SAINT-DENIS. Le Dionysien de 19 ans au visage encore juvénile niait hier avoir violé sous la menace d'une arme une adolescente de 15 ans rencontrée sur Facebook.
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C'est un jeune homme au casier judiciaire totalement vierge qui a été placé hier soir en détention provisoire à Domenjod pour le viol d'une mineure de 15 ans sous la menace d'une arme. Aux yeux du juge d'instruction et du parquet, les faits reprochés sont trop graves pour qu'il soit laissé en liberté.
Le 3 janvier dernier, Cédric G. avait eu une relation sexuelle avec l'adolescente après lui avoir donné rendez-vous chez lui. C'était la première fois que tous deux se rencontraient depuis qu'ils avaient fait connaissance sur Facebook au mois de septembre 2017.
Dans sa plainte déposée au commissariat de Malartic, la jeune fille explique avoir été contrainte de coucher avec le mis en cause alors en possession d'un pistolet dont elle ne savait pas encore qu'il était factice. Il s'agissait en fait d'un pistolet air-soft retrouvé par les policiers au domicile de Cédric G. Le jeune homme avait également sorti un couteau ce jour-là.
Reste qu'il niait hier les faits, à l'issue de sa présentation et de sa mise en examen par la juge Moulinier. "Les policiers sont allés un peu vite en besogne", a plaidé son avocat, Me Alex Vardin, devant le juge des libertés et de la détention (JLD). "Le jour des faits, mon client a bêtement voulu impressionner sa copine en exhibant son couteau et son pistolet air-soft. À aucun moment, il n'a décidé de sortir les armes pour la violer ! S'il en avait eu l'intention, il ne l'aurait pas emmenée chez lui, dans sa chambre, en plein jour, alors que son père se trouvait aussi à la maison".
Des aveux en garde à vue
Pour l'avocat, le profil de ce jeune homme qui "paraît plutôt avoir 17 ans" était compatible avec un placement sous contrôle judiciaire strict. D'autant qu'il est inséré professionnellement puisqu'il travaille dans un restaurant saint-pierrois.
Un avis non partagé par le juge des libertés qui a préféré tenir compte des arguments avancés par la vice-procureur Domitille Descampiaux. Celle-ci a notamment évoqué le risque de pression sur la victime et le caractère particulièrement inquiétant des faits reprochés.
Le JLD a aussi rappelé que Cédric G. avait "reconnu les faits sans grande difficulté" lors de son audition en garde à vue face aux enquêteurs de la brigade des mineurs de la sûreté départementale. "Je voulais pas la faire peur. C'était pas volontaire. Je regrette aujourd'hui tout ce qui s'est passé", a répété le jeune devant le magistrat.
Alors que Cédric G. était conduit au centre de détention de Domejod sous les yeux de sa mère, en pleurs, Me Vardin a fait savoir qu'il allait faire appel de la décision de placement en détention provisoire.
"C'est une mesure qui me paraît excessive. Pour moi, les droits de la défense ont été bafoués, estime l'avocat. Compte-tenu de la peine de 30 ans encourue, mon client aurait dû avoir droit à un avocat en garde à vue. Il s'agira de vérifier si on lui a bien lu ses droits. Il n'y a pas non plus eu de confrontations avec la victime. L'enquête a été bâclée".
H.A.