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Publié le 13 octobre 2012 à 10h57 - Mis à jour le 15 octobre 2012 10h58 Temps de Lecture 5 min. * Partager sur Facebook Partager sur Facebook * Partager sur Twitter Partager sur Twitter * Envoyer par e-mail Envoyer par e-mail En 2005, 4 000 enfants étrangers étaient adoptés en France, contre 1 500 en 2012. Les raisons se trouvent dans les pays d’origine. [ill_1697591_fe10_rtr2wrvg.jpg] En 2005, 4 000 enfants étrangers étaient adoptés en France, contre 1 500 en 2012. Les raisons se trouvent dans les pays d’origine. REUTERS/STRINGER/INDONESIA Sophie attend son numéro. Elle lʼespérait pour septembre, mais lʼadministration chinoise tarde. Quand ils lʼobtiendront, la jeune femme et son mari seront officiellement inscrits sur la liste des candidats à lʼadoption en Chine. Ensuite, ce sera long, ils le savent. Le couple table sur trois ans. "Nous traversons la période la plus difficile, raconte Sophie. On ne sait même pas si cela aboutira un jour. On est obligés de penser à une vie sans enfant." Cela fait déj deux ans que le couple a commencé les démarches, quand on leur a annoncé quʼils ne pourraient pas avoir dʼenfant biologique. Sophie et son mari (qui, comme les autres parents interrogés, ont souhaité rester anonymes) ont des atouts. Tous deux âgés de 35 ans, ils remplissent les critères exigés par la Chine : être propriétaires, disposer dʼun certain niveau de revenu, être éduqués et en bonne santé. Pourtant, on leur a expliqué que les candidats pour un enfant de 0à3ans sans particularité attendaient au moins six ans. Dans leur dossier, ils ont donc coché la case "enfant affecté dʼun handicap réversible": bec-de-lièvre, pied-bot, doigt surnuméraire… Le délai est plus court. En attendant, il faut vivre. Malgré les vacances reportées et la vieille voiture non remplacée: tout lʼargent est économisé pour lʼadoption. Elle coûte 10 000 à 15 000euros (en frais de voyages, de dossier, de traduction, dons à lʼorphelinat, etc.). Malgré, surtout, lʼinvestissement émotionnel. "Nous le voulons vraiment ce petit bout, donc on va se battre jusquʼau bout, dit Sophie. Si ça ne marche pas, au moins nous nʼaurons pas de regret." Quand ils se sont lancés, Sophie et son mari ignoraient quʼils allaient rencontrer autant de difficultés. Mais depuis quelques années, lʼadoption internationale est en chute libre. "DERNIER RECOURS" En 2005, quelque 4 000 enfants de toutes nationalités étaient adoptés par des Français. En 2012, ils devraient être 1 500, selon les projections du ministère des affaires étrangères (pour, en moyenne, 600 enfants français). Tous les pays dʼaccueil sont touchés dans les mêmes proportions (– 60% aux Etats-Unis). La tendance devrait se poursuivre. "Il faut réagir si nous voulons quʼil y ait encore des adoptions internationales en France dans dix ans", affirme Nathalie Parent, la présidente de Enfance et familles dʼadoption, principale association de parents adoptifs. Les raisons se trouvent dans les pays de naissance des enfants. Tout dʼabord, ils sont de plus en plus nombreux à ratifier la convention de La Haye de 1993. Le texte établit le principe de subsidiarité : lʼenfant délaissé par ses parents doit être maintenu dans sa famille élargie, ou à défaut être adopté dans son pays. Car être élevé loin de sa culture dʼorigine peut être un traumatisme supplémentaire pour un enfant abandonné. "Lʼadoption internationale est le dernier recours", résume M^me Parent. La convention proscrit aussi les adoptions individuelles, et oblige à passer par des organismes agréés, afin de lutter contre la corruption et les trafics dʼenfants. Cela ralentit le rythme des adoptions, voire les stoppe