Elle organise le viol de sa fille : "Oui je l’ai laissé faire, mais tu avais 16 ans"

Paris Match ||Mis à jour le
Peta raconte son terrible viol, organisé par sa mère, en 2006. Capture d'écran/Channel 9

Une mère australienne a été emprisonnée début février après avoir reconnu auprès de sa fille avoir organisé son viol lorsqu’elle avait 16 ans. La police craint aujourd’hui que l’homme recherché ait fait d’autres victimes.

Il a fallu dix ans à Peta Butler pour trouver la force de se battre. A 16 ans, cette Australienne a été victime d’un viol organisé par sa propre mère. Début février, cette dernière a été condamnée à 4 ans de prison dont 12 mois fermes après que sa fille a obtenu des aveux enregistrés de sa part. C’est par téléphone, entourée d’un policier et d’amis, que Peta a recueilli les confessions de sa mère. «Je n’aurais jamais autorisé cet homme à te toucher si tu n’avais pas eu 16 ans», explique Therese Butler, dont les propos ont été dévoilés dans l’émission «A Current Affair» en début de semaine. «Je lui ai dit non, je pleurais, je lui disais non», répond Peta. «C’était un viol, oui, mais tu avais 16 ans. Jamais je ne lui aurais permis de te toucher si tu avais eu moins de 16 ans, pas moyen», continue la mère. Elle poursuit en indiquant avoir «essayé de trouver une autre fille de 16 ans, comme ça il n’aurait pas eu à te toucher». Au cours de cet appel de 30 minutes, Therese Butler jure que l’homme lui avait promis qu’il ne la toucherait pas. Elle raconte également que pendant le viol de sa fille, elle était dehors, à l’extérieur du motel où les deux femmes se trouvaient, en train de fumer une cigarette.

Les faits se sont déroulés en 2006. A l’époque Therese Butler avait promis à sa fille un «week-end toutes les deux» à Toowoomba, une ville du sud-est du Queensland. En arrivant sur place, la mère a acheté un repas chez Macdonalds à sa fille mais aussi des bouteilles d’alcool. «Elle ne buvait jamais, alors je me suis dit que c’était une bonne idée, que ça serait sympa de prendre quelques verres ensemble. Mais je n’imaginais pas que tout était pour moi, jusqu’au moment où, après mon deuxième verre, elle m’a dit d’en reprendre un», se souvient Peta dans une interview pour «A Current Affair». Mais Therese avait une idée derrière la tête. Elle avait promis à Peter Thompson, surnommé «Thommo», qu’il pourrait rencontrer sa fille alors âgée de 16 ans.

"Je ne pouvais pas parler, je n’y arrivais pas, comme si ma voix ne sortait pas"

Après le divorce avec son mari deux ans plus tôt, Therese avait débuté une nouvelle vie en draguant sur les sites de rencontre. C’est là qu’elle a fait la connaissance de Thommo. «Elle parlait de lui comme s’ils étaient meilleurs amis. Mais le jour du viol, elle a reconnu que ce n’était que la seconde fois qu’elle le voyait en deux ans», se rappelle Peta. Au cours de leurs nombreux échanges, Thommo a réussi à convaincre son «amie» de commettre l’impensable. Lui expliquant qu’il voulait une «version plus jeune» d’elle, il lui a demandé de lui présenter sa fille.

Le jour du viol, Thommo est arrivé dans la chambre du motel réservée par Therese et Peta et a demandé à la première un peu d’intimité. «Je me suis levée pour partir, mais il m’a arrêtée». C’est là que l’homme a violé l’adolescente, sans lui dire un seul mot. «Ca n’a duré que quelques minutes, mais pendant qu’il me violait, ma tête ne répondait plus, et mes yeux pleuraient. Je ne pouvais pas parler, je n’y arrivais pas, comme si ma voix ne sortait pas, comme si je ne pouvais pas crier pour appeler ma mère, je ne pouvais rien faire», raconte encore Peta aujourd’hui. Après le viol, Peta a retrouvé sa mère, qui, la prenant dans les bras, lui a dit «ça va aller». A ce moment précis, Peta a compris que sa mère l’avait piégée. Thommo est resté toute la nuit avec elles, dormant dans le lit près de celui de sa mère. Une semaine après, Peta a quitté l’école, elle a peu à peu perdu ses amis, est tombée en dépression, était «anxieuse tout le temps». L’adolescente a gardé le silence durant des années, jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte et décide d’entamer une action en justice sous les conseils de son thérapeute. «Avant, je n’étais pas assez forte, je ne pensais pas que les gens me croiraient», dit-elle.

Le portrait robot de "Thommo", recherché pour viol.
Le portrait robot de "Thommo", recherché pour viol. © DR

Aujourd’hui, la police craint que l’homme recherché ait violé d’autres jeunes filles dans le passé. «Les gens comme Thommo ne font pas ça qu’une seule fois. Je crois qu’il y a d’autres victimes quelque part», a commenté l’agent Bell. Un portrait robot de cet homme a été diffusé grâce notamment à la description de Peta : «Il avait des yeux exorbités, était très obèse, il faisait peut-être 175 centimètres. Mais ce sont surtout ses yeux, on ne peut pas les oublier».

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