[tr?id=928970953930326&ev=PageView&noscript=1] Revue Etudes S'informer, Approfondir, Discerner ____________________ * LES NUMÉROS + Le dernier numéro + Les archives par année + Les dossiers * LES RUBRIQUES + International + Société + Religion + Culture + Essai + L'actualité culturelle * LES ESSENTIELS + Présentation + Titres * LES BLOGS + Véronique Petetin + François Euvé + Agnès Mannooretonil + Alain Faujas + Etienne Perrot + Pascal Riou * LA BOUTIQUE * LA REVUE + Son histoire + La rédaction + Les auteurs + L'agenda + Contact * JE M'ABONNE * ACCUEIL * MON COMPTE * RECHERCHE ____________________ (BUTTON) OK Accueil Les articles Société Les pièges du débat sur le mariage homosexuel POLICE PARTAGER L'ARTICLE * PARTAGER SUR FACEBOOK * PARTAGER SUR TWITTER * PARTAGER PAR MAIL IMPRIMER DU MÊME AUTEUR * L’Europe en Convention * Affirmation américaine, doutes européens * L’Afrique dans les marges * L'Amérique en campagne * Quel oui pour la Turquie ? TOUS LES NUMÉROS SUR LES MÊMES THÈMES * Sur le "mariage européen" * Le mariage, une affaire privée? * Les paradoxes de la parentalité * Devenir parents Pierre de Charentenay Article Web Liste des thèmes * Mariage * Parentalité Les pièges du débat sur le mariage homosexuel [1347878594.JPG] Le débat sur le mariage homosexuel a été lancé par l’interview de Madame Taubira dans La Croix du 11 septembre. Il sera poursuivi en Conseil des ministres le 24 octobre, qui devrait lancer un projet de loi. Il doit y avoir ensuite un débat au Parlement. Tout cela répond aux promesses de campagne du candidat Hollande. Mais la procédure semble extrêmement rapide sur un sujet qui touche à des archétypes sociaux et éthiques de nos sociétés. Le premier piège de ce débat est la volonté d’aller trop vite. On voit bien que le gouvernement cherche ainsi à manifester sa capacité d’action et sa volonté de changement alors que dans le domaine économique il a manifestement beaucoup plus de difficultés. La pression des groupes favorables au mariage homosexuel se fait également très forte. Leur désir de reconnaissance de la part de la société est considérable. Obtenir le mariage homosexuel serait avaliser des relations déjà existantes avec le PACS. Est-ce vraiment indispensable au moment où le mariage semble souffrir d’une désaffection généralisée, y compris dans les plus hautes sphères de l’Etat ? La requête pour le mariage homosexuel dépasse donc le mariage : il s’agit d’une requête de reconnaissance du couple homosexuel dans la société. Le sujet mérite une longue réflexion et un débat, tant il aura un impact sur des relations sociales qui sont en place depuis des siècles. Peut-on facilement faire évoluer une structure fondamentale de notre société sans discuter profondément des changements que cela peut entraîner aussi bien pour la famille, le couple ou les enfants ? Or un débat précipité au Parlement court-circuiterait cette discussion. Le deuxième piège est celui de l’égalité entre tous les couples, argument qui semble fondamental, notamment dans l’interview de Mme Taubira. Mettre sur le même plan, au nom de l’égalité, les couples hétérosexuels et homosexuels, c’est une vision très abstraite de l’égalité. Car des différences fondamentales existent entre ces deux couples dont on se demande pourquoi on les oublie : le couple hétérosexuel a des enfants directement et sans intervention extérieure alors que le couple homosexuel a structurellement besoin d’un tiers pour engendrer. N’est-on pas en train de semer la confusion dans des mots qui avaient un sens précis ? Les associations de personnes homosexuelles ont manifesté une grande déception aux propositions du gouvernement qui écarte notamment la PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples homosexuels, alors qu’elle est autorisée pour les couples hétérosexuels (parce qu’elle n’est pour eux qu’un correctif médical). C’est qu’il n’est pas évident de franchir l’étape de la filiation en même temps que celle du mariage homosexuel. L’adoption se trouve ici en position intermédiaire. Car l’enfant est déjà au monde ; il a besoin d’un lieu d’accueil. On pourra toujours discuter indéfiniment pour savoir s’il sera mieux reçu dans un mauvais couple hétérosexuel ou dans un couple homosexuel pacifié et attentif. La tentation de ces débats est de réduire les problèmes complexes à des situations en noir et blanc. L’approfondissement des questions en cause doit permettre de clarifier les motivations et les conséquences de ces changements. (BUTTON) ARTICLES PRÉCÉDENTS (BUTTON) ARTICLES SUIVANTS 36 commentaires AndréHarreau|Le Lundi 7 janvier 2013 à 17 h 46 Quand nous défilons contre la loi Taubira, la Bonne Nouvelle est-elle annoncée aux pauvres ? Ce n'est pas le but, répondront certains, d'autant que nous ne le faisons pas en tant que chrétien. Ah ! Bon. J'y reviendrai, car pour moi la réponse est non. Nos évêques demandent à juste titre qu'un telle loi ne soit pas votée, avant l'installation d'un grand débat national ; mais il me semble que ce débat est bien lancé : il ne se passe pratiquement pas de jour, depuis la fin de l'été, sans que des avis sur cette question ne soient partagés, dans la presse, la radio et même la télévision, et aussi...entre amis et en famille ! Personnellement je partage d'abord l'avis du Père Paul Valadier, jésuite spécialiste de la morale, venu à Lyon nous en parler, lorsqu'il dit que son premier reproche à ce projet de loi est un manque notoire de préparation. Je ne m'attendais pas à une telle mobilisation à propos de cette question du mariage à ouvrir ou non aux homosexuels. Mais je trouve ce débat passionnant et essentiel. J'aimerais partager ici les convictions qui font progressivement leur chemin dans ma conscience. Je les classerais autour de cinq idées. 1) Il me semble souhaitable qu'un échange sur ce sujet se fasse en présence d'au moins une personne homosexuelle, en tout cas indispensable de faire comme si elle était présente (sommes-nous d'ailleurs si sûr que dans le groupe ne se trouve pas quelqu'un(e) qui a cette tendance sexuelle, sans oser l'avouer, tellement c'est...mal vu ! Je pense souvent à ce fils d'une très bonne amie, charmant garçon, plein de qualités, qui s'est suicidé parce qu'il ne pouvait assumer socialement son homosexualité). Cette "présence" aura forcément une influence sur la façon dont nous allons évoquer cette question. 2) Malgré des progrès considérables, nous ne sommes pas complètement sortis (moi le premier) de la culture du rejet de l'homosexualité ; nous voulons bien être compréhensifs, accueillants même, aux personnes homosexuelles, mais de là à trouver normal que deux hommes s'embrassent sur la bouche...N’oublions pas que ce n'est qu'en 1982, que l'homosexualité a été dépénalisée ! Et ce n'est qu'en 1993 que l'OMS a retiré l'homosexualité de la liste des maladies mentales...Certes, les évêques et tous les théologiens, écrivains et journalistes catholiques, prennent bien soin de dire que le refus de ladite loi n'a rien à voir avec l'homophobie, et qu'il est vivement recommandé d'être "accueillant" aux homosexuels, mais aujourd'hui encore les textes officiels de l’Église catholique, rappelés dans le dossier spécial de La Croix du 6 novembre 2012, considèrent que « les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés », « ne sauraient recevoir d'approbation en aucun cas » ; que dans l'éducation des jeunes, il importe d'abord de « chercher avant tout à découvrir les facteurs qui poussent vers l'homosexualité » ; bref l’Église demande aux homosexuels de vivre leur désir sous le mode d'une amitié chaste (comme, du reste, les couples hétérosexuels non mariés, précise le Père Foyer, qui écrit, dans ce même dossier, qu'il ne leur est pas demandé « de vivre d'emblée cette chasteté et une continence parfaite, mais au moins de croire que c'est possible et d’essayer de vivre cela »). De telles phrases, qui, d'ailleurs, ne me semblent pas toutes sur la même longueur d'onde, n'entretiennent-elles pas en nous l'idée que l'homosexuel(le) est quelqu'un à part, (anormal?), gênant, qui nous demande un effort pour être accueilli, sans restriction, « comme un frère (une sœur) », dans notre vie quotidienne. 3) Aujourd'hui, beaucoup de commentateurs, y compris chez les chrétiens, disent qu'il faut reconnaître que le PACS (n'oublions pas que lors du vote de la loi qui l'a créé, la Conférence des Évêques a pris position contre, la qualifiant d' « inutile et dangereuse »), doit être amélioré pour mieux protéger juridiquement les couples "pacsés" ; et qu'à cette occasion, il pourrait être envisagé, de créer une sorte d'Union civile, qui serait scellée devant le maire, comme le mariage, mais réservant ce terme aux unions hétérosexuelles, le mot mariage recouvrant plus que la célébration de l’amour entre un homme et une femme, car il est l'acte constitutif d'une famille, cellule qui a vocation d’accueillir les enfants à naître et mérite donc une protection spécifique de la part de l’État. Je comprends bien les raisons et l'importance de cette position, mais je ne vais pas jusqu'à penser, comme un de mes amis, que si cette loi est votée « je ressentirai une grave perte de repères pour mon propre mariage » ; comme moi, il est marié depuis plusieurs décennies (avec ma femme, nous terminons la sixième!), mais j'avoue ne pas me sentir personnellement en danger... ; et d'ailleurs j'ai cru lire ou entendre, ici ou là, que certains de nos responsables chrétiens, malgré les solides raisons évoquées plus haut, se résigneraient à ce que ces unions civiles bénéficient du mot mariage. Supposons que je sois homosexuel, vivant un amour que je pense aussi fort, aussi beau, que celui des couples amis hétérosexuels ; s'ils sont si heureux de nous inviter à fêter leur mariage comme symbole fort de leur désir de fidélité, pourquoi, avec mon compagnon, serions-nous privés de le faire aussi ? A mon avis aucun(e) homosexuel(le) chrétien(ne), ne songe à demander le sacrement du mariage (et d'ailleurs tous ne demandent pas ce mot de mariage pour leur union civile), par contre beaucoup seraient heureux de rencontrer des prêtres comme le Père Jean, curé de paroisse, qui témoignait dans le même dossier du 6 novembre de la Croix : « j'ai béni une union entre deux hommes » ; le Père Valadier, nous disait, à Lyon, que, sans avoir réfléchi sérieusement à une telle pratique, spontanément il trouvait qu'elle pourrait avoir du sens. J'ai même "accueilli", un peu surpris, mais d'une oreille attentive, l’argumentation d'un député PS, à propos de l'égalité, souci du législateur, soulignant qu'à l'heure actuelle, que cela nous plaise ou non, les cellules "familiales" homosexuelles existent de fait, et que les responsables de la nation se doivent de les protéger, les encadrer, comme les autres familles. 