L'un des principaux freins à l’entrepreneuriat français en Chine concerne les problèmes de propriété intellectuelle.
Les mauvaises histoires sont nombreuses et les exemples de vol de concept sont extrêmement fréquents. Les partenariats avec des acteurs locaux peuvent rapidement (ou pas !) virer au cauchemard et considérablement impacter les activités d’entreprises françaises en Chine, voire faire capoter de coûteux projets.
L’une des questions à se poser pour une entreprise française désirant vendre ses produits sur le marché chinois est alors : doit on produire localement ou importer ?
« Le consommateur chinois a rarement confiance en la production locale »
Cette question est légitime et il est sain pour un entrepreneur de se la poser. Les enjeux sont importants:
- Investir dans une production locale avec un coût d'initialisation important mais potentiellement rentable sur la durée ou choisir l'importation avec peu d'investissement mais des coûts variables élevés et permanents (taxes, transport...) ?
- Doit-on prendre le risque de dévoiler son système de production, de le confier à des personnes qui en maîtriseront tous les rouages ou de continuer à produire en Occident au risque de ne pas savoir s'adapter au marché asiatique et à ses évolutions ?
- Choisir le couple flexibilité / coût ou celui de la qualité / maîtrise ?
Pour Stéphane Grand, professeur et consultant pour l’implantation d’entreprises française en Chine, « il convient de garder la plus haute qualité possible, notamment du fait que le consommateur chinois devient de plus en plus exigeant sur l'origine, l'éthique et la qualité des produits. »
Surtout, il évoque « un consommateur chinois qui a, encore aujourd'hui, peu confiance dans la production locale. Les multiples scandales récents (nous avons tous en tête le scandale du lait frélaté pour nourrisson en 2008 qui a contaminé des milliers d'enfants) montre que le consommateur chinois à raison de ne pas toujours faire confiance au produit portant le label made in China. L'impact de l'imposition ainsi que celui des droits de douane est mineur comparé à la marge que l'on peut obtenir d'un produit fabriqué en Occident selon des critères de qualité occidentaux. Il vaut mieux, je crois, importer les produits dans leur entièreté. »
Cela n’empêche pas de conserver une présence locale, proche du marché. Mais selon Stéphane Grand, cela ne doit pas concerner la production. « En revanche, pour tout ce qui concerne le marketing, la distribution et le service après-vente, il est important d'avoir une structure locale pour pouvoir contrôler parfaitement l'intégralité de la chaîne. »
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