Avortement: Une interruption volontaire de grossesse pour trois naissances en France en 2018

SOCIETE 224.300 interruptions volontaires de grossesse ont été réalisées l'an dernier, une légère hausse de 3% par rapport à 2017 mais le chiffre reste globalement stable depuis 2001

20 Minutes avec AFP

— 

Une interruption volontaires de grossesse sur quatre est réalisée en dehors d'une structure hospitalière.
Une interruption volontaires de grossesse sur quatre est réalisée en dehors d'une structure hospitalière. — DURAND FLORENCE/SIPA

Quelque 224.300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France en 2018, un chiffre en hausse de 3% par rapport à 2017 mais relativement stable depuis 2001, selon une étude de la Drees publiée vendredi.

L'an passé, 224.338 IVG ont été dénombrées en France, dont 14.200 pour les quatre départements et régions d'outre-mer (Drom), pour 758.000 naissances, selon une publication annuelle du service statistique des ministères sociaux. Ce chiffre, qui représente environ une IVG pour trois naissances, est en hausse de 3% par rapport à l'année dernière (217.786 IVG en 2017 selon la dernière révision). Depuis 2001, le nombre d'IVG varie entre 215.000 et 230.000.

Du simple au double selon les départements

En 2018, le taux global de recours à l'IVG (nombre d'avortements rapporté au nombre de femmes) s'élève à 15,4 IVG pour 1.000 femmes. D'une région à une autre, il peut varier du simple au double: de 10,9 IVG pour 1.000 femmes de 15 à 49 ans en Pays de la Loire à 22,0 pour 1.000 en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Les taux de recours sont les plus élevés en Outre-mer, en Ile-de-France et dans le Sud-Est, où ils dépassent 17 IVG pour 1.000 femmes, voire 35 IVG pour 1.000 femmes en Guyane et Guadeloupe.

C'est parmi les femmes de 20 à 24 ans que l'avortement reste le plus fréquent: 27,3 IVG pour 1.000 femmes, relativement stable par rapport à 2017. En revanche, le taux de recours à l'IVG poursuit sa baisse chez les mineures: 6 pour 1.000 femmes entre 15 et 17 ans contre autour de 10 pour 1.000 entre 2000 et 2013.

Une proposition de loi pour allonger le délai à 14 semaines

En 2018, 55.800 IVG ont été réalisées hors d'une structure hospitalière (cabinet libéral, centres de santé ou de planification familiale), soit une IVG sur quatre. À l'hôpital, la part des IVG médicamenteuses (possibles jusqu'à la 7e semaine de grossesse) s'élevait à 60%, la part des IVG instrumentales continuant de décroître. En 1992, 10% des IVG étaient médicamenteuses.

En France, une femme peut avorter jusqu'à la 12e semaine de grossesse. Selon ce document, une IVG sur vingt (5,3%) a été réalisée en 2018 entre la 10e et la 12e semaine de grossesse, une donnée qui peut traduire des "difficultés de parcours ou d'accès" à l'IVG, souligne la Drees. La députée Marie-Pierre Rixain, présidente de la délégation aux droits des femmes à l'Assemblée, a annoncé cet été qu'elle déposerait à l'automne une proposition de loi portant notamment de 12 à 14 semaines de grossesse la limite légale pour avorter.