4) La question des enfants, est mise en avant, à juste titre, par l'ensemble des protagonistes de ce débat. Je suis évidemment complètement persuadé que l'idéal pour tout être humain est de naître et grandir, dans un foyer où il est accueilli par un homme (son papa) et une femme (sa maman) ; et même s'ils ne sont pas tous formels, je trouve, selon ce que nous disent une grande partie des "psy" et autres spécialistes de l'enfance, que l'absence du repère masculin ou féminin, dans sa croissance, son évolution, est pour l'enfant , source de déséquilibre plus ou moins grave. Et plus encore, je crois que tout être humain a besoin d'une généalogie la plus claire possible, et que de ne pas pouvoir connaître l'un ou l'autre (à plus forte raison les deux) de ses géniteurs est une souffrance qui le poursuivra toute sa vie. J'ai eu la chance de participer aux dernières Semaines Sociales, fin novembre, dont le thème , "Homme et Femme ; la nouvelle donne", a donné à presque tous les intervenants l'occasion d'aborder ce débat. Et j'ai été sensible à l'argument, développé en particulier par Sylviane Agacinski, selon lequel, il est certain que cette souffrance (ne pas connaître, un de ses géniteurs) existe depuis toujours, du fait des malheurs de la vie, pour des orphelins surtout, mais qu'une loi (si on permet aux couples homosexuels d'adopter des enfants en utilisant, en particulier, la PMA) favorise et multiplie cette occasion de souffrance est inconcevable...Cependant, une autre intervenante, Michelle Pérot, favorable à cette loi Taubira, nous disait que, s'il faut rejeter, bien entendu, l’affirmation d'un "droit à l'enfant", lorsqu'un couple homosexuel désire un enfant, ce désir est très fort, car pour ce couple la réalisation de ce désir est toujours une vraie course d'obstacles ; et que tout enfant vraiment désiré a toute les chances de connaître une enfance heureuse. En contrepoint, j’entendais ce témoignage d'une amie flamande bruxelloise, des Petites Sœurs de l'Assomption, me disant son étonnement et son admiration devant la manière belle et émouvante avec laquelle un couple d'hommes homosexuels, pratiquants, de leur paroisse, élevaient leurs deux filles jumelles, adoptées et visiblement très heureuses... A ce stade me voilà très perplexe, d'autant qu'un autre intervenant des Semaines Sociales, attirant notre attention sur les dérives de la technologie, utilisant les découvertes toujours plus extraordinaires de la Science, font de l'homme un véritable apprenti sorcier ; par exemple dans ce domaine si délicat de la PMA. Et du coup, je me disais "dans ma petite tête" : le législateur n'a-t-il pas le devoir ...d'interdire l'usage de la PMA ! Mais cette technique ne permet t'elle à des couples stériles d'avoir des enfants ? Poussant plus loin ma réflexion, je me dis que cela fait bien une cinquantaine d'année que la possibilité de divorcer (un couple sur deux divorce...), fait que nous connaissons (presque...) tous, dans nos familles, des enfants perturbés par la séparation de leurs parents et qui vivent dans l'ambiance de ces familles dites "monoparentales" ou "recomposées", loin de la famille bien équilibrée que nous souhaitons tous idéalement ; mais en même temps, nous devons reconnaître que la plupart de ces enfants ont une capacité étonnante d'adaptation à ces situations, et font finalement des adultes...comme les autres ! Et je me dis aussi que nous connaissons tous des enfants, dont les parents (hétérosexsuels!) ne se sont pas séparés, et qui pourtant, n'ont pas une enfance très épanouie, impatients de pouvoir se soustraire à l'autorité de leurs parents pour "vivre leur vie". Enfin, j'ai lu plusieurs fois que des études ont été menées, en particulier aux USA, d'où on ne pouvait conclure que les enfants élevés par des couples homosexuels étaient davantage atteints de troubles psychiques que les autres. 5) Alors, me dis-je, une telle loi va t'elle vraiment bouleverser la donne sociale ? [ je me sens assez d'accord avec quelqu'un qui écrivait qu'en Espagne, où un telle loi a été votée depuis plusieurs années, ce qui détruit les familles, plus que la réforme du mariage, ce qui fait souffrir les enfants et leurs parents, c'est le chômage, la précarité, la misère, et que c'est d'abord sur ce terrain que nous devons manifester notre solidarité et notre engagement pour de bonnes réformes] Cette loi, donc, ne va t'elle pas tout simplement encadrer une situation sociale en évolution ? Et dans cet encadrement ne conviendrait-il pas de veiller particulièrement à ce que toute personne, quelle que soit la manière dont elle est "venue au monde", puisse toujours, dans la transparence, pouvoir retrouver l'identité de ses géniteurs ? Je crois que nous devons entendre en effet, et tenir compte du cri d'alarme de Sylviane Agacinski, quand elle dit que nous n'avons pas le droit d'organiser institutionnellement cette absence de repères, pour les générations futures, où des enfants ne connaitraient plus leur père ou leur mère, voire les deux. Elle ajoutait cependant (ou quelqu'un le fit dans la salle) qu'en matière de legs aux générations futures les questions écologiques planétaires étaient beaucoup plus préoccupantes... Et cela me conduit tout naturellement à ma conclusion qui reprend mon interrogation de départ, à propos de l'annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres. Nous venons de vivre le temps de l'Avent où, trois dimanches sur quatre, l’Évangile mettait en valeur le personnage de Jean-Baptiste, venu "préparer le chemin" et répondant à notre question : « que devons-nous faire ? », par l'impératif : partagez ! J'ai toujours été bouleversé par la situation de ce "précurseur" se retrouvant en prison pour avoir "contesté un puissant", et qui envoie ses disciples demander à Jésus (Mt 11,2-5) « Es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » ; et la réponse de Jésus, dans sa simplicité laconique nourrit, chaque jour ma foi : « Allez rapporter à Jean ce que vous voyez et entendez: les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent droit...et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ». Vraiment, quand je vois la manière efficace avec laquelle nos évêques mobilisent les "fidèles" pour aller marcher contre cette loi, et donc acquièrent une visibilité forte dans les médias, est-ce que cela porte la Bonne Nouvelle aux pauvres ? Les "pauvres" : non seulement les près de neuf millions de français qui vivent au dessous du seuil de pauvreté, mais tous ceux qui vivent loin de la "richesse" de l’Évangile, dont beaucoup de jeunes, pour lesquels, à mon avis, une fois de plus l’Église catholique, ne se mobilise que pour des questions de mœurs ou de morale, loin de leur quotidien, souvent douloureux et dénué de sens. En ces temps ou l'on parle beaucoup de la (nouvelle ?) évangélisation, il me semble urgent de montrer d'abord à tout ce "troupeau sans berger" notre solidarité, par des gestes symboliques forts comme des marches par exemple, demandant à nos responsables politiques et économiques d’œuvrer plus efficacement contre la financiarisation de l'économie, les paradis fiscaux, pour un encadrement normal des banques, la construction d'une Europe regroupant ses forces, des mesures lisibles allant vers la pérennité de notre planète si vulnérable, le rejet définitif de cette arme vraiment "diabolique" (baptisée pour se faire accepter) de "dissuasion" nucléaire, qualifiée par Benoit XVI de "funeste et... fallacieuse". En écrivant tout ceci, je suis parfaitement conscient de paraître prétentieux, ayant l'air de dicter à nos évêques leur devoir... Si l'un ou l'autre vient à me lire et que mes propos offensent, qu'il accepte de me pardonner, car il me faut du courage pour parler, en m'appuyant sur l'esprit de Vatican II, qui, demande à tous les baptisés de se sentir co-responsables de l’annonce de l’Évangile à nos contemporains ; à qui veut l'entendre, je dis volontiers que le "métier" de pape ou d'évêque est une charge épouvantable que je ne leur envie pas ! Je souhaite simplement qu'ils accueillent ce que je ressens comme important, parmi d'autres voix, d'autres approches. Et du reste je voudrais ajouter plusieurs remarques complémentaires : -Je comprends leur mobilisation autour d'une question qu'ils vivent comme essentielle ; je suis d'accord pour dire, avec eux, qu'il ne faut pas avoir peur de déplaire, quand on obéit à sa conscience (ce qui justifie précisément l'objection de conscience) ; mais je me sens fortifié quand je dis que dans la lutte pour le respect de la vie et de la dignité humaine, il y a d'autres priorités à prendre en compte, je me sens fortifié donc, par le témoignage de Véronique Margron, dominicaine, théologienne, ancienne doyenne de la faculté de théologie de l'Université Catholique d'Angers; voici, en substance, ce qu'elle nous a dit lors de son intervention aux Semaines Sociales, (après avoir évoqué sobrement qu'elle se classait parmi ceux qui n'approuvent pas ce projet de loi ): « rentrant de deux semaines très éprouvantes passées au Sud-Kivu, auprès de populations vivant un vrai martyre, en particulier des femmes et des fillettes pourchassées, traitées comme des esclaves, mutilées, violées ; et auprès de médecins, de chrétiens, de bénévoles de toute sorte, qui vivent, dans le dénuement et presque le désespoir, une assistance épuisante à ces populations abandonnées, voilà qu'une des premières questions que l'on me pose, en revenant ici, est de savoir ce que je pense du projet de loi Taubira... J'ai vraiment ressenti... un décalage horaire ! ». Et j'ai la faiblesse de penser que je me trouve aussi un peu sur la même longueur d'onde que Guillaume Gaubert qui, dans son éditorial de La Croix du jour de Noël , évoquant la précarité que vivent trop de nos contemporains, écrit : « ...les chrétiens sont nombreux aux avant-postes de la solidarité, sur le plan matériel et aussi par une simple présence, chaleureuse, affectueuse. Il est bon de le souligner en ces temps où la parole des catholiques se fait beaucoup entendre sur d'autres sujets . »...Eh ! Oui . -Car en effet, je tiens aussi à souligner, que partout, dans la société, aussi bien chez les responsables politiques, économiques, sociaux que parmi les "obscurs de la base", des chrétiens œuvrent magnifiquement auprès des plus démunis, et essaient, à leur place, de faire bouger les mentalités, les comportements, les structures, etc . Ai-je tort de souhaiter que tout ce travail exemplaire se fasse dans une mobilisation claire de notre "institution" ? J'en voudrais donner deux exemples concrets. Le premier, s'est passé le 18 novembre, à Lyon, lors du défilé organisé contre cette loi : il y avait beaucoup de monde sur la place Bellecour, qui attendait le départ, et parmi eux, visiblement, beaucoup de familles catholiques ; or cette foule entourait