquoi les enseignants ne forment-ils pas davantage les étudiants -- pourquoi les enseignants ne forment-ils pas davantage les étudiants l’éviter (Power, 2009) ? Le phénomène du plagiat étudiant permet donc d’interroger aussi les pratiques pédagogiques qui, dans les universités ou les écoles, sont loin d’être uniformes d’un(e) enseignant(e) -- -- des exigences varient d’une discipline à l’autre. Le plagiat scientifique * 9 Recherche via la base Europresse faite en septembre 2014 sur la -- -- * 9 Recherche via la base Europresse faite en septembre 2014 sur la requête « plagiat & (université | s (...) * 10 Par exemple, voir le dossier « Pourquoi le plagiat gangrène-t-il l’université », Le Monde (11/11/10 (...) * 11 Accès : http://responsable.unige.ch/. Consulté le 20/11/14. -- -- paresseux, désemparés ou fraudeurs : certains chercheurs confirmés se livrent également à de telles pratiques. Les médias se font régulièrement l’écho de cas de plagiat. Depuis 1987, par exemple, le journal Le Monde a consacré 715 articles à la thématique du plagiat, dont moins de 110 concernent le plagiat universitaire9. Les articles relatant des cas de plagiat scientifique sont encore plus rares dans la presse quotidienne généraliste. Depuis peu, les blogs ou les sites -- presse quotidienne généraliste. Depuis peu, les blogs ou les sites créés par des universitaires qui évoquent le phénomène du plagiat viennent alimenter quelques articles de presse10. Ces blogs, qui émanent de la communauté scientifique elle-même, ne sont pas totalement -- -- base de cas documentés. Plutôt que de se contenter d’attaquer nommément des personnes en exposant à titre de preuve document source et document plagié, le site apporte sur chaque cas une analyse qui cherche approfondir les éléments du contexte. Quantifier le phénomène est une première mesure à prendre, encore faut-il l’étudier en profondeur. À -- -- inconsciente de connaissances. 12Le plagiat scientifique ne porte pas seulement sur les publications de pairs dans des revues ou des actes de colloques, voire des ouvrages scientifiques. Les enseignants-chercheurs participent à des comités de -- -- 13Charles Nodier (1828), bibliothécaire érudit, interrogeant l’appréciation du plagiat à son époque, mentionnait que plagier un auteur, « particulièrement moderne et national », aggravait le délit. Non sans malice, il notait que, à son époque, il valait mieux « piller -- -- Non sans malice, il notait que, à son époque, il valait mieux « piller les anciens que les modernes, et qu’entre ceux-ci il faut épargner ses compatriotes, préférablement aux étrangers. Il qualifiait de plagiat « innocent » le fait qu’un auteur célèbre reprenne l’écrit d’un auteur obscur, contribuant ainsi à mettre en visibilité des arguments qui -- -- enseignant-chercheur, le fait d’exploiter le travail d’un étudiant (de master ou doctorat) dans ses propres publications sans le nommer relève pourtant bien du plagiat. Il y a peu, la justice française s’est prononcée pour l’annulation d’une thèse13 pour contrefaçon, décision largement publicisée par la presse du fait de sa rareté. Dans ce cas, -- -- largement publicisée par la presse du fait de sa rareté. Dans ce cas, ce qui a été jugé le plus choquant était que la thèse portait sur des considérations en matière d’éthique médicale. Le fait que le plagié soit un étudiant d’origine étrangère n’est pas toujours mentionné par -- soit un étudiant d’origine étrangère n’est pas toujours mentionné par la presse14. Pourtant, cela renvoie à un aspect intéressant du plagiat et des pratiques de citation : la citation a du mal à passer les frontières des territoires pratiquant d’autres langues, ou les -- -- indice de “fiabilité” en rapport avec les techniques et les objets d’expérience utilisés à cette époque-là et dans tel laboratoire ». L’usurpation de travaux scientifiques via le plagiat met en cause de manière profonde ces « indices de fiabilité » en permettant aux usurpateurs de discourir sur des sujets qu’ils n’ont pas réellement -- -- approfondis et sur lesquels ils ne contribuent pas à faire évoluer les connaissances. * 15 Dans les pratiques étudiantes, l’auto-plagiat est souvent défini comme le fait de soumettre un même (...) -- -- comme le fait de soumettre un même (...) 