* Maroc Au Maroc, l’avortement est interdit et a donc un prix Six personnes sont jugées à Marrakech pour des IVG clandestines. Des -- Dans son cabinet casablancais, le gynécologue n’est pas surpris quand on lui demande s’il pratique l’avortement. « C’est illégal au Maroc, pose-t-il d’emblée. Mais vous faites chez moi la première consultation et l’échographie pour environ 600 dirhams [55 euros]. Ensuite, je vous -- clinique », explique-t-il, dans un discours qui semble bien rodé. Au Maroc, l’avortement est puni par la loi d’une peine de prison ferme. Il n’est autorisé que si la vie de la femme enceinte est en danger. Pourtant, entre 500 à 800 interruptions de grossesse sont pratiquées illégalement tous les jours, selon l’Association marocaine contre l’avortement clandestin (Amlac). Certaines sont effectuées par des herboristes ou « faiseuses d’anges », mais la plupart se font sous le manteau dans les cliniques et cabinets de gynécologie. Lire aussi Les Marocaines attendent toujours la réforme de l’avortement voulue par Mohammed VI -- liées à des blessures de l’utérus, des hémorragies internes ou des infections dues à des méthodes artisanales, moins chères qu’un avortement médical », explique la députée. 4 000 dirhams en liquide -- A plus de deux mois de grossesse, Meriem (le prénom a été changé) a réussi à trouver un gynécologue qui a accepté de pratiquer un avortement par aspiration, contre 4 000 dirhams (368 euros) en liquide. « J’ai été choquée par le prix, hors consultations. Je gagnais 7 000 dirhams par mois [644 euros]. Heureusement, le père m’a aidée », -- et militant de longue date pour la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Selon le gynécologue, la plupart des avortements se font par aspiration au Maroc, et non par voie médicamenteuse, contrairement aux pays où c’est légal. « Les médecins préfèrent l’aspiration qui rapporte plus d’argent et qui leur assure -- risques. La preuve, certains sont en prison », explique M. Chraïbi. Au mois de mai, six personnes ont été arrêtées pour avoir pratiqué des avortements clandestins à Marrakech. Les internes en médecine et le pilote d’avion qui ramenait les médicaments d’Espagne sont jugés à Marrakech, suspectés de faire partie d’un réseau plus large. -- Après une journée de consultations, une gynécologue nous ouvre discrètement les portes de son cabinet, sous couvert d’anonymat. « J’ai arrêté de pratiquer les avortements, précise-t-elle immédiatement avant de commencer l’entretien. Je me suis rendue compte que cela comportait trop de risques. Une consœur a fait deux ans de prison après avoir pratiqué un avortement qui s’est terminé par le décès de la patiente. » A l’époque, elle recevait principalement des couples fraîchement -- enfant qui ne survivra pas ? C’est inhumain de les laisser aller jusqu’à terme », se révolte la gynécologue. A demi-mot, elle avoue qu’elle continue de pratiquer exceptionnellement des avortements, pour des cas qui lui « déchirent le cœur ». -- [tr?id=122349388153507&ev=PageView&noscript=1] [collect?v=1&t=pageview&tid=UA-15394037-2&dl=https%3A%2F%2Fwww.lemonde. fr%2Fafrique%2Farticle%2F2019%2F06%2F13%2Fau-maroc-l-avortement-est-int erdit-et-a-donc-un-prix_5475917_3212.html&dt=Le+Monde.fr+-+Actualit%C3% A9s+et+Infos+en+France+et+dans+le+monde]