un grande tente où, comme chaque année, la municipalité organisait la Semaine de la Solidarité Internationale, et plusieurs stands étaient tenus par des bénévoles catholiques. Notre archevêque a participé à cette marche, comme simple citoyen a t-il précisé aux journalistes (qui, bien entendu, n'ont pas eu de mal à le repérer comme un citoyen...particulier !) ; eh ! bien, si notre cardinal (qu'il me pardonne!) était d'abord allé (avec ces mêmes journalistes) visiter lesdits stands, en saluant, comme il se doit, le travail remarquable de solidarité exprimé ici devant toute la population lyonnaise, il me semble que cela aurait surpris et rendu plus crédible l'engagement de l’Église contre ce projet de loi... Deuxième exemple : plusieurs évêques, allant dans les sens que je souhaite (pardonnez-moi !), ont manifesté courageusement contre la façon dont l’État français traite les immigrés clandestins ; or un franciscain (donc un bon catholique!), de Toulouse, a lancé en France ce que l'on nomme les Cercles de Silence, destinés à alerter le public sur cette façon trop souvent indigne de traiter nos "frères en humanité" : il ne me semble pas que nos évêques recommandent aux paroissiens, (comme il l'ont fait, par exemple à Lyon, dans une majorité de paroisses, à toutes les messes du 3ème dimanche de l'Avent, en demandant de prier et jeûner pour que la loi Taubira ne soit pas votée, et pour encourager à aller à Paris pour la manifestation prévue le 13 janvier), recommandent, donc, de participer à cette heure de silence une fois par mois ; et je ne demande qu'à me tromper, mais il ne me semble pas qu'un seul d'entre eux soit allé, au moins une fois, comme "simple citoyen", encourager par sa présence tous ces gens, dont beaucoup de chrétiens, qui donnent ce superbe témoignage de solidarité. - Je suis bien conscient, enfin, qu'il est plus facile, pour nos évêques, de mobiliser sur des questions de mœurs que sur des questions économiques, ou plus strictement politiques : beaucoup de fidèles (et même de moins fidèles : un ministre a dit jadis à un évêque qui osait parler de la bombe atomique : « occupez-vous de vos oignons, messeigneurs, restez dans vos sacristies ! »), ne comprendraient pas, surtout chez les catholiques en situation de responsabilité : la mobilisation aurait moins de succès, mais encore un fois, est-ce que la Bonne Nouvelle... ? Enfin, j'entends bien que que nos évêques prennent le plus grand soin de dire que cette manifestation du 13 janvier n'est pas organisée par eux, et qu'elle n'est donc pas spécialement catholique...Mais qui est cette Frigide Barjot ? (pourquoi ce pseudonyme au goût douteux?). Et leur encouragement à y aller est très clair et tout le monde a compris que sans cette mobilisation les participants seraient... beaucoup moins nombreux. Alors qu'on le veuille ou non il faut bien reconnaître que c'est un témoignage (de la Bonne nouvelle ?) que nous donnons... [rédigé par André Harreau le 29 décembre 2012] AndréHarreau|Le Lundi 7 janvier 2013 à 17 h 46 Quand nous défilons contre la loi Taubira, la Bonne Nouvelle est-elle annoncée aux pauvres ? Ce n'est pas le but, répondront certains, d'autant que nous ne le faisons pas en tant que chrétien. Ah ! Bon. J'y reviendrai, car pour moi la réponse est non. Nos évêques demandent à juste titre qu'un telle loi ne soit pas votée, avant l'installation d'un grand débat national ; mais il me semble que ce débat est bien lancé : il ne se passe pratiquement pas de jour, depuis la fin de l'été, sans que des avis sur cette question ne soient partagés, dans la presse, la radio et même la télévision, et aussi...entre amis et en famille ! Personnellement je partage d'abord l'avis du Père Paul Valadier, jésuite spécialiste de la morale, venu à Lyon nous en parler, lorsqu'il dit que son premier reproche à ce projet de loi est un manque notoire de préparation. Je ne m'attendais pas à une telle mobilisation à propos de cette question du mariage à ouvrir ou non aux homosexuels. Mais je trouve ce débat passionnant et essentiel. J'aimerais partager ici les convictions qui font progressivement leur chemin dans ma conscience. Je les classerais autour de cinq idées. 1) Il me semble souhaitable qu'un échange sur ce sujet se fasse en présence d'au moins une personne homosexuelle, en tout cas indispensable de faire comme si elle était présente (sommes-nous d'ailleurs si sûr que dans le groupe ne se trouve pas quelqu'un(e) qui a cette tendance sexuelle, sans oser l'avouer, tellement c'est...mal vu ! Je pense souvent à ce fils d'une très bonne amie, charmant garçon, plein de qualités, qui s'est suicidé parce qu'il ne pouvait assumer socialement son homosexualité). Cette "présence" aura forcément une influence sur la façon dont nous allons évoquer cette question. 2) Malgré des progrès considérables, nous ne sommes pas complètement sortis (moi le premier) de la culture du rejet de l'homosexualité ; nous voulons bien être compréhensifs, accueillants même, aux personnes homosexuelles, mais de là à trouver normal que deux hommes s'embrassent sur la bouche...N’oublions pas que ce n'est qu'en 1982, que l'homosexualité a été dépénalisée ! Et ce n'est qu'en 1993 que l'OMS a retiré l'homosexualité de la liste des maladies mentales...Certes, les évêques et tous les théologiens, écrivains et journalistes catholiques, prennent bien soin de dire que le refus de ladite loi n'a rien à voir avec l'homophobie, et qu'il est vivement recommandé d'être "accueillant" aux homosexuels, mais aujourd'hui encore les textes officiels de l’Église catholique, rappelés dans le dossier spécial de La Croix du 6 novembre 2012, considèrent que « les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés », « ne sauraient recevoir d'approbation en aucun cas » ; que dans l'éducation des jeunes, il importe d'abord de « chercher avant tout à découvrir les facteurs qui poussent vers l'homosexualité » ; bref l’Église demande aux homosexuels de vivre leur désir sous le mode d'une amitié chaste (comme, du reste, les couples hétérosexuels non mariés, précise le Père Foyer, qui écrit, dans ce même dossier, qu'il ne leur est pas demandé « de vivre d'emblée cette chasteté et une continence parfaite, mais au moins de croire que c'est possible et d’essayer de vivre cela »). De telles phrases, qui, d'ailleurs, ne me semblent pas toutes sur la même longueur d'onde, n'entretiennent-elles pas en nous l'idée que l'homosexuel(le) est quelqu'un à part, (anormal?), gênant, qui nous demande un effort pour être accueilli, sans restriction, « comme un frère (une sœur) », dans notre vie quotidienne. 3) Aujourd'hui, beaucoup de commentateurs, y compris chez les chrétiens, disent qu'il faut reconnaître que le PACS (n'oublions pas que lors du vote de la loi qui l'a créé, la Conférence des Évêques a pris position contre, la qualifiant d' « inutile et dangereuse »), doit être amélioré pour mieux protéger juridiquement les couples "pacsés" ; et qu'à cette occasion, il pourrait être envisagé, de créer une sorte d'Union civile, qui serait scellée devant le maire, comme le mariage, mais réservant ce terme aux unions hétérosexuelles, le mot mariage recouvrant plus que la célébration de l’amour entre un homme et une femme, car il est l'acte constitutif d'une famille, cellule qui a vocation d’accueillir les enfants à naître et mérite donc une protection spécifique de la part de l’État. Je comprends bien les raisons et l'importance de cette position, mais je ne vais pas jusqu'à penser, comme un de mes amis, que si cette loi est votée « je ressentirai une grave perte de repères pour mon propre mariage » ; comme moi, il est marié depuis plusieurs décennies (avec ma femme, nous terminons la sixième!), mais j'avoue ne pas me sentir personnellement en danger... ; et d'ailleurs j'ai cru lire ou entendre, ici ou là, que certains de nos responsables chrétiens, malgré les solides raisons évoquées plus haut, se résigneraient à ce que ces unions civiles bénéficient du mot mariage. Supposons que je sois homosexuel, vivant un amour que je pense aussi fort, aussi beau, que celui des couples amis hétérosexuels ; s'ils sont si heureux de nous inviter à fêter leur mariage comme symbole fort de leur désir de fidélité, pourquoi, avec mon compagnon, serions-nous privés de le faire aussi ? A mon avis aucun(e) homosexuel(le) chrétien(ne), ne songe à demander le sacrement du mariage (et d'ailleurs tous ne demandent pas ce mot de mariage pour leur union civile), par contre beaucoup seraient heureux de rencontrer des prêtres comme le Père Jean, curé de paroisse, qui témoignait dans le même dossier du 6 novembre de la Croix : « j'ai béni une union entre deux hommes » ; le Père Valadier, nous disait, à Lyon, que, sans avoir réfléchi sérieusement à une telle pratique, spontanément il trouvait qu'elle pourrait avoir du sens. J'ai même "accueilli", un peu surpris, mais d'une oreille attentive, l’argumentation d'un député PS, à propos de l'égalité, souci du législateur, soulignant qu'à l'heure actuelle, que cela nous plaise ou non, les cellules "familiales" homosexuelles existent de fait, et que les responsables de la nation se doivent de les protéger, les encadrer, comme les autres familles. 