Les couples homosexuels discriminés dans leur démarche d’adoption en Seine-Maritime

HOMOPHOBIE La responsable du service des adoptions du département assume de dire que les couples lesbiens et gays ne sont «pas exclus mais pas prioritaires»…

Rachel Garrat-Valcarcel

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Les couples gays et lesbiens ont théoriquement les mêmes droits d'adopter que les couples hétéros. Mais les discriminations persistes.
Les couples gays et lesbiens ont théoriquement les mêmes droits d'adopter que les couples hétéros. Mais les discriminations persistes. — FRED DUFOUR / AFP

C’est un flagrant délit de discrimination envers les couples homosexuels qu’a révélé France Bleu Normandie, hier, au service des adoptions de Seine-Maritime. Depuis 2013, et la loi sur le Mariage pour tous, les couples de lesbiennes et de gay ont les mêmes droits que les couples hétérosexuels en matière d’adoption. Mais ça, c’est la théorie.

Dans les faits, des discriminations existent toujours. Et elles sont parfois carrément assumées. Comme dans le cas de Pascale Lemare, responsable du service adoption au département de Seine-Maritime : "Les couples homosexuels ne sont pas exclus mais ils ne sont pas prioritaires."

Des couples "atypiques"

France Bleu Normandie, qui a aussi interrogé des couples homosexuels en demande, relate qu’on demande aux lesbiennes et aux gays de se préparer à accueillir des « enfants atypiques ». Comprenez des enfants handicapés, notamment, « dont personne ne veut », précise Pascale Lemare, qui ajoute, aux sujets des hypothétiques parents homos : "Eux-mêmes sont un peu atypiques par rapport à la norme sociale mais aussi la norme biologique [donc il faut que] leur projet supporte des profils d’enfants atypiques."

Depuis, le président du Conseil départemental de Seine-Maritime, Pascal Martin (UDI) a condamné les propos de sa responsable du service adoption sur Twitter.

Des associations de familles homoparentales ont aussi réagi.