complètement, le temps pour certains pays de se mettre en conformité. En parallèle, les anciens grands pays dʼorigine – Chine, Brésil, Russie… – se développent. "Au Brésil, des classes moyennes apparaissent, analyse Geneviève André-Trevennec, directrice de lʼorganisme autorisé pour lʼadoption de Médecins du monde, le plus gros opérateur associatif français. Ces couples fondent leur famille plus tard et rencontrent les mêmes problèmes de fertilité quʼen Europe.Ils sont candidats à lʼadoption. Dans le même temps, le pays fait de gros effort dans la protection de lʼenfance pour lutter contre les abandons." Autre exemple, la Chine a assoupli la politique de lʼenfant unique. Les petites filles, auparavant délaissées au profit des garçons, sont moins souvent abandonnées. De façon sous-jacente, la fierté nationale entre aussi en jeu. "Proposer des enfants aux pays riches, cʼest un aveu dʼéchec", explique une source diplomatique. Les Russes limitent les départs au maximum en demandant aux postulants de longues formations. Les Chinois posent des conditions exigeantes. "Beaucoup de pays ont compris que les enfants étaient précieux pour leur avenir", poursuit M^me André-Trevennec. "UN BÉBÉ EN BONNE SANTÉ, IL NE FAUT PLUS Y PENSER" Même si leur situation ne sʼaméliore pas systématiquement sur le terrain, cette évolution est dans lʼintérêt des enfants. "Dans un monde idéal, il nʼy aurait plus dʼadoption internationale, dit-on au ministère des affaires étrangères. Lʼobjectif du système est de trouver une famille pour chaque enfant, pas un enfant pour chaque famille." Les conséquences sont rudes, cependant, pour les candidats tenaillés par le désir dʼêtre parents. "Il y a dix ans, lʼenfant rêvé était proche de lʼenfant proposé, explique M^me André-Trevennec. Plus les années avancent, moins cʼest le cas. Un bébé en bonne santé, il ne faut plus y penser." Sur le premier semestre 2012, plus de 30 % des enfants adoptés en France avaient plus de 5ans, seuls 9% moins de 1an. Les candidats se voient proposer de plus en plus de fratries et dʼenfants atteints de pathologies (problèmes orthopédiques, cardiopathies, hépatites B et C, VIH). Le parcours dʼobstacles sʼallonge. Nathalie, 40 ans, vient dʼadopter une petite fille de 3 ans, après six ans de démarches. Elle a déposé des dossiers en Russie, au Cap Vert, en Haïti, en Côte dʼIvoire, en Centrafrique, avant dʼaboutir en Guinée. "Cʼest très douloureux de recommencer à chaque fois, explique-t-elle. Un dossier, cʼest un enfant." Elle a le sentiment "quʼon nous met des bâtons dans les roues, pour nous décourager". Une impression partagée par dʼautres célibataires. Les organismes agréés pour lʼadoption sont très sollicités, donc sélectifs. Rares sont ceux qui acceptent les candidatures de célibataires. De plus en plus de pays les refusent également. > Lire aussi Adoption internationale : les associations craignent une désillusion des couples homosexuels (zone abonnés) Comment réagir ? Les interrogations montent sur le gouffre entre les 25 000 agréments en cours de validité et le nombre dʼadoptions. Dʼautant que les agréments sont délivrés par les présidents élus des conseils généraux, qui peuvent passer outre lʼavis des services spécialisés. Cette procédure, qui est aujourdʼhui une évaluation des aptitudes parentales, ne devrait-elle pas être repensée? "Elever le niveau dʼinformation et de préparation des familles est indispensable, estime M^me André-Trevennec. Il faut travailler avec elles sur leur capacité faire évoluer leur projet et sur les limites de ce quʼelles sont en mesure dʼassumer." Mieux préparer les candidats était lʼun des objectifs dʼune proposition de loi de la députée UMP Michèle