4) La question des enfants, est mise en avant, à juste titre, par l'ensemble des protagonistes de ce débat. Je suis évidemment complètement persuadé que l'idéal pour tout être humain est de naître et grandir, dans un foyer où il est accueilli par un homme (son papa) et une femme (sa maman) ; et même s'ils ne sont pas tous formels, je trouve, selon ce que nous disent une grande partie des "psy" et autres spécialistes de l'enfance, que l'absence du repère masculin ou féminin, dans sa croissance, son évolution, est pour l'enfant , source de déséquilibre plus ou moins grave. Et plus encore, je crois que tout être humain a besoin d'une généalogie la plus claire possible, et que de ne pas pouvoir connaître l'un ou l'autre (à plus forte raison les deux) de ses géniteurs est une souffrance qui le poursuivra toute sa vie. J'ai eu la chance de participer aux dernières Semaines Sociales, fin novembre, dont le thème , "Homme et Femme ; la nouvelle donne", a donné à presque tous les intervenants l'occasion d'aborder ce débat. Et j'ai été sensible à l'argument, développé en particulier par Sylviane Agacinski, selon lequel, il est certain que cette souffrance (ne pas connaître, un de ses géniteurs) existe depuis toujours, du fait des malheurs de la vie, pour des orphelins surtout, mais qu'une loi (si on permet aux couples homosexuels d'adopter des enfants en utilisant, en particulier, la PMA) favorise et multiplie cette occasion de souffrance est inconcevable...Cependant, une autre intervenante, Michelle Pérot, favorable à cette loi Taubira, nous disait que, s'il faut rejeter, bien entendu, l’affirmation d'un "droit à l'enfant", lorsqu'un couple homosexuel désire un enfant, ce désir est très fort, car pour ce couple la réalisation de ce désir est toujours une vraie course d'obstacles ; et que tout enfant vraiment désiré a toute les chances de connaître une enfance heureuse. En contrepoint, j’entendais ce témoignage d'une amie flamande bruxelloise, des Petites Sœurs de l'Assomption, me disant son étonnement et son admiration devant la manière belle et émouvante avec laquelle un couple d'hommes homosexuels, pratiquants, de leur paroisse, élevaient leurs deux filles jumelles, adoptées et visiblement très heureuses... A ce stade me voilà très perplexe, d'autant qu'un autre intervenant des Semaines Sociales, attirant notre attention sur les dérives de la technologie, utilisant les découvertes toujours plus extraordinaires de la Science, font de l'homme un véritable apprenti sorcier ; par exemple dans ce domaine si délicat de la PMA. Et du coup, je me disais "dans ma petite tête" : le législateur n'a-t-il pas le devoir ...d'interdire l'usage de la PMA ! Mais cette technique ne permet t'elle à des couples stériles d'avoir des enfants ? Poussant plus loin ma réflexion, je me dis que cela fait bien une cinquantaine d'année que la possibilité de divorcer (un couple sur deux divorce...), fait que nous connaissons (presque...) tous, dans nos familles, des enfants perturbés par la séparation de leurs parents et qui vivent dans l'ambiance de ces familles dites "monoparentales" ou "recomposées", loin de la famille bien équilibrée que nous souhaitons tous idéalement ; mais en même temps, nous devons reconnaître que la plupart de ces enfants ont une capacité étonnante d'adaptation à ces situations, et font finalement des adultes...comme les autres ! Et je me dis aussi que nous connaissons tous des enfants, dont les parents (hétérosexsuels!) ne se sont pas séparés, et qui pourtant, n'ont pas une enfance très épanouie, impatients de pouvoir se soustraire à l'autorité de leurs parents pour "vivre leur vie". Enfin, j'ai lu plusieurs fois que des études ont été menées, en particulier aux USA, d'où on ne pouvait conclure que les enfants élevés par des couples homosexuels étaient davantage atteints de troubles psychiques que les autres. 5) Alors, me dis-je, une telle loi va t'elle vraiment bouleverser la donne sociale ? [ je me sens assez d'accord avec quelqu'un qui écrivait qu'en Espagne, où un telle loi a été votée depuis plusieurs années, ce qui détruit les familles, plus que la réforme du mariage, ce qui fait souffrir les enfants et leurs parents, c'est le chômage, la précarité, la misère, et que c'est d'abord sur ce terrain que nous devons manifester notre solidarité et notre engagement pour de bonnes réformes] Cette loi, donc, ne va t'elle pas tout simplement encadrer une situation sociale en évolution ? Et dans cet encadrement ne conviendrait-il pas de veiller particulièrement à ce que toute personne, quelle que soit la manière dont elle est "venue au monde", puisse toujours, dans la transparence, pouvoir retrouver l'identité de ses géniteurs ? Je crois que nous devons entendre en effet, et tenir compte du cri d'alarme de Sylviane Agacinski, quand elle dit que nous n'avons pas le droit d'organiser institutionnellement cette absence de repères, pour les générations futures, où des enfants ne connaitraient plus leur père ou leur mère, voire les deux. Elle ajoutait cependant (ou quelqu'un le fit dans la salle) qu'en matière de legs aux générations futures les questions écologiques planétaires étaient beaucoup plus préoccupantes... Et cela me conduit tout naturellement à ma conclusion qui reprend mon interrogation de départ, à propos de l'annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres. Nous venons de vivre le temps de l'Avent où, trois dimanches sur quatre, l’Évangile mettait en valeur le personnage de Jean-Baptiste, venu "préparer le chemin" et répondant à notre question : « que devons-nous faire ? », par l'impératif : partagez ! J'ai toujours été bouleversé par la situation de ce "précurseur" se retrouvant en prison pour avoir "contesté un puissant", et qui envoie ses disciples demander à Jésus (Mt 11,2-5) « Es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » ; et la réponse de Jésus, dans sa simplicité laconique nourrit, chaque jour ma foi : « Allez rapporter à Jean ce que vous voyez et entendez: les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent droit...et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ». Vraiment, quand je vois la manière efficace avec laquelle nos évêques mobilisent les "fidèles" pour aller marcher contre cette loi, et donc acquièrent une visibilité forte dans les médias, est-ce que cela porte la Bonne Nouvelle aux pauvres ? Les "pauvres" : non seulement les près de neuf millions de français qui vivent au dessous du seuil de pauvreté, mais tous ceux qui vivent loin de la "richesse" de l’Évangile, dont beaucoup de jeunes, pour lesquels, à mon avis, une fois de plus l’Église catholique, ne se mobilise que pour des questions de mœurs ou de morale, loin de leur quotidien, souvent douloureux et dénué de sens. En ces temps ou l'on parle beaucoup de la (nouvelle ?) évangélisation, il me semble urgent de montrer d'abord à tout ce "troupeau sans berger" notre solidarité, par des gestes symboliques forts comme des marches par exemple, demandant à nos responsables politiques et économiques d’œuvrer plus efficacement contre la financiarisation de l'économie, les paradis fiscaux, pour un encadrement normal des banques, la construction d'une Europe regroupant ses forces, des mesures lisibles allant vers la pérennité de notre planète si vulnérable, le rejet définitif de cette arme vraiment "diabolique" (baptisée pour se faire accepter) de "dissuasion" nucléaire, qualifiée par Benoit XVI de "funeste et... fallacieuse". En écrivant tout ceci, je suis parfaitement conscient de paraître prétentieux, ayant l'air de dicter à nos évêques leur devoir... Si l'un ou l'autre vient à me lire et que mes propos offensent, qu'il accepte de me pardonner, car il me faut du courage pour parler, en m'appuyant sur l'esprit de Vatican II, qui, demande à tous les baptisés de se sentir co-responsables de l’annonce de l’Évangile à nos contemporains ; à qui veut l'entendre, je dis volontiers que le "métier" de pape ou d'évêque est une charge épouvantable que je ne leur envie pas ! Je souhaite simplement qu'ils accueillent ce que je ressens comme important, parmi d'autres voix, d'autres approches. Et du reste je voudrais ajouter plusieurs remarques complémentaires : -Je comprends leur mobilisation autour d'une question qu'ils vivent comme essentielle ; je suis d'accord pour dire, avec eux, qu'il ne faut pas avoir peur de déplaire, quand on obéit à sa conscience (ce qui justifie précisément l'objection de conscience) ; mais je me sens fortifié quand je dis que dans la lutte pour le respect de la vie et de la dignité humaine, il y a d'autres priorités à prendre en compte, je me sens fortifié donc, par le témoignage de Véronique Margron, dominicaine, théologienne, ancienne doyenne de la faculté de théologie de l'Université Catholique d'Angers; voici, en substance, ce qu'elle nous a dit lors de son intervention aux Semaines Sociales, (après avoir évoqué sobrement qu'elle se classait parmi ceux qui n'approuvent pas ce projet de loi ): « rentrant de deux semaines très éprouvantes passées au Sud-Kivu, auprès de populations vivant un vrai martyre, en particulier des femmes et des fillettes pourchassées, traitées comme des esclaves, mutilées, violées ; et auprès de médecins, de chrétiens, de bénévoles de toute sorte, qui vivent, dans le dénuement et presque le désespoir, une assistance épuisante à ces populations abandonnées, voilà qu'une des premières questions que l'on me pose, en revenant ici, est de savoir ce que je pense du projet de loi Taubira... J'ai vraiment ressenti... un décalage horaire ! ». Et j'ai la faiblesse de penser que je me trouve aussi un peu sur la même longueur d'onde que Guillaume Gaubert qui, dans son éditorial de La Croix du jour de Noël , évoquant la précarité que vivent trop de nos contemporains, écrit : « ...les chrétiens sont nombreux aux avant-postes de la solidarité, sur le plan matériel et aussi par une simple présence, chaleureuse, affectueuse. Il est bon de le souligner en ces temps où la parole des catholiques se fait beaucoup entendre sur d'autres sujets . »...Eh ! Oui . -Car en effet, je tiens aussi à souligner, que partout, dans la société, aussi bien chez les responsables politiques, économiques, sociaux que parmi les "obscurs de la base", des chrétiens œuvrent magnifiquement auprès des plus démunis, et essaient, à leur place, de faire bouger les mentalités, les comportements, les structures, etc . Ai-je tort de souhaiter que tout ce travail exemplaire se fasse dans une mobilisation claire de notre "institution" ? J'en voudrais donner deux exemples concrets. Le premier, s'est passé le 18 novembre, à Lyon, lors du défilé organisé contre cette loi : il y avait beaucoup de monde sur la place Bellecour, qui attendait le départ, et parmi eux, visiblement, beaucoup de familles catholiques ; or cette foule entourait un grande tente où, comme chaque année, la municipalité organisait la Semaine de la Solidarité Internationale, et plusieurs stands étaient tenus par des bénévoles catholiques. Notre archevêque a participé à cette marche, comme simple citoyen a t-il précisé aux journalistes (qui, bien entendu, n'ont pas eu de mal à le repérer comme un citoyen...particulier !) ; eh ! bien, si notre cardinal (qu'il me pardonne!) était d'abord allé (avec ces mêmes journalistes) visiter lesdits stands, en saluant, comme il se doit, le travail remarquable de solidarité exprimé ici devant toute la population lyonnaise, il me semble que cela aurait surpris et rendu plus crédible l'engagement de l’Église contre ce projet de loi... Deuxième exemple : plusieurs évêques, allant dans les sens que je souhaite (pardonnez-moi !), ont manifesté courageusement contre la façon dont l’État français traite les immigrés clandestins ; or un franciscain (donc un bon catholique!), de Toulouse, a lancé en France ce que l'on nomme les Cercles de Silence, destinés à alerter le public sur cette façon trop souvent indigne de traiter nos "frères en humanité" : il ne me semble pas que nos évêques recommandent aux paroissiens, (comme il l'ont fait, par exemple à Lyon, dans une majorité de paroisses, à toutes les messes du 3ème dimanche de l'Avent, en demandant de prier et jeûner pour que la loi Taubira ne soit pas votée, et pour encourager à aller à Paris pour la manifestation prévue le 13 janvier), recommandent, donc, de participer à cette heure de silence une fois par mois ; et je ne demande qu'à