En France, l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) ou avortement est autorisé jusqu’à 3 mois de grossesse (12 semaines). Cela correspond à 14 semaines d’aménorrhée (c’est-à-dire d’absence de règles) quand on calcule à partir du premier jour des dernières règles.

Que faire si je veux interrompre ma grossesse ?

Des milliers de femmes qui ont dépassé ce délai légal français partent chaque année. Un déplacement à leurs frais, pour avorter dans un pays où la législation est différente (Angleterre, Pays-Bas, Espagne,…). Des conseillèr·e·s peuvent t’aider à trouver des adresses pour un avortement à l’étranger. Tu peux contacter le numéro vert IVG contraception 0 800 08 11 11 ou un centre du planning familial.

La loi oblige les structures et les professionnel·le·s de l’IVG à te donner un rendez-vous dans les 5 jours suivant ton appel… Si tu rencontres des difficultés d’accès, n’hésite pas à joindre le numéro vert.

Depuis 2016, il n’y a plus de délai de réflexion obligatoire pour les femmes majeures. Si tu as besoin de temps pour réfléchir, prends-le, mais personne n’a le droit de t’y obliger. Si tu es mineure, ou si tu es majeure et que tu as bénéficié d’un « entretien psycho social », on peut te demander de respecter un délai de réflexion obligatoire de 48 heures avant la réalisation de l’IVG.

L’avortement est un droit. Personne n’a à te faire culpabiliser, te juger ou te faire peur avec de fausses informations !

Personne n’a le droit de te forcer à prendre de décision par rapport à ta grossesse

Légalement, en cas de désaccord dans le couple ou la famille, c’est à la femme que revient la décision, y compris quand celle-ci est mineure !

Toutes ces décisions et démarches ne sont pas toujours faciles, mais tu peux en parler. Dans les centres de planning familial, des conseillèr·e·s sont là pour discuter avec toi, te donner toutes les infos et t’accompagner dans ton choix.

Si tu es scolarisée, l’infirmièr·e scolaire est souvent aussi un·e bon·ne interlocuteur·trice. Il ou elle n’a pas le droit d’en parler à ta famille contre ton gré.

Et si je suis mineure et que je ne veux pas le dire à mes parents ?

Pour l’IVG, tu peux garder le secret vis-à-vis de tes parents et avorter sans leur accord. Avec ou sans accord parental, tu devras être accompagnée par une personne majeure de ton choix, en qui tu as confiance. Par exemple : ton·ta partenaire, un·e ami·e, un membre de ta famille, un·e professionnel·le socio-éducatif·ve, ou encore un·e professionnel·le de santé… L’identité de cette personne majeure, qui intervient à titre gratuit, restera elle aussi secrète. Cette personne est là pour que tu ne sois pas seule. Elle ne prend aucune responsabilité juridique.

Des procédures existent pour rendre tes démarches anonymes si tel est ton souhait. C’est possible dans les centres IVG des hôpitaux, ainsi que dans les CPEF. Mais aussi chez les médecins et sages-femmes qui pratiquent les IVG dans leur cabinet. Mais ces dernier.es ne connaissent pas toujours la procédure, n’hésite pas à te renseigner au préalable au numéro vert.

La carte vitale n’est pas obligatoire pour faire l’IVG gratuitement.

Je peux choisir la manière d’avorter ?

Si tu es à moins de 9 semaines d’aménorrhée, tu peux choisir entre la méthode médicamenteuse et la méthode instrumentale. Cette méthode est aussi appelée méthode par aspiration. Entre 9 et 14 semaines d’aménorrhée, par contre, tu n’as plus le choix. La méthode instrumentale sera pratiquée.

Pour la méthode instrumentale, tu peux choisir si tu préfères l’anesthésie générale ou locale. Personne n’a le droit de te forcer à choisir une méthode plutôt qu’une autre. N’hésite pas à faire valoir ton droit de choisir !

J’ai le droit de demander à voir un·e autre médecin si le·la mien·ne refuse de pratiquer l’IVG ?

La loi n’oblige pas un·e médecin à pratiquer l’avortement. Mais il·elle doit te donner l’adresse d’un·e collègue qui fait des IVG et s’abstenir de tout jugement.

Tu as le droit de changer de professionnel·le au cours de ton parcours IVG si il ou elle ne te convient pas. Pense à demander une attestation si on ne te la propose pas, pour éviter de repartir à zéro avec un·e nouveau·elle pro !

Est-ce que je vais devoir payer l’IVG ?

L’IVG est prise en charge par l’assurance maladie à hauteur de 100%. Sauf la première consultation quand il y a deux consultations préalables. Mais certain·e·s professionnel·le·s de santé peuvent te demander d’avancer les frais (environ 200 euros pour une IVG médicamenteuse). La sécurité sociale te remboursera quelques jours plus tard. On n’a pas le droit de te demander d’avancer les frais de l’IVG :

  • si tu es mineure et que tu n’as pas l’autorisation de tes parents (procédures d’anonymat, voir plus haut) ;
  • dans le cas où tu es majeure et que tu as l’AME ou la CMU ;
  • si tu réalises ton IVG à l’hôpital public.

Dans les autres cas, tu peux quand même demander la dispense d’avance de frais, beaucoup de professionnel·le·s acceptent.

Dans certaines situations particulières (si tu es touriste, étrangère en situation irrégulière sur le territoire depuis moins de trois mois, etc. ) il est possible que tu  rencontres des difficultés d’accès.

Si c’est le cas, n’hésite pas à contacter le numéro vert… Tu seras orientée vers des services spécialisés pour trouver des solutions. Il n’y a aucune raison que tu ne puisses pas accéder à l’IVG si tel est ton choix !