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Les yeux de la Tech

Reconnaissance visuelle, l'IA au service du monde réel

Le blog d’Augustin Marty

Pour une fédération des acteurs européens de l’IA

Publié le

Pour une fédération des acteurs européens de l’IA

Le monde de l'IA est aujourd'hui dominé par les GAFAM américains et les BATX chinois, mais qu’en est-il de l’Europe - est-elle en mesure de concurrencer ces géants technologiques sur le terrain de l’IA? La question est cruciale quand on sait que tous les secteurs économiques sont impactés par l’IA et que celle-ci ne cesse de croître. Il est essentiel pour que l’Europe soit compétitive qu’elle trouve sa place dans ce domaine.

Le problème, c’est que l’Europe est souvent considérée comme étant à la traîne: elle n’a pas de grande plateforme comme les GAFAM, elle n’a pas de BATX. Pourquoi? Selon Laurent Alexandre (fondateur de Doctissimo) et Ludovic Le Moan (cofondateurs de Sigfox), la Commission Européenne a un train de retard sur la question de l’IA, car elle ne saisit pas l’importance d’avoir des plateformes pour disposer de données, et donc, le besoin d’avoir un grand volume de datas. En d’autres termes, il lui manque une réglementation propice à l’élaboration de grandes bases de données. Pire que cela, les règlements européens limitent la constitution de telles bases de données, freinant la progression de l’IA en Europe et empêchant cette dernière de se doter d’une réelle stratégie à l'échelle européenne à même de pouvoir faire face aux géants américains et chinois.

La bonne nouvelle, c’est que malgré le frein des régulations, l’Europe n’a pas dit son dernier mot, et des voix s’élèvent dans les milieux technologiques pour promouvoir une stratégie de fédération de l’IA, à l’image de l’Europe elle-même, une puissante fédération des nations dont la voix porte à l’international. On sent déjà un regain d’intérêt au sein des pays européens pour se fournir plus localement et disposer d’une souveraineté numérique.

Par exemple, le gouvernement français voudrait développer une alternative au logiciel d'analyse de données fourni par Palantir, une start-up américaine financée en partie par la CIA. En effet, un contrat avait été signé en 2016 avec Palantir dans la lutte anti-terroriste, en l’absence d’une solution française et européenne. Mais aujourd’hui, dans un contexte transatlantique houleux, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure a fait connaître son désir de disposer d’une souveraineté numérique et de ne plus dépendre des logiciels américains. L’objectif est de lancer un outil pour toutes les agences de renseignement, et selon lui, de nombreuses entreprises sont intervenues afin de créer une alternative française de confiance aux logiciels de Palantir.

Par ailleurs, certaines entreprises comme OVH proposent également une vision révolutionnaire pour développer l’IA en Europe et concurrencer les GAFAM et les BATX. En effet, lors de l’OVH Summit tenu le 18 octobre dernier à Paris, le PDG du champion européen du Cloud a envisagé un plan d'investissement entre 4 et 7 milliards d'euros d'ici 2026 pour faire de son entreprise le rival européen aux services d'Amazon, Microsoft et Google. Européen dans l’âme, il rêve de créer un géant européen du Web, capable de tenir tête aux géants des deux blocs, américains et chinois. À ce stade, il entend développer une marketplace pour proposer des outils d’intelligence artificielle prêts à consommer sous forme d’API. Deux sociétés ont déjà noué un partenariat avec OVH: Deepomatic, notre plateforme logicielle de création et déploiement d’applications de reconnaissance d’image; et Systran, spécialisé dans les technologies de traduction automatique. À terme, le fondateur d’OVH souhaiterait regrouper une vingtaine de technologies d’intelligence artificielle dans cette plateforme. Octave Klaba est persuadé qu’ensemble on va plus loin, et c’est pour cela qu’il œuvre à la création d'un réseau constitué de mille entreprises européennes capables "de travailler ensemble, sans lien capitalistique, pour grandir ensemble, co-innover".

(Octave Klaba, OVH Summit 2018)

Cet écosystème baptisé “virtual GAFAM” a pour objectif d'amener ces entreprises à réaliser un chiffre d'affaires supérieur à un milliard d'euros et créer les géants du net européen de demain. Cette fédération des start-up a pour maître mot la confiance. C’est selon Klaba "une manière d'organiser les entreprises sans concentrer le revenu, et donc le pouvoir".

Si l’Europe n’est pas encore aussi compétitive dans le domaine de l’IA que le sont les USA et la Chine, et si certaines régulations la freinent dans sa progression, de nombreux investissements dans l’intelligence artificielle, des volontés politiques de se doter d’outils technologiques “made in Europe” et la puissante vision fédéraliste de grands entrepreneurs tels qu’Octave Klaba donnent un nouveau souffle à l’Europe. La force de L’Europe est son écosystème grandissant de start-up dynamiques et innovantes, désormais prêtes à fournir des services technologiques à la hauteur des besoins les plus stratégiques de la France et de l’Europe. Espérons que les États européens et leurs entreprises sauront saisir cette opportunité, et se fédérer afin de devenir des géants de l’IA, “à l’européenne”. 

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