me tromper, mais il ne me semble pas qu'un seul d'entre eux soit allé, au moins une fois, comme "simple citoyen", encourager par sa présence tous ces gens, dont beaucoup de chrétiens, qui donnent ce superbe témoignage de solidarité. - Je suis bien conscient, enfin, qu'il est plus facile, pour nos évêques, de mobiliser sur des questions de mœurs que sur des questions économiques, ou plus strictement politiques : beaucoup de fidèles (et même de moins fidèles : un ministre a dit jadis à un évêque qui osait parler de la bombe atomique : « occupez-vous de vos oignons, messeigneurs, restez dans vos sacristies ! »), ne comprendraient pas, surtout chez les catholiques en situation de responsabilité : la mobilisation aurait moins de succès, mais encore un fois, est-ce que la Bonne Nouvelle... ? Enfin, j'entends bien que que nos évêques prennent le plus grand soin de dire que cette manifestation du 13 janvier n'est pas organisée par eux, et qu'elle n'est donc pas spécialement catholique...Mais qui est cette Frigide Barjot ? (pourquoi ce pseudonyme au goût douteux?). Et leur encouragement à y aller est très clair et tout le monde a compris que sans cette mobilisation les participants seraient... beaucoup moins nombreux. Alors qu'on le veuille ou non il faut bien reconnaître que c'est un témoignage (de la Bonne nouvelle ?) que nous donnons... [rédigé par André Harreau le 29 décembre 2012] Françoise|Le Samedi 15 décembre 2012 à 00 h 51 Le mariage pour tous ? Que de commentaires, de confusions, à ce sujet. Si nous sommes chrétiens, n'est-ce pas l'amour qui guide notre vie ? avec toutes les expressions possibles. Alors, arrêtons les polémiques. Que des femmes ou des hommes aient envie de créer un couple, où est le problème ? Cela a toujours existé. La forme de leur sexualité ? et alors ? Et les hétéros, savons-nous comment se traduit leur sexualité ? Laissons l'intimité à chacun, et à sa guise. Evoluons au lieu de rester dans des schémas figés qui ne correspondent pas au vécu de chacun. La seule chose qui me tracasse, c'est la procréation assistée avec le risque de ne pas dévoiler le vrai géniteur ou génitrice (don d'ovules), comme cela existe dans certains cas, pour les hétéros et les naissances sous X Quel mensonge ! La vie doit avoir, à mon avis, le prix de la vérité et il faut avoir le courage de définir la filiation de ses enfants, même si la complexité des situations donne envie d'y renoncer. Quel mensonge ! Françoise|Le Samedi 15 décembre 2012 à 00 h 51 Le mariage pour tous ? Que de commentaires, de confusions, à ce sujet. Si nous sommes chrétiens, n'est-ce pas l'amour qui guide notre vie ? avec toutes les expressions possibles. Alors, arrêtons les polémiques. Que des femmes ou des hommes aient envie de créer un couple, où est le problème ? Cela a toujours existé. La forme de leur sexualité ? et alors ? Et les hétéros, savons-nous comment se traduit leur sexualité ? Laissons l'intimité à chacun, et à sa guise. Evoluons au lieu de rester dans des schémas figés qui ne correspondent pas au vécu de chacun. La seule chose qui me tracasse, c'est la procréation assistée avec le risque de ne pas dévoiler le vrai géniteur ou génitrice (don d'ovules), comme cela existe dans certains cas, pour les hétéros et les naissances sous X Quel mensonge ! La vie doit avoir, à mon avis, le prix de la vérité et il faut avoir le courage de définir la filiation de ses enfants, même si la complexité des situations donne envie d'y renoncer. Quel mensonge ! max67|Le Vendredi 16 novembre 2012 à 04 h 55 Une chose me choque dans le débat sur le mariage et l'adoption pour couples homosexuels, c'est l'esprit d'intolérance de l'équipe gouvernementale face au débat possible. A de nombreuses occasions, on a vu notamment à l'assemblée nationale par rapport aux choix des commissions un ton monter qui était à la limite de l'irrespect à l'égard de ceux qui voulait que ce débat prrnne une vraie place dans la société. On a l'impression que cette loi ne peut pas être voté assez vite pour satisfaire les pressions et lobbyes qui se tiennent derrière. Ce manque de respect des idées autres est cependant unee attitude qu'on a du mal à recevoir de socialistes qui se disent toujours ouverts au débat . On a oublié je pense que les dernières élections présidentielles et législatives ont étév perdues par la droite par ce même manque d'humilité au niveau économique, au niveau de la réforme de la retraite ect Le principe repris par la gauche pour la question homosexuelle étit le même pour la droite: Ne pas laisser monter le débat car il pourrait indiquer autre chose que le message ambiant qu'on veut faire passer... On appelle cela de la manipulation des consciences... Or le peuple français sanctionne toujours durement le non respect de sa conscience. Tous ceux qui ont essayé ce chemin, politiques ou religieux ont été décimés et rejetés. Je pense qu'avec cette loi sur l'homosexualité et surtout l'étouffoir mis sur le débat, la gauche est en train de signer la perte des prochaines élections. Car on peut tromper un français, mais jamais vraiment l'empêcher de s'exprimer. Bon courage ! Max . max67|Le Vendredi 16 novembre 2012 à 04 h 55 Une chose me choque dans le débat sur le mariage et l'adoption pour couples homosexuels, c'est l'esprit d'intolérance de l'équipe gouvernementale face au débat possible. A de nombreuses occasions, on a vu notamment à l'assemblée nationale par rapport aux choix des commissions un ton monter qui était à la limite de l'irrespect à l'égard de ceux qui voulait que ce débat prrnne une vraie place dans la société. On a l'impression que cette loi ne peut pas être voté assez vite pour satisfaire les pressions et lobbyes qui se tiennent derrière. Ce manque de respect des idées autres est cependant unee attitude qu'on a du mal à recevoir de socialistes qui se disent toujours ouverts au débat . On a oublié je pense que les dernières élections présidentielles et législatives ont étév perdues par la droite par ce même manque d'humilité au niveau économique, au niveau de la réforme de la retraite ect Le principe repris par la gauche pour la question homosexuelle étit le même pour la droite: Ne pas laisser monter le débat car il pourrait indiquer autre chose que le message ambiant qu'on veut faire passer... On appelle cela de la manipulation des consciences... Or le peuple français sanctionne toujours durement le non respect de sa conscience. Tous ceux qui ont essayé ce chemin, politiques ou religieux ont été décimés et rejetés. Je pense qu'avec cette loi sur l'homosexualité et surtout l'étouffoir mis sur le débat, la gauche est en train de signer la perte des prochaines élections. Car on peut tromper un français, mais jamais vraiment l'empêcher de s'exprimer. Bon courage ! Max . Jean-Pierre Gosset|Le Jeudi 15 novembre 2012 à 10 h 45 Oui, il y a un pb de confusion des mots. C'est pour cette raison qu'une forte minorité de la population -masculine, politiquement de droite, pas jeune- est opposée au projet du gouvernement. Comme sociologue cela ne peut pas vous avoir échappé! Il est vrai qu'en confusion de mots la tradition catholique est experte. Ces confusions -"sacrées" "saintes" "mystérieuses"!- conduisent à des phrases absconses comme : "L’Église apprécie l’égale dignité, dans la société, des hommes et des femmes créés à l’image de Dieu et dans l’Église, en raison de leur vocation commune de baptisés dans le Christ" (début de la proposition 46 de l'assemblée des évêques de France 2012). Il est autrement urgent que l'institution, en principe au service d'une Église réfugiée à plus de 90% * dans le silence, sonne le réveil de la belle au bois dormant, en dépoussiérant entre autre, une notion de base comme celle-là. A côté, le mariage pour tous ceux qui s'aiment est secondaire. Pour ce qui est du débat sur le mariage civil, il a été ouvert bien avant qu'A23 impose aux communautés une prière universelle placée sous un chapeau politique et irrespectueux de la diversité des fidèles. La société civile, par le biais de plusieurs sondages notamment, s'est exprimée clairement, et en appeler ainsi au débat ne va rendre un peu plus ridicule, pour ceux à qui elle n'est pas encore indifférente, l'assemblée de nos évêques. * 65% de catholiques en France et 4% de fidèles dont la moitié rue dans les brancards et l'autre est en dérive sectaire. On peut en discuter, bien sûr. La sécularisation, au sens de l'institution, a bon dos, celui que lui donne J Habermas est autrement plus censé (JR et JH janvier 2004, académie catholique de Bavière). Jean-Pierre Gosset|Le Jeudi 15 novembre 2012 à 10 h 45 Oui, il y a un pb de confusion des mots. C'est pour cette raison qu'une forte minorité de la population -masculine, politiquement de droite, pas jeune- est opposée au projet du gouvernement. Comme sociologue cela ne peut pas vous avoir échappé! Il est vrai qu'en confusion de mots la tradition catholique est experte. Ces confusions -"sacrées" "saintes" "mystérieuses"!- conduisent à des phrases absconses comme : "L’Église apprécie l’égale dignité, dans la société, des hommes et des femmes créés à l’image de Dieu et dans l’Église, en raison de leur vocation commune de baptisés dans le Christ" (début de la proposition 46 de l'assemblée des évêques de France 2012). Il est autrement urgent que l'institution, en principe au service d'une Église réfugiée à plus de 90% * dans le silence, sonne le réveil de la belle au bois dormant, en dépoussiérant entre autre, une notion de base comme celle-là. A côté, le mariage pour tous ceux qui s'aiment est secondaire. Pour ce qui est du débat sur le mariage civil, il a été ouvert bien avant qu'A23 impose aux communautés une prière universelle placée sous un chapeau politique et irrespectueux de la diversité des fidèles. La société civile, par le biais de plusieurs sondages notamment, s'est exprimée clairement, et en appeler ainsi au débat ne va rendre un peu plus ridicule, pour ceux à qui elle n'est pas encore indifférente, l'assemblée de nos évêques. * 65% de catholiques en France et 4% de fidèles dont la moitié rue dans les brancards et l'autre est en dérive sectaire. On peut en discuter, bien sûr. La sécularisation, au sens de l'institution, a bon dos, celui que lui donne J Habermas est autrement plus censé (JR et JH janvier 2004, académie catholique de Bavière). Michel Bellin|Le Samedi 10 novembre 2012 à 22 h 30 Plus je réfléchis à la question, plus je pense que certaines anthropologies sont inconciliables et qu'aucune ne peut se prévaloir d'un label "sacré". Par ailleurs, tout ce qui va dans le sens de l'équité va dans le bon sens : en ouvrant l'institution du mariage (citoyen) aux couples de même sexe, on n'ôte rien aux couples hétérosexuels, on ne les dévalue pas ni on ne les menace, on ne bafoue pas non plus la civilisation