Tabarot, votée en première lecture au Sénat en mars2012, avant lʼalternance. Le texte visait également faciliter lʼadoption dʼenfants français délaissés. Pas simple, quand le maintien du lien avec la famille biologique est au cœur de la politique de lʼaide sociale à lʼenfance. Au-delà, certains commencent à sʼinterroger sur les limites du système. "Certains pays ne se défaussent-ils pas de leurs responsabilités en donnant à lʼadoption internationale des enfants malades?", interroge-t-on par exemple au ministère des affaires étrangères. "On peut se demander jusquʼà quel niveau de sévérité dans la maladie lʼadoption est possible, ajoute M^me André-Trevennec. Et jusquʼà quel âge il est judicieux de transférer un enfant à 15 000km de chez lui." Réagissez ou consultez l’ensemble des commentaires Les plus lus 1. « Gilets jaunes » : le « boxeur » de gendarmes en garde à vue après s’être rendu à la police 2. « Gilets jaunes » : en interne comme en externe, des « tensions » traversent BFM-TV 3. « Fortnite », « League of Legends »… La DGSE s’intéresse aux jeux vidéo multijoueur Édition du jour Daté du mardi 8 janvier Lire le journal numérique Annonces automobiles avec La Centrale * MAZDA 6 36900 € 78 * KIA NIRO 31900 € 83 * HYUNDAI MATRIX 5490 € 34 * Recherche Dans la même rubrique Services Annonces automobiles avec La Centrale * CITROEN DS4 13980 € 38 * SUZUKI SWIFT 3500 € 11 * LAND ROVER RANGE ROVER 54990 € 66 * Recherche Codes promos avec Global Savings Group * -10% pour les édutiants avec Asos * Showroomprivé : envois offerts pour 20€/an * Tui : payez en 3x sans frais ! * Made.com : -15€ grâce à la newsletter * Yves Rocher : la livraison offerte dès 15€ * Amazon Prime à 5,99€ par mois * SFR : -20% sur les forfaits fibre + mobile * La Redoute : -20% pour les adhérents Premium Toutes les offres Annonces immobilières avec Logic-Immo * PARIS 01 (75001) 950000 € 49 m2 * PARIS 14 (75014) 660000 € 42 m2 * PARIS 13 (75013) 725800 € 61 m2 * Recherche (button) Rubriques * Actualités en direct * International * Politique * Société * Économie * Les Décodeurs * Sport * Planète * Sciences * M Campus * Le Monde Afrique * Pixels * Médias * Décodex * Vidéos * Santé * Big browser * Disparitions * Éducation * Argent et placements * Emploi * Archives (button) Opinions * Editoriaux * Chroniques * Analyses * Tribunes * Blogs (button) M le Mag * L’époque * Le style * Gastronomie * Voyage * Mode * Recettes françaises (button) Culture * Cinéma * Télévision * Monde des livres * Musique * Arts * BD (button) Services * Meilleurs écouteurs bluetooth pour courir * Codes Promo * Codes Promo SFR * Formation management * Cours d’anglais * Leçons d’orthographe * Conjugaison * Travaux et construction maison * Citations sur l’homme * Actualité Rap * Jeux * Annonces auto * Annonces immo (button) Sites du Groupe * Courrier International * La société des lecteurs du Monde * La Vie * Le HuffPost * L’Obs * Le Monde diplomatique * Télérama * Talents * Source Sûre * Le Club de l’économie * M Publicité Newsletters du monde Recevoir les newsletters du Monde Applications Mobiles * Sur iPhone * Sur Android Abonnement S’abonner Se connecter Consulter le Journal du jour Évenements abonnés Le Monde Festival La boutique du Monde * Mentions légales * Charte du Groupe * Politique de confidentialité * Gestion des cookies * Conditions générales * Aide (FAQ) Suivez Le Monde * Facebook * Youtube * Twitter * Instagram * Snapchat * Fils RSS Le Monde utilise des cookies pour vous offrir une expérience utilisateur de qualité, mesurer l’audience, optimiser les fonctionnalités des réseaux sociaux et vous proposer des publicités personnalisées. 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