POLITIQUE
26/08/2017 03:16 CEST | Actualisé 26/08/2017 03:55 CEST

Ces trois signes qui montrent que le Parti socialiste n'est pas (encore) mort

La direction organise un séminaire pour refonder le mouvement, qui vient de connaître une double débâcle historique.

Ces trois signes qui montrent que le Parti socialiste n'est pas (encore) mort.
AFP
Ces trois signes qui montrent que le Parti socialiste n'est pas (encore) mort.

GAUCHE - Peut-être changera-t-il de nom (Stéphane Le Foll opterait pour "Les socialistes"), sans doute déménagera-t-il de la rue de Solférino, mais les cadres du Parti socialiste sont persuadés que leur mouvement ne va pas disparaître.

"Une bataille s'annonce, une scission est désormais inéluctable au PS, expliquait le politologue Rémi Lefebvre juste après l'appel de Manuel Valls à voter Emmanuel Macron plutôt que Benoît Hamon. Cela ne veut pas dire pour autant que la structure va disparaître." C'est pour réfléchir à la refondation de leur parti que les cadres du PS ont été conviés ce samedi 26 août pour un séminaire de deux jours organisé à Paris.

A cette occasion, la direction collégiale nommée il y a quelques semaines doit livrer une première mouture de sa feuille de route, sur laquelle les militants devront trancher à la fin du mois de septembre. "La marginalisation du PS est certaine à court terme. Mais pour combien de temps? Un nouvel Epinay est possible", assurait l'historien Christian Delporte avant les législatives en référence à la renaissance du socialisme façonné par François Mitterrand. Voici trois motifs d'espoir pour les militants et sympathisants socialistes.

Il reste des grands élus

Le quinquennat de François Hollande a été terrible pour le PS qui l'avait commencé en position de force dans toutes les collectivités locales et qui l'a terminé avec trois défaites: les municipales de 2014 puis les départementales et régionales de 2015. Pour autant, les socialistes conservent des points d'appui sur le terrain qu'aucun autre parti d'opposition n'a, hormis les Républicains. Anne Hidalgo dirige Paris et Lille, Nantes, Rennes ainsi que Strasbourg sont toujours aux mains des socialistes. Si Martine Aubry incarne le passé du parti, Anne Hidalgo, Johanna Rolland ou Nathalie Appéré incarnent le présent et l'avenir des socialistes.

Au niveau régional, le PS a certes disparu totalement de Paca ou des Hauts-de-France mais il n'est pas totalement dépourvu non plus. Carole Delga dirige la grande région Occitanie, Alain Rousset est toujours à la tête de la Nouvelle Aquitaine. Cela fait non seulement un tissu d'élus pour repartir de l'avant, mais aussi la possibilité de tester localement des idées dans une sorte de laboratoire pour la France.

C'est le parti de gauche le plus représenté au Parlement

On l'oublie trop souvent, mais les échéances électorales ne sont pas encore terminées pour l'année 2017. Fin septembre, la moitié du Sénat sera renouvelée. En attendant, le PS y reste le second parti et même à l'issue du renouvellement, on peut imaginer qu'il reste à cette place. Il sera à coup sûr le parti de gauche le plus représenté, ce qui est également le cas à l'Assemblée nationale.

En dépit d'une défaite historique et brutale (le groupe est passé de 300 à environ 30 députés entraînant une chute des dotations publiques de 75%), cela reste plus que La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon malgré sa dynamique positive. En abandonnant le mot "socialiste" dans l'intitulé du groupe au profit de "Nouvelle gauche", le groupe signifie qu'il entend donner le "la" de la reconstruction. Delphine Batho, Olivier Faure, Boris Vallaud ou Stéphane Le Foll seront les figures de proue de l'opposition à Emmanuel Macron dans l'hémicycle, mais ils veulent aussi être les moteurs du renouveau.

Le clivage gauche-droite n'est pas mort

Le résultat de l'élection présidentielle et la stratégie d'Emmanuel Macron ont contribué à mettre entre parenthèse le clivage gauche-droite, qui avait vu les deux camps se succéder alternativement au pouvoir. Mais l'exercice du pouvoir place le chef de l'Etat face à des choix et certaines décisions qu'il a prises montrent la résurgence de ce clivage historique. "Il s'exprime avec force", affirme même l'Ifop en publiant un sondage sur trois mesures décidées par l'exécutif.

Cela laisse de la place pour une formation politique à la gauche de La République en marche. "Ce n'est pas qu'une question de parts de marché, veut croire le trésorier du PS Jean-François Debat. J'ai la conviction qu'il y a beaucoup de gens qui sont de gauche et ancrés dans le réel. Alors oui, ils nous ont zappés ces dernières semaines mais je ne crois pas qu'ils soient séduits par la politique d'Emmanuel Macron."

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