judéochrétienne, on ne va pas non plus accélérer la décadence de la Grèce !!! etc. Depuis quelques mois, que de sottises, de lieux communs, que d'inexactitudes, que d"épouvantails n'a-t-on pas agités ! A propos de l'homoparentalité, on n'a pas par ailleurs assez creusé que, plus que le genre, c'est la fonction paternelle et maternelle qui importe pour l'accueil d'un enfant. Dans chaque couple de même sexe, il y a une part de féminité et de masculinité qui échappe au "tout biologique" et c'est la noblesse de la Culture de contrôler, d'endiguer, parfois de contrecarrer la Nature (cf. la contraception responsable). Par ailleurs, que d'approximations n'a-t-on pas entendues à propos du "droit à l'enfant", des "repères de la filiation", de "l'effacement de l'altérité", de "la menace psychique pour les enfants d'homosexuels" etc. Il conviendrait donc que les experts religieux ne se mettent pas à la traîne de certains psychanalystes décadents et indument normatifs ; que la revue Études, subrepticement, progressivement, un édito par-ci, une recension par-là, ne devienne pas à son tour un groupe idéologique de pression, à la solde de la hiérarchie catholique transformée hélas en vertueux lobby. Le tout nouvel abonné que je suis n'apprécierait guère ce glissement ... Michel Bellin|Le Samedi 10 novembre 2012 à 22 h 30 Plus je réfléchis à la question, plus je pense que certaines anthropologies sont inconciliables et qu'aucune ne peut se prévaloir d'un label "sacré". Par ailleurs, tout ce qui va dans le sens de l'équité va dans le bon sens : en ouvrant l'institution du mariage (citoyen) aux couples de même sexe, on n'ôte rien aux couples hétérosexuels, on ne les dévalue pas ni on ne les menace, on ne bafoue pas non plus la civilisation judéochrétienne, on ne va pas non plus accélérer la décadence de la Grèce !!! etc. Depuis quelques mois, que de sottises, de lieux communs, que d'inexactitudes, que d"épouvantails n'a-t-on pas agités ! A propos de l'homoparentalité, on n'a pas par ailleurs assez creusé que, plus que le genre, c'est la fonction paternelle et maternelle qui importe pour l'accueil d'un enfant. Dans chaque couple de même sexe, il y a une part de féminité et de masculinité qui échappe au "tout biologique" et c'est la noblesse de la Culture de contrôler, d'endiguer, parfois de contrecarrer la Nature (cf. la contraception responsable). Par ailleurs, que d'approximations n'a-t-on pas entendues à propos du "droit à l'enfant", des "repères de la filiation", de "l'effacement de l'altérité", de "la menace psychique pour les enfants d'homosexuels" etc. Il conviendrait donc que les experts religieux ne se mettent pas à la traîne de certains psychanalystes décadents et indument normatifs ; que la revue Études, subrepticement, progressivement, un édito par-ci, une recension par-là, ne devienne pas à son tour un groupe idéologique de pression, à la solde de la hiérarchie catholique transformée hélas en vertueux lobby. Le tout nouvel abonné que je suis n'apprécierait guère ce glissement ... Romanus|Le Dimanche 4 novembre 2012 à 14 h 26 L'Église catholique est-elle capable de débat ? La hiérarchie catholique s'autodéfinissant comme « Église enseignante » ou « Magistère », peut-elle participer à un débat démocratique ? Ce dernier ne suppose-t-il pas pour être fécond une « éthique de la communication » où chaque interlocuteur écoute l'autre et ne repousse pas la possibilité d'être transformé par la parole de l'autre ? Le fidèle laïc est censé être dans l'« Église enseignée », c'est à dire n'avoir rien dans la tête. Il est une cruche vide que l'Église enseignante remplit de son enseignement. Le fidèle laïc peut être baptisé et confirmé, il n'aura jamais assez d'Esprit Saint pour enseigner quoi que ce soit à l'Église enseignante, condamné qu'il est de rester toute sa vie dans l'Église enseignée. Ses paroles ne sont que babillages d'enfants que l'Église enseignante se doit de corriger, c'est à dire de supprimer pour les remplacer par son enseignement. Ainsi l'Église catholique n'est pas capable de débat en interne entre clercs et laïcs. Les prises de position de la conférence épiscopale de France, de type unanimiste, sont le reflet de cette absence de débat interne. Il devient donc difficile d'imaginer qu'elle soit en meilleure posture dans un débat politique républicain. Romanus|Le Dimanche 4 novembre 2012 à 14 h 26 L'Église catholique est-elle capable de débat ? La hiérarchie catholique s'autodéfinissant comme « Église enseignante » ou « Magistère », peut-elle participer à un débat démocratique ? Ce dernier ne suppose-t-il pas pour être fécond une « éthique de la communication » où chaque interlocuteur écoute l'autre et ne repousse pas la possibilité d'être transformé par la parole de l'autre ? Le fidèle laïc est censé être dans l'« Église enseignée », c'est à dire n'avoir rien dans la tête. Il est une cruche vide que l'Église enseignante remplit de son enseignement. Le fidèle laïc peut être baptisé et confirmé, il n'aura jamais assez d'Esprit Saint pour enseigner quoi que ce soit à l'Église enseignante, condamné qu'il est de rester toute sa vie dans l'Église enseignée. Ses paroles ne sont que babillages d'enfants que l'Église enseignante se doit de corriger, c'est à dire de supprimer pour les remplacer par son enseignement. Ainsi l'Église catholique n'est pas capable de débat en interne entre clercs et laïcs. Les prises de position de la conférence épiscopale de France, de type unanimiste, sont le reflet de cette absence de débat interne. Il devient donc difficile d'imaginer qu'elle soit en meilleure posture dans un débat politique républicain. olivier morin|Le Lundi 8 octobre 2012 à 01 h 39 @Dg : lisant votre commentaire, je peux comprendre votre commentaire et le respecte. Pourtant, il me semble nourri par une vision très "figée" de la société. Si vous étiez contre le mariage pour, et par amour, pour tous, changerait-il votre avis? Je crains que non. Vous fondez votre analyse sur le nombre et la puissance des mots, sans être provocateur, nous attendons des arguments.. C'est très léger... Par ailleurs, je ne ferai aucun commentaire à votre conclusion. Elle vous appartient. pour ma part je ne ne vous offre qu'un sourire.. Le bonheur? Et la félicité" ! olivier morin|Le Lundi 8 octobre 2012 à 01 h 39 @Dg : lisant votre commentaire, je peux comprendre votre commentaire et le respecte. Pourtant, il me semble nourri par une vision très "figée" de la société. Si vous étiez contre le mariage pour, et par amour, pour tous, changerait-il votre avis? Je crains que non. Vous fondez votre analyse sur le nombre et la puissance des mots, sans être provocateur, nous attendons des arguments.. C'est très léger... Par ailleurs, je ne ferai aucun commentaire à votre conclusion. Elle vous appartient. pour ma part je ne ne vous offre qu'un sourire.. Le bonheur? Et la félicité" ! DG|Le Samedi 6 octobre 2012 à 18 h 36 Bonjour, Je réponds à ce que dit Didier Garguilo. -" le débat a lieu depuis déjà très longtemps"; Concernant la modification de la loi et du code civil, non le débat n'a pas encore eu lieu à ce sujet, pour les questions juridiques de filiation et le droit de l'enfant à connaître son "père" et sa "mère". -S'il n'y a aucun intérêt à défendre le sens précis des mots, alors il n'y a pas lieu d'utiliser plus de 100 mots de vocabulaire pour s'exprimer, et je renvoie à la lecture de 1984, la Novlang, et questionne l'inconscience de certains dans la bouche desquels n'est pas évacuée la tentation totalitaire de gommer le sens et la différence de sens de notre riche langue ... - L'égalité de droit n'ouvre pas , hélas pour ceux qui le pensent benoitement, la possibilité de gommer les différences de genre , une femme ayant le droit d'être suivie par un gynécologue, d'avoir une radiographie du sein en prévention du cancer , quand un homme n'en a pas spécialement besoin. Poussons ce type de raisonnement au plus loin. Au nom de l'égalité de droit, les enfants pourraient ils se marier quand ils le souhaitent ? Non ? C'est curieux, pourquoi ? Sans doute avons nous distingué et observé que la maturité de choix est différente en fonction de l'âge , depuis que les enfants ont des droits spécifiques . C'est donc une différence constatée. Il n'y a donc pas d'égalité dans la capacité, ni de fait, dans le droit. Et cela a du sens. On ne peut donc pas utiliser l'égalité de droit comme argument massue, sans préciser sa pensée ,approfondir son argumentaire et délimiter le champ concerné pour justifier voir modifier des règles pour tous . C'est la différence entre une opinion et une argumentation en pour et contre solide . DG|Le Samedi 6 octobre 2012 à 18 h 36 Bonjour, Je réponds à ce que dit Didier Garguilo. -" le débat a lieu depuis déjà très longtemps"; Concernant la modification de la loi et du code civil, non le débat n'a pas encore eu lieu à ce sujet, pour les questions juridiques de filiation et le droit de l'enfant à connaître son "père" et sa "mère". -S'il n'y a aucun intérêt à défendre le sens précis des mots, alors il n'y a pas lieu d'utiliser plus de 100 mots de vocabulaire pour s'exprimer, et je renvoie à la lecture de 1984, la Novlang, et questionne l'inconscience de certains dans la bouche desquels n'est pas évacuée la tentation totalitaire de gommer le sens et la différence de sens de notre riche langue ... - L'égalité de droit n'ouvre pas , hélas pour ceux qui le pensent benoitement, la possibilité de gommer les différences de genre , une femme ayant le droit d'être suivie par un gynécologue, d'avoir une radiographie du sein en prévention du cancer , quand un homme n'en a pas spécialement besoin. Poussons ce type de raisonnement au plus loin. Au nom de l'égalité de droit, les enfants pourraient ils se marier quand ils le souhaitent ? Non ? C'est curieux, pourquoi ? Sans doute avons nous distingué et observé que la maturité de choix est différente en fonction de l'âge , depuis que les enfants ont des droits spécifiques . C'est donc une différence constatée. Il n'y a donc pas d'égalité dans la capacité, ni de fait, dans le droit. Et cela a du sens. On ne peut donc pas utiliser l'égalité de droit comme argument massue, sans préciser sa pensée ,approfondir son argumentaire et délimiter le champ concerné pour justifier voir modifier des règles pour tous . C'est la différence entre une opinion et une argumentation en pour et contre solide . Olivier Morin|Le Jeudi 4 octobre 2012 à 05 h 08 Avant d'être sûr ou convaincu, il faut écouter en vérité, avec cette oreille ouverte qui fait qu'avec le dialogue on arrive à s’entendre.... Bien de vos points de vue ont été proposés au Christ lui-même. ..Il a donné des réponses. Non ? Olivier Morin|Le Jeudi 4 octobre 2012 à 05 h 08 Avant d'être sûr ou convaincu, il faut écouter en vérité, avec cette oreille