Dans un témoignage vidéo, la jeune Khadidja, 17 ans, explique avoir a été séquestrée, violée et torturée pendant deux mois par des hommes de son village. Les premières auditions ont lieu ce jeudi.

La jeune fille de 17 ans a été violée, torturée et tatouée par une dizaine d'hommes qui seront jugés ce jeudi.
La jeune fille de 17 ans a été violée, torturée et tatouée par une dizaine d'hommes qui seront jugés ce jeudi. © Capture d'écran du site de ChoufTv

Le drame racontée par cette jeune fille dans une vidéo a ému tout le Maroc. Ce jeudi une première audition a lieu dans cette affaire de viol collectif qui se serait déroulée dans un petit village du centre marocain, Oulad Ayyad. 

Viol collectif d'une adolescente de 17 ans

Douze villageois âgés de 18 à 27 ans, suspectés d'avoir participé au viol collectif d'une adolescente de 17 ans, ont été placés en détention préventive, ce mardi. Dans son témoignage vidéo, Khadija Okkarou affirme avoir été séquestrée, violée et martyrisée pendant deux mois par une quinzaine d'hommes dans ce village. 

Ils m'ont séquestrée pendant près de deux mois, violée et torturée. (...) Je ne leur pardonnerai jamais, ils m'ont détruite."

La diffusion de cette vidéo a donné lieu une grande mobilisation sur les réseaux sociaux ces derniers jours ainsi qu'une pétition pour lui venir en aide.  

Le procureur général de la chambre criminelle de la cour d'appel de Beni Mellal poursuit ces douze hommes, qui ont été placés en détention préventive avant de confier l'enquête à un juge d'instruction. Trois autres suspects sont actuellement recherchés par la police. Les parents des suspects ont multiplié les déclarations à la presse marocaine expliquant que la jeune fille mentait.

Plusieurs personnalités, comme Leila Slimani, Tahar Ben Jelloun ou Mahi Binbine, ont signé le texte intitulé "Viol de la fille aux tatouages : qui va sauver les femmes marocaines ?" et publié dans différents médias en France et au Maroc. 

Violences exercées sur les femmes dans la société marocaine

Le viol de cette femme, mais aussi l’agression sexuelle d’une jeune femme dans un bus, sont symptomatiques des violences exercées sur les femmes dans la société marocaine. C'est seulement en 2012 que la loi qui épargnait les violeurs s’ils épousaient leur victime a été abolie. Les femmes n'ont par ailleurs toujours pas les même droits que les hommes dans cette monarchie. La récente réforme du code de la famille a autorisé le divorce des femmes mais les filles héritent toujours moins que les garçons.

En février dernier, un texte de loi, certes insuffisant, a été adopté par le parlement. Ce texte évoque pour la première fois "certains actes considérés comme des formes de harcèlement, d'agression, d'exploitation sexuelle ou de mauvais traitement".

Enfin, le Maroc ne condamne toujours pas le viol conjugal. 

Ce contenu n'est pas ouvert aux commentaires.