#FOB - Forces Operations Blog » Flux FOB - Forces Operations Blog » Flux des commentaires FOB - Forces Operations Blog » Comment le cluster Data Intelligence ouvre l’ère « post-Palantir » Flux des commentaires * English version rss twitter facebook tumblr Logo * Accueil * Actualités * Opérations en cours * Analyses * Interviews * A propos * Contact Comment le cluster Data Intelligence ouvre l’ère « post-Palantir » Interviews Nathan Gain 18 octobre, 2018 Voici l’une des rares choses que Palantir, spécialiste américain du big data, n’avait pas vu venir: l’émergence d’un rival français capable de répondre aux enjeux du renseignement et du traitement massif des données. Initiée fin 2016 par le GICAT, cette alternative « Made in France » à la « boule de cristal » américaine a été dévoilée le 16 octobre par un groupement de 22 sociétés françaises réunies au sein du cluster Data Intelligence. Emmanuel Tonnelier, vice-président du cluster Data Intelligence et directeur des solutions pour le renseignement de SYSTRAN, nous explique comment cette offre ouvre l’ère « post-Palantir ». SYSTRAN, PME française spécialisée dans les technologies du traitement du langage naturel depuis 1968, et pionnier de la traduction automatique à l’attention des services de renseignement, réalise aujourd’hui une majeure partie de son CA à l’export. SYSTRAN est membre du cluster Data Intelligence du GICAT depuis sa création il y a deux ans. La fonction traduction automatique qu’elle propose dans plus de 50 langues, dont les langues moyen-orientales et asiatiques, représente une capacité essentielle au sein du cluster. En effet, le big data est aujourd’hui multilingue et le volume de données captées en langues autres que l’anglais est en croissance exponentielle. Pouvoir traduire en temps réel ou en temps masqué des téraoctets d’informations initialement incompréhensibles avant de les analyser est devenu aujourd’hui totalement inévitable. (Crédit photo: Cluster Data Intelligence/GICAT) (Crédit photo: Cluster Data Intelligence/GICAT) FOB: Quel est l’historique de développement de votre offre Big Data, et quels sont les acteurs qui y ont pris part, l’apport spécifique du GICAT et son aspect financier, telle que l’utilisation d’éventuels leviers financiers ? Emmanuel Tonnelier: L’idée a germé en 2015 au sein du GICAT à travers plusieurs industriels membres de ce groupement professionnel, acteurs dans le secteur du renseignement. Ce n’est qu’en 2016, lorsque la DGSI a signé un contrat de plusieurs millions d’euros avec la société américaine Palantir Technologies, que nous avons pris conscience de la nécessité de se structurer rapidement dans le but de monter une alternative européenne, de préférence tricolore, permettant de répondre aux enjeux du renseignement et du traitement massif des données. Sous l’impulsion du GICAT, le cluster Data Intelligence a été officiellement constitué, regroupant plusieurs industriels français impliqués dans les solutions pour le renseignement. Deux années de travail intensif ont été nécessaires pour aboutir à une offre modulaire, cohérente, couvrant tout le spectre d’une chaine de traitement des données, du capteur jusqu’au datacenter, en passant par les logiciels de traitement et d’analyse fondés sur l’Intelligence Artificielle. Le GICAT a été déterminant pour mener à bien cette initiative car représentant un « terrain neutre » pour des industriels potentiellement concurrents en d’autres circonstances. L’utilisation de leviers financiers n’a pas été nécessaire de part l’assise des membres du clusters, grands groupes, ETI et PME solidement établis, ainsi que la maturité des startups françaises impliquées dans cette aventure. FOB: Quels furent les principaux défis à relever ? Et quels sont les éventuels obstacles résiduels ? Emmanuel Tonnelier: En premier lieu, faire collaborer sur un projet commun des organisations partiellement concurrentes de par la diversité de leurs offres commerciales existantes. L’adhésion au cluster a nécessité pour chacun de ses membres de prendre un recul indispensable et faire abstraction de certains réflexes compréhensibles sur le terrain de la compétition commerciale. Mais il faut reconnaître qu’il y a toujours une fibre patriotisme économique en chacun de nous, et c’est probablement ce qui a facilité notre démarche de groupe, avec l’objectif de pouvoir « chasser en meute » à terme, que ce soit sur le territoire national ou à l’export. Le deuxième point dur, toujours d’actualité en France, est la difficulté à accéder aux « utilisateurs terrain » et échanger sur leurs besoins au quotidien, ce qui permettrait de rendre encore plus pertinente notre offre en collant au