ouverte qui fait qu'avec le dialogue on arrive à s’entendre.... Bien de vos points de vue ont été proposés au Christ lui-même. ..Il a donné des réponses. Non ? Riton|Le Jeudi 27 septembre 2012 à 12 h 54 Une question de chiffre non négligeable! Combien y a-t-il d'homosexuels dans nos sociétés? environ 4 à 7%,qu'ils soient reconnus, qu'ils aient des droits et aussi des devoirs envers la société est indiscutable, mais au non de quoi une minorité, sans compter une grande partie des homosexuels qui reconnaissent le mariage et l'adoption non souhaitable, imposerait-elle à la majorité écrasante une déstructuration de notre société? Riton|Le Jeudi 27 septembre 2012 à 12 h 54 Une question de chiffre non négligeable! Combien y a-t-il d'homosexuels dans nos sociétés? environ 4 à 7%,qu'ils soient reconnus, qu'ils aient des droits et aussi des devoirs envers la société est indiscutable, mais au non de quoi une minorité, sans compter une grande partie des homosexuels qui reconnaissent le mariage et l'adoption non souhaitable, imposerait-elle à la majorité écrasante une déstructuration de notre société? Jérôme|Le Samedi 22 septembre 2012 à 20 h 28 Bonjour, Il me semble plus intéressant de s’étonner et de s'interroger sur les causes morales et politiques qui nous amènent à nous poser de telles questions. Il semble assez évident que nous vivons dans une société idéologiquement évolutionniste pour qui tout changement, même transgressif, est immédiatement justifié au nom de l'individualisme et du technicisme. Nous aurons beau débattre, les médias font déjà pencher la balance du côté du "mariage homosexuel". Il paraît que certains cherchent à élaborer l'utérus artificiel. Eh bien moi, je vous dis que nous ne ne sommes pas encore arriver au fond ou au bout de la déstructuration anthropologique de l'homme, toujours réinventé à l'aune de ses désirs armés d'une technique aveugle. Quant à nous chrétiens, nous pouvons au moins dire et répéter ce que la tradition a toujours dit, à savoir que la sodomie est un péché. Mais je ne doute pas qu'il faille enrober cette condamnation morale d'un discours moderne avec des accents psychanalytique sans quoi on risque de passer pour de vulgaires osbcurantistes. A vrai dire que ce débat puisse avoir lieu aujourd'hui en France comme dans d'autres pays dépositaires d'un héritage judéo-chrétien en dit long sur les méfaits d'idéologies qui torturent nos esprits depuis quelques temps en Europe. L'égalitarisme et le volontarisme n'ont décidément pas fini de faire des ravages! On peut ainsi observer toute une subversion des idées chrétiennes, déracinées qu'elles ont de leur source surnaturelle et de la doctrine qui les inspire. Jérôme|Le Samedi 22 septembre 2012 à 20 h 28 Bonjour, Il me semble plus intéressant de s’étonner et de s'interroger sur les causes morales et politiques qui nous amènent à nous poser de telles questions. Il semble assez évident que nous vivons dans une société idéologiquement évolutionniste pour qui tout changement, même transgressif, est immédiatement justifié au nom de l'individualisme et du technicisme. Nous aurons beau débattre, les médias font déjà pencher la balance du côté du "mariage homosexuel". Il paraît que certains cherchent à élaborer l'utérus artificiel. Eh bien moi, je vous dis que nous ne ne sommes pas encore arriver au fond ou au bout de la déstructuration anthropologique de l'homme, toujours réinventé à l'aune de ses désirs armés d'une technique aveugle. Quant à nous chrétiens, nous pouvons au moins dire et répéter ce que la tradition a toujours dit, à savoir que la sodomie est un péché. Mais je ne doute pas qu'il faille enrober cette condamnation morale d'un discours moderne avec des accents psychanalytique sans quoi on risque de passer pour de vulgaires osbcurantistes. A vrai dire que ce débat puisse avoir lieu aujourd'hui en France comme dans d'autres pays dépositaires d'un héritage judéo-chrétien en dit long sur les méfaits d'idéologies qui torturent nos esprits depuis quelques temps en Europe. L'égalitarisme et le volontarisme n'ont décidément pas fini de faire des ravages! On peut ainsi observer toute une subversion des idées chrétiennes, déracinées qu'elles ont de leur source surnaturelle et de la doctrine qui les inspire. Olivier Morin|Le Mardi 18 septembre 2012 à 23 h 48 Le billet de Pierre de Charentenay, dont je connais bien les engagements pour en avoir partagés quelques-uns avec lui, notamment dans la lutte contre le Sida, où nombre de personnes étaient homosexuelles, est à son image : intelligent, ouvert, en quête de sens. Son texte nous invite à la réflexion et à la prudence. C'est heureux et jamais inutile. Il n'ignore pas les enjeux et les attentes des uns et des autres, y compris celles de la communauté homosexuelle. Pourtant, en relisant précisément son propos, j'ai une étrange sensation, celle d'avoir lu mille fois ces mots et ces questions lors des débats sans fin à l'occasion de la promulgation du Pacs. On connait le résultat aujourd'hui. Rien n'a bouleversé la société qui l'avait largement anticipée au point où, contre toute attente, 90% des Pacs sont désormais hétérosexuels, sans heurts ni révolution. Je comprends son inquiétude sur : "la procédure [qui] semble extrêmement rapide sur un sujet qui touche à des archétypes sociaux et éthiques de nos sociétés". Là n'est pourtant pas le fond du sujet. Cela fait des années que le sujet est sur la table et que toutes les opinions ont pu librement s'exprimer. Certains commentaires le soulignent. Je les partage. Reste le fond, qui n'a pas été tranchée par les lois Combes de séparation de l'Eglise et de l'Etat en France. Qu'est-ce que le mariage ? Là est le propos, me semble-t-il, et l'enjeu des questionnements de ce billet. Ils ne le seront jamais du reste. Mais chacun doit pouvoir sereinement s'y retrouver. Le mariage est-il une union qui ne peut se concevoir que par le sacramentel religieux ou le devoir, républicain, d'assurer l'égalité des citoyens dans leur volonté d'union? En cela le "mariage pour tous", dans l'égalité des droits et des devoirs, me paraît une bonne acception. La seule qui vaille dans le sens de l'histoire sans heurter les valeurs religieuses qui animent la foi et le sens de vie des citoyens croyants. "N'ayez pas peur !" Olivier Morin|Le Mardi 18 septembre 2012 à 23 h 48 Le billet de Pierre de Charentenay, dont je connais bien les engagements pour en avoir partagés quelques-uns avec lui, notamment dans la lutte contre le Sida, où nombre de personnes étaient homosexuelles, est à son image : intelligent, ouvert, en quête de sens. Son texte nous invite à la réflexion et à la prudence. C'est heureux et jamais inutile. Il n'ignore pas les enjeux et les attentes des uns et des autres, y compris celles de la communauté homosexuelle. Pourtant, en relisant précisément son propos, j'ai une étrange sensation, celle d'avoir lu mille fois ces mots et ces questions lors des débats sans fin à l'occasion de la promulgation du Pacs. On connait le résultat aujourd'hui. Rien n'a bouleversé la société qui l'avait largement anticipée au point où, contre toute attente, 90% des Pacs sont désormais hétérosexuels, sans heurts ni révolution. Je comprends son inquiétude sur : "la procédure [qui] semble extrêmement rapide sur un sujet qui touche à des archétypes sociaux et éthiques de nos sociétés". Là n'est pourtant pas le fond du sujet. Cela fait des années que le sujet est sur la table et que toutes les opinions ont pu librement s'exprimer. Certains commentaires le soulignent. Je les partage. Reste le fond, qui n'a pas été tranchée par les lois Combes de séparation de l'Eglise et de l'Etat en France. Qu'est-ce que le mariage ? Là est le propos, me semble-t-il, et l'enjeu des questionnements de ce billet. Ils ne le seront jamais du reste. Mais chacun doit pouvoir sereinement s'y retrouver. Le mariage est-il une union qui ne peut se concevoir que par le sacramentel religieux ou le devoir, républicain, d'assurer l'égalité des citoyens dans leur volonté d'union? En cela le "mariage pour tous", dans l'égalité des droits et des devoirs, me paraît une bonne acception. La seule qui vaille dans le sens de l'histoire sans heurter les valeurs religieuses qui animent la foi et le sens de vie des citoyens croyants. "N'ayez pas peur !" Utinam|Le Mardi 18 septembre 2012 à 21 h 28 Au-delà des questions très délicates que posent le projet de mariage homosexuel et les débats qui s'imposent, je considère que tous les mots ou presque posent problème. Les expressions mariage gay ou mariage homo sont écartées paraissant légères, inélégantes, voire, selon les cas, militantes ou stigmatisantes. La ministre Mme Taubira a préféré parler de mariage pour tous. Expression maladroite, inappropriée, ambigüe, surtout à un moment où beaucoup de couples écartent l'idée même de mariage. Mariage pour tous, ça sent l'obligation, le système imposé. Et puis soyons clairs, le mot mariage implique un mari et est fondé étymologiquement sur le mot mâle, du latin mas-maris. L'idée de mariage ? Une affaire d'hommes, de mâle à mâle, venue de l'époque où le père donnait en mariage sa fille soumise à un autre homme auquel elle se soumettait. Je doute qu'un couple de deux hommes ou de deux femmes envisage le droit au mariage sous cet angle. Si l'on invente une autre forme de mariage (qu'il le faille ou non est une autre question), n'est-ce pas l'occasion d'inventer aussi un autre vocabulaire sur la base de vocables signifiants et existants ? Personnellement me plaisent les mots union, jonction, confluence, pacte, contrat, association ; et surtout alliance. Déformation judéo-chrétienne oblige. J'assume. Utinam|Le Mardi 18 septembre 2012 à 21 h 28 Au-delà des questions très délicates que posent le projet de mariage homosexuel et les débats qui s'imposent, je considère que tous les mots ou presque posent problème. Les expressions mariage gay ou mariage homo sont écartées paraissant légères, inélégantes, voire, selon les cas, militantes ou stigmatisantes. La ministre Mme Taubira a préféré parler de mariage pour tous. Expression maladroite, inappropriée, ambigüe, surtout à un moment où beaucoup de couples écartent l'idée même de mariage. Mariage pour tous, ça sent l'obligation, le système imposé. Et puis soyons clairs, le mot mariage implique un mari et est fondé étymologiquement sur le mot mâle, du latin mas-maris. L'idée de mariage ? Une affaire d'hommes, de mâle à mâle, venue de l'époque où le père donnait en mariage sa fille soumise à un autre homme auquel elle se soumettait. Je doute qu'un couple de deux hommes ou de deux femmes envisage le droit au mariage sous cet angle. Si l'on invente une autre forme de mariage (qu'il le faille ou non est une autre question), n'est-ce pas l'occasion d'inventer aussi un autre vocabulaire sur la base de vocables signifiants et existants ? Personnellement me plaisent les mots union, jonction, confluence, pacte, contrat, association ; et surtout alliance. Déformation judéo-chrétienne oblige. J'assume. André P.