15Récemment est apparue la notion d’auto-plagiat, qui qualifie la situation dans laquelle un auteur reproduit à l’identique l’intégralité ou des parties de ses anciennes publications sans les citer entre -- -- 16La publication d’une traduction dans une autre langue d’un travail original est parfois assimilée à de l’auto-plagiat, une acception limite, selon moi, du concept : même si elle reprend les idées d’un texte original, la traduction exige de trouver les mots justes pour les -- -- 17Cette remarque invite simplement à être plus prudent dans les qualifications d’auto-plagiat. Quand les politiques incitent les chercheurs à développer leurs publications dans des langues étrangères, peut-être ne faudrait-il pas que cela se fasse au détriment des -- -- anglo-saxonnes fût-il plus élevé que celui des revues françaises. Traiter le plagiat : réponse algorithmique ou institutionnelle ? -- 18Dans les cas de plagiat délibéré, les avantages matériels ou symboliques que les plagiaires espèrent tirer de leurs pratiques sont de nature assez semblable, même s’ils relèvent d’échelles différentes -- -- la connaissance. Traiter le plagiat -- 22Si le plagiat universitaire paraît plus choquant encore que d’autres (écrits journalistiques, politiques, littéraires), c’est du fait de la responsabilité des institutions d’enseignement supérieur dans la -- -- 23Revenons à la question du député évoquée dans notre introduction : la dotation généralisée en logiciels anti-plagiat. Ces logiciels16 aident à détecter les cas de plagiat en interrogeant les sources en ligne partir d’expressions tirées d’un texte source à vérifier. S’ils arrivent à détecter des cas où quelques mots ont été modifiés, ils -- -- (modèles, graphiques, textes numérisés en mode image). Quant aux sources retrouvées par ces logiciels, elles sont souvent approximatives. Si le document plagié n’est pas numérisé, les logiciels restent bien sûr totalement muets. À titre d’exemple, la soumission de -- restent bien sûr totalement muets. À titre d’exemple, la soumission de mon texte à un logiciel anti-plagiat largement utilisé en France retourne un résultat de 4 % qui porte essentiellement sur les références bibliographiques. Les citations de Charles Nodier renvoient -- -- première indication, mais les résultats doivent être vérifiés : ils ne détectent que des similarités entre des textes (pas forcément les originaux) et non le plagiat. 24Le processus de relecture – des travaux d’étudiants par l’enseignant, -- -- administratives qui leur incombent désormais se réduit de manière parfois dramatique. Cela contribue à augmenter le risque de laisser passer des textes plagiés. Par ailleurs, si les plagiats grossiers sont en général détectés, tous les enseignants-chercheurs ne sont pas forcément experts en recherche d’information pour pousser les -- -- en général détectés, tous les enseignants-chercheurs ne sont pas forcément experts en recherche d’information pour pousser les vérifications. L’utilisation de logiciels anti-plagiat pourrait donc venir à leur secours. -- -- servir de ces logiciels pour améliorer leurs écrits. Claire Penketh et Chris Beaumont (2014) ont analysé l’impact de l’introduction d’un logiciel anti-plagiat sur les pratiques des étudiants. Dans le cas relaté, les étudiants avaient accès au logiciel et aux résultats produits pour améliorer leurs productions. Les entretiens de groupe -- -- 26En juillet 2014, via son comité d’éthique, le Centre national de la recherche scientifique (cnrs) a produit un guide (comets, 2014) qui précise que les logiciels anti-plagiat auraient essentiellement un caractère dissuasif. Le recours aux logiciels anti-plagiat peut contribuer aux mesures de sensibilisation, mais faut-il les ériger en arme de dissuasion ? L’affichage par les universités de cet équipement -- -- politique, tout au plus peut-il en être un élément. D’ailleurs, si les concepteurs de logiciels affichent des enquêtes statistiques pour vanter leurs produits, où ils affirment que le nombre de plagiat diminue de manière sensible dans les établissements qui en sont dotés, on peut regretter qu’il y ait aussi peu d’études indépendantes sur -- -- on peut regretter qu’il y ait aussi peu d’études indépendantes sur l’efficacité de ces dispositifs. Par exemple, il est possible que les pratiques de plagiat se déplacent vers des ressources qui ne sont pas accessibles aux logiciels, y compris des sources autorisées comme celles mises en ligne par les bibliothèques. -- -- celles mises en ligne par les bibliothèques. 27Le plagiat est un problème posé aux institutions de la recherche et ces dernières ont le devoir de s’en emparer d’abord pour préserver la confiance qu’elles inspirent, si ce n’est éviter des règlements de -- -- déontologie en vigueur pour la signature de publications et l’existence des remerciements. Il est cependant muet sur les modalités d’action face à un soupçon ou une détection de plagiat. Dans les universités françaises, il manque des instances autres que strictement judiciaires pour se donner les moyens d’instruire les cas avec équité. Rompre le -- -- silence contribue à lever les tabous, mais le lynchage de personnes suspectées ou des lanceurs d’alerte n’est pas un comportement plus éthique que le plagiat. À l’instar des instances nationales de recherche, pourquoi les universités françaises tardent-elles tant à se doter de comités d’éthique qui soient des lieux de réflexion -- -- 28Le développement de l’internet et des publications en accès libre sur le web a souvent été mis en cause par ceux qui dénoncent l’ampleur qu’aurait pris le plagiat universitaire. Pourtant, le phénomène est constaté au moins depuis les années 60, alors que les dispositifs de publication relevaient principalement de l’imprimé. Certes, -- -- 29Le soutien des publications scientifiques en libre accès est une des pistes pour aider à lutter contre les pratiques de plagiat car le dispositif permet de garder une trace datée des soumissions, y compris -- dispositif permet de garder une trace datée des soumissions, y compris si la publication est refusée. Les logiciels anti-plagiat ne sont capables de détecter que les sources en libre accès (ou celles qui ont été déposées en amont dans leurs bases de données pour servir de -- -- travaux des étudiants et à faire en sorte qu’ils se sentent un peu plus « auteurs ». Cette pratique est également susceptible d’inciter les enseignants à être plus vigilants sur le plagiat étudiant, dans la mesure où le nom du directeur de mémoire figure sur le document. -- -- 30Ceci étant, les universités ont besoin de moyens pour assurer leurs missions et une lutte efficace contre le plagiat universitaire, et pas seulement pour financer des abonnements aux logiciels anti-plagiat. Le recours à ces logiciels participe d’une forme de détection industrielle qui fait écho à une « massification » de l’enseignement supérieur mal -- -- l’affaiblissement des effectifs d’enseignants-chercheurs participent, dans ce contexte, à mettre en difficulté certains chercheurs. La généralisation des logiciels anti-plagiat n’est pas la solution qui permettra aux universités de garantir la valeur des diplômes qu’elles délivrent, l’équité dans le traitement des étudiants et la valeur des -- -- d’accoutumer à un monde de suspicion. Le doute est bénéfique lorsqu’il est incertitude qui aide à la remise en cause, il devient poison lorsqu’il instaure la défiance. Si certaines pratiques de plagiat se développent dans des environnements toxiques (Bergadaà, 2014), veillons à ce que les remèdes apportés ne se contentent pas de transformer la -- -- Bibliographie Bergadaà M., 2014, « Détection et prévention du plagiat dans les publications scientifiques », conférence présentée au symposium Le -- publications scientifiques », conférence présentée au symposium Le plagiat : de la négligence à la fraude, Lausanne, Polyclinique médicale universitaire. Accès : https://hopitotheque.chuv.ch/F4V/player.php?LH=600x358&id =PMU/PMU14003 -- -- re_et_responsable_8septembre2014-2.pdf. Consulté le 20/11/14. Darde J.-N., 2012, « Les logiciels anti-plagiat : détection ? formation ? prévention ? dissuasion ? », pp. 129-139, in : Guglielmi G. -- formation ? prévention ? dissuasion ? », pp. 129-139, in : Guglielmi G. 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Parmi celles-ci, citons : aborder de manière explicite le plagiat dans les formations, former davantage les étudiants à la documentation scientifique et au respect de ses règles, la mise en place d’une -- -- scientifique et au respect de ses règles, la mise en place d’une déclaration sur l’honneur que tout étudiant devait joindre aux travaux rendus et l’abonnement à un logiciel anti-plagiat. 2 Voir à 20 ans de distance, par exemple, C. Vandendorpe (1992) et -- -- 9 Recherche via la base Europresse faite en septembre 2014 sur la requête « plagiat & (université | scientifique) » et limitée au journal Le Monde. -- -- Le Monde. 10 Par exemple, voir le dossier « Pourquoi le plagiat gangrène-t-il l’université », Le Monde (11/11/10, pp. 14-15) ou Isabelle -- l’université », Le Monde (11/11/10, pp. 14-15) ou Isabelle Rey-Lefebvre, « Le plagiat prospère dans les amphis », Le Monde de l’éducation (03/05/12). -- -- à raison. 15 Dans les pratiques étudiantes, l’auto-plagiat est souvent défini comme le fait de soumettre un même travail pour l’évaluation de deux unités de cours différentes, sans en avertir les correcteurs. -- -- Référence papier Brigitte Simonnot, « Le plagiat universitaire, seulement une question d’éthique ? », Questions de communication, 26 | 2014, 219-233. -- -- Référence électronique Brigitte Simonnot, « Le plagiat universitaire, seulement une question d’éthique ? », Questions de communication [En ligne], 26 | 2014, mis en ligne le 31 décembre 2014, consulté le 15 janvier 2018. URL : -- -- * Interroger les « cadres normatifs » en mutation dans l’enseignement supérieur et la recherche à travers les phénomènes de plagiat universitaire [Texte intégral] Paru dans Questions de communication, 28 | 2015 -- -- # Interroger les « cadres normatifs » en mutation dans l’enseignement supérieur et la recherche à travers les phénomènes de plagiat universitaire [Résumé | Accès restreint] Paru dans Questions de communication, 28 | 2015