plus près de l’utilisateur final. FOB: En quoi votre solution va-t-elle « plus loin » que le Palantir américain ? Comment répond-elle, à sa manière, à l’évolution actuelle et future du Big Data ? Emmanuel Tonnelier: Nous ne proposons pas un « Palantir bis » car nous visons au-delà. Le big data évolue très rapidement d’une part, les modèles d’analyse basés sur l’IA également, et surtout nous proposons une offre bien plus large. Elle est articulée autour de solutions de bout en bout, des capteurs aux data center mobiles, en passant par des logiciels d’analyse, des calculateurs hautes performances, du stockage de données dans des clouds souverains ou des coffres-forts souterrains à l’abris des regards des satellites… FOB: Cette offre a-t-elle vocation à se limiter, au moins dans un premier temps, aux acteurs institutionnels de la défense et de la sécurité, ou vise-t-elle également le marché privé ? Emmanuel Tonnelier: Au premier abord, les acteurs institutionnels de la défense et de la sécurité constituent le marché de prédilection de notre offre, mais nous savons déjà par expérience que le monde civil est un marché à très fort potentiel, notamment dans tous les secteurs d’activité où la fraude et la contrefaçon sont des menaces à combattre au quotidien (secteur bancaire, assurance, luxe, etc.). Ainsi, de facto, l’ensemble des grandes ou moyennes entreprises concernées par ces enjeux peuvent trouver un intérêt à travers notre offre. FOB: Quelle est la part de start up dans ce Cluster et qu’ont-elles apporté de plus par rapport aux géants du domaine, type Airbus/MBDA ? Ce cluster est-il destiné à s’agrandir ? Emmanuel Tonnelier: Les startups représentent à ce jour un petit tiers des membres, le reste étant majoritairement constitué de PME/ETI. Elles apportent des briques fonctionnelles innovantes et diversifiées (du drone portable amphibie à l’analyseur du Dark Web…), de la flexibilité, de l’agilité, et des réflexes de travail modernes, notamment la vélocité. Nous recevons régulièrement des demandes d’adhésion, de petits acteurs comme de grands groupes. Leur adhésion passe par un processus démocratique : soutenance devant les membres du cluster et vote à la majorité. FOB: À l’heure actuelle, à quel(s) appel(s) d’offres avez-vous répondu ? Emmanuel Tonnelier: Le cluster ne peut pas répondre directement à des appels d’offre car il n’est pas une entité commerciale. En revanche, chacun de ses membres le peut. En pratique, nous ne pouvons pas communiquer en détails, mais nous pouvons vous révéler qu’à ce jour un des poids lourds du cluster embarquant avec lui plusieurs PME du cluster a remporté un appel d’offre dans un pays de l’Union Européenne. Un autre poids lourd du cluster embarquant des PME et des startups du cluster a également répondu à un appel d’offre européen. Nous avons un vivier de capacités opérationnelles complémentaires, compatibles tant sur le plan technique que commercial, qui nous permet de nous positionner sur de nombreux marchés. FOB: Un rapprochement avec le programme Artemis de la DGA est-il envisageable ? Emmanuel Tonnelier: Le cluster Data Intelligence est une démarche industrielle sous l’égide du GICAT, tandis qu’ARTEMIS est une démarche institutionnelle sous l’égide de la DGA. Le cluster répond principalement à un besoin de sécurité intérieure, avec des implications militaires, là où ARTEMIS répond principalement à des besoins de renseignement militaire, avec des applications potentiellement de Sécurité. Les deux démarches sont plutôt aujourd’hui dans une logique de « concurrence saine » mais surtout de complémentarité. D’ailleurs un certain nombre de membres du cluster sont également impliqués dans ARTEMIS. A terme, ces deux démarches vont permettre d’extraire le meilleur des savoir-faire industriels français au bénéfice de nos entreprises nationales et de nos institutions. A mon sens, ces deux démarches sont complémentaires et elles permettront de tirer le meilleur des savoir-faire tricolores. * Recherche pour : ____________________ Rechercher * Articles récents + Vers un nouveau pacte de défense franco-allemand + Soframe s’impose en Belgique + France, Albanie et Chypre : coopération militaire renforcée + Elno et Hutchinson embarquent sur les LTTV belges + Les chars en exercice : le réalisme en question + Rénucléarisation en Europe : l’OTAN serre les rangs + UGV : où en sont les Canadiens et les Américains ? + Syrie: retrait américain ralenti. La France reste. + Nos tops et flops 2018 + La difficile transition énergétique du SEA * RSS Ministère de la Défense français * Archives [Choisir un mois_____] Copyright © 2011-2015 FOB - Forces Operations Blog - Tous droits réservés.