|Le Mardi 18 septembre 2012 à 20 h 20 Il est certain que, lorsqu'on est opposé à un projet, on prétexte beaucoup plus facilement qu'il n'y a pas eu assez de débats. Il y a certainement eu 1000 débats sur le sujet chez les couples homo. Reste que pour les autres, ce débat n'a pas vraiment eu lieu; le débat apparaît maintenant urgent et nécessaire alors qu'une loi risque de passer et de désigner par les mêmes mots des réalités différentes, et de les rendre légales. André P.|Le Mardi 18 septembre 2012 à 20 h 20 Il est certain que, lorsqu'on est opposé à un projet, on prétexte beaucoup plus facilement qu'il n'y a pas eu assez de débats. Il y a certainement eu 1000 débats sur le sujet chez les couples homo. Reste que pour les autres, ce débat n'a pas vraiment eu lieu; le débat apparaît maintenant urgent et nécessaire alors qu'une loi risque de passer et de désigner par les mêmes mots des réalités différentes, et de les rendre légales. dranem|Le Mardi 18 septembre 2012 à 18 h 52 L'homosexualité n'est pas une decouverte recente si je ne m'abuse.La reconnaissance de celle-ci n'est pas non plus tres recente. Ce qui fait problème ,c'est de savoir si la société est préte pour accepter une egalité totale entre la vie de couple des homos et des heteros. Il semble qu'en notre epoque cela pose encore quelques questions et que ce qui est la "normalité" dans la tête du plus grand nombre soit encore l'hetero sexualité. Ainsi une reflexion purement theorique,intellectuelle ,vient interferer avec la plus triviale des réalités et l'accule dans un dilemne absolu comme tout dilemne . L'amour de notre semblable est assexué et peut rester totalement intellectuel.Des que la sexualité s'en mêle les evenements se compliquent et l'escalade commence par le pourquoi pas .Le debat est recent dans notre société et il n'et pas sain que les partisans des relations "classiques" soient outragés par les partisans des relations homosexuelles .Il me semble necessaire de ne pas confondre semantiquement les deux . Et le terme "mariage"est trop connoté pour ne pas aboutir à des reactions Pour le reste le mode de vie de chacun importe peu à la majorité des"bien pensants". dranem|Le Mardi 18 septembre 2012 à 18 h 52 L'homosexualité n'est pas une decouverte recente si je ne m'abuse.La reconnaissance de celle-ci n'est pas non plus tres recente. Ce qui fait problème ,c'est de savoir si la société est préte pour accepter une egalité totale entre la vie de couple des homos et des heteros. Il semble qu'en notre epoque cela pose encore quelques questions et que ce qui est la "normalité" dans la tête du plus grand nombre soit encore l'hetero sexualité. Ainsi une reflexion purement theorique,intellectuelle ,vient interferer avec la plus triviale des réalités et l'accule dans un dilemne absolu comme tout dilemne . L'amour de notre semblable est assexué et peut rester totalement intellectuel.Des que la sexualité s'en mêle les evenements se compliquent et l'escalade commence par le pourquoi pas .Le debat est recent dans notre société et il n'et pas sain que les partisans des relations "classiques" soient outragés par les partisans des relations homosexuelles .Il me semble necessaire de ne pas confondre semantiquement les deux . Et le terme "mariage"est trop connoté pour ne pas aboutir à des reactions Pour le reste le mode de vie de chacun importe peu à la majorité des"bien pensants". Didier Garguilo|Le Mardi 18 septembre 2012 à 15 h 56 Paul, mon "il y a eu 1000 études sur le sujet" ne répondait (et en aucun cas comme unique élément de réponse) qu'à l'inquiétude, manifestée dans l'article, d'aller trop vite, et au désir d'une réflexion et d'un débat (et donc d'études, c'est souvent réclamé dans la foulée, on a l'habitude des arguments déployés, ce sont toujours les mêmes.). Réflexions, débats, études qui ont retourné, analysé et réfléchi, épuisé le sujet dans tous les sens depuis (au moins) dix ans. Et pour votre question, je pense que dire à de pauvres gens en attente de droits et de réponses concrètes à leurs problèmes: "il faut réfléchir à votre cas"et le leur redire pendant plus de dix ans sans jamais que la réflexion aboutisse à quoi que ce soit, laissant des conjoints mourir sans avoir eu la possibilité de léguer leurs biens à la personne qui les a aimés tout au long d'une vie, ou de confier la garde de ses enfants à cette personne qu'ils considèrent véritablement comme leur parent, et ce, au prétexte de ne pas déstructurer les enfants, les institutions, la société, ou ce que vous voudrez encore inventer comme faux prétexte, ça, Paul, ça ne devrait pas être considéré comme moralement acceptable. Cordialement, Didier Garguilo|Le Mardi 18 septembre 2012 à 15 h 56 Paul, mon "il y a eu 1000 études sur le sujet" ne répondait (et en aucun cas comme unique élément de réponse) qu'à l'inquiétude, manifestée dans l'article, d'aller trop vite, et au désir d'une réflexion et d'un débat (et donc d'études, c'est souvent réclamé dans la foulée, on a l'habitude des arguments déployés, ce sont toujours les mêmes.). Réflexions, débats, études qui ont retourné, analysé et réfléchi, épuisé le sujet dans tous les sens depuis (au moins) dix ans. Et pour votre question, je pense que dire à de pauvres gens en attente de droits et de réponses concrètes à leurs problèmes: "il faut réfléchir à votre cas"et le leur redire pendant plus de dix ans sans jamais que la réflexion aboutisse à quoi que ce soit, laissant des conjoints mourir sans avoir eu la possibilité de léguer leurs biens à la personne qui les a aimés tout au long d'une vie, ou de confier la garde de ses enfants à cette personne qu'ils considèrent véritablement comme leur parent, et ce, au prétexte de ne pas déstructurer les enfants, les institutions, la société, ou ce que vous voudrez encore inventer comme faux prétexte, ça, Paul, ça ne devrait pas être considéré comme moralement acceptable. Cordialement, Paul Itique|Le Mardi 18 septembre 2012 à 08 h 53 Arf Arf Arf....j'adore les arguments du genre: "il y a eu 1000 études sur le sujet" comme si c'était à un médecin ou à un psychologue de déterminer l'éthique. Cher Didier je n'ai qu'une question à vous poser. Selon vous quels devraient être les "bons" critères pour juger si une chose est moralement bonne ou pas ? Paul Itique|Le Mardi 18 septembre 2012 à 08 h 53 Arf Arf Arf....j'adore les arguments du genre: "il y a eu 1000 études sur le sujet" comme si c'était à un médecin ou à un psychologue de déterminer l'éthique. Cher Didier je n'ai qu'une question à vous poser. Selon vous quels devraient être les "bons" critères pour juger si une chose est moralement bonne ou pas ? Didier Garguilo|Le Lundi 17 septembre 2012 à 13 h 36 Mais enfin, le débat a lieu depuis déjà très longtemps, frère Jacques, dormiez-vous ? Peut-être que, ne le prenant pas au sérieux, vous ne lui prêtiez pas l'attention que vous auriez dû. Toujours est-il que la question a été retournée dans tous les sens, il y a eu 1000 études sur le sujet, à présent c'est fini, trop tard pour dire "il faudrait réfléchir". Aller trop vite ? Mais la France a déjà 10 ans de retard sur la question, où êtiez vous alors, que faisiez-vous, ces 10 dernières années, pour ne pas vous en rendre compte ? Sonnez les mâtines ! "le couple hétérosexuel a des enfants directement et sans intervention extérieure alors que le couple homosexuel a structurellement besoin d’un tiers pour engendrer." j'ai juste envie de vous répondre: et alors ? Si c'est là tout votre argument, n'attendez pas de réponse plus élaborée. "N’est-on pas en train de semer la confusion dans des mots qui avaient un sens précis ?" c'est donc si peu de choses qui vous inquiètent ? Rendormez-vous tranquillement, frère Jacques, tout ira bien, nous saurons, et vous aussi, adapter nos farouches petites intelligences à la complexité du monde, elles en ont vu d'autres... personne n'est en danger, il ne s'agit que d'accorder protection à des gens qui en ont besoin pour eux et leurs enfants, je suis triste que vous puissiez considérer qu'égalité et fraternité doivent être si parcimonieusement, si avarement, dispensées. Cordialement, Didier Garguilo|Le Lundi 17 septembre 2012 à 13 h 36 Mais enfin, le débat a lieu depuis déjà très longtemps, frère Jacques, dormiez-vous ? Peut-être que, ne le prenant pas au sérieux, vous ne lui prêtiez pas l'attention que vous auriez dû. Toujours est-il que la question a été retournée dans tous les sens, il y a eu 1000 études sur le sujet, à présent c'est fini, trop tard pour dire "il faudrait réfléchir". Aller trop vite ? Mais la France a déjà 10 ans de retard sur la question, où êtiez vous alors, que faisiez-vous, ces 10 dernières années, pour ne pas vous en rendre compte ? Sonnez les mâtines ! "le couple hétérosexuel a des enfants directement et sans intervention extérieure alors que le couple homosexuel a structurellement besoin d’un tiers pour engendrer." j'ai juste envie de vous répondre: et alors ? Si c'est là tout votre argument, n'attendez pas de réponse plus élaborée. "N’est-on pas en train de semer la confusion dans des mots qui avaient un sens précis ?" c'est donc si peu de choses qui vous inquiètent ? Rendormez-vous tranquillement, frère Jacques, tout ira bien, nous saurons, et vous aussi, adapter nos farouches petites intelligences à la complexité du monde, elles en ont vu d'autres... personne n'est en danger, il ne s'agit que d'accorder protection à des gens qui en ont besoin pour eux et leurs enfants, je suis triste que vous puissiez considérer qu'égalité et fraternité doivent être si parcimonieusement, si avarement, dispensées. Cordialement, Écrire un commentaire Vous devez être connecté pour poster des commentaires.Me connecter CARNETS CULTURELS Les « TOPS » du cinéma 2018 Les « TOPS » du cinéma 2018 Les rédacteurs cinéma d’Etudes vous proposent de revisiter l’année cinématographique 2018 à travers leur liste de films préférés parmi ceux qu’ils ont vus en salle. L’occasion de « rattraper » certains films, de comparer vos propres éblouissements cinématographiques de l’année, et de lire ou relire des critiques publiées sur certains de ces films dans la revue. 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Comment financer la transition écologique et les emplois qui vont avec ? Quelles propositions pousser pour les élections européennes ? Cette conférence-débat est coorganisée avec Alternatives économiques, et : avec Gaël Giraud (directeur de recherches au CNRS, professeur à l’Ecole Nationale des Ponts Paris Tech), Alain Grandjean (économiste, membr... 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