Plagiat de Marine Le Pen : qui se cache derrière "Ridicule TV" ?
INTERVIEW - La chaîne YouTube a repéré le plagiat du discours de François Fillon au Puy-en-Velay, par Marine Le Pen, lors de son déplacement à Villepinte.
Plagiat ou "clin d’œil" ? Marine Le Pen a tenu un meeting à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, lundi 1er mai. Lors de sa prise de parole, elle a loué "les frontières terrestres : les Pyrénées qui engagent la France dans cet immense ensemble qu'est le monde hispanique et latin. Nos Alpes, qui nous ouvrent vers l'Italie, notre sœur et au delà, l'Europe centrale, balkanique et orientale".
Quinze jours auparavant, François Fillon prononçait exactement ces mêmes mots, alors qu'il était en meeting au Puy-en-Velay, dans le centre-est. "C'est totalement assumé, un clin d’œil assumé, un petit emprunt", a assuré le secrétaire général du Front national Nicolas Bay sur Sud Radio/Public Sénat. Mais pour certains, il n'y a pas de doute, il s'agit d'un plagiat. Les multiples ressemblances ont d'ailleurs été repérés par la chaîne YouTube Ridicule TV. Un compte pro-Fillon, très actif lors de la campagne du candidat.
Un outil de "riposte numérique"
Sur YouTube, la chaîne "Ridicule TV" existe depuis le 10 février 2017 et compte 6.743 abonnés. Sur Twitter, ces militants fillionistes sont suivis par 11.277 abonnés. Lors de la campagne de François Fillon, nous avons contacté Jean-Baptiste Doat, le responsable veille et riposte du pôle digital de l'équipe de l'ancien premier ministre. Il s'agit d'un "outil de riposte numérique, expliquait-il à RTL.fr. Cette chaîne a été lancée par des militants. Leur démarche est complètement indépendante de la nôtre, mais nous les connaissons bien. Lors de la campagne, nous avons organisé cette riposte numérique pour faire une campagne propre et canaliser au mieux leurs démarches".
L'objectif de Ridicule TV était de réaliser "des contenus et des vidéos virales, en étant drôle mais pas caricatural, ajoutait-il. On prenait connaissance des vidéos quand elles étaient diffusées. nous n'avons pas d'ordre à leur donner, mais nous avons discuté avec eux de leur ligne éditoriale. Le but n'est pas de faire du mal, indiquait Jean-Baptiste Dohat. Ces vidéos permettaient d'influencer sur le climat général de la campagne et c'est justement toute la force des réseaux sociaux".