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20/05/2019 09:22 CEST

Avortement en Alabama : des centaines de manifestants pour le droit à l’IVG

L'État vient de voter la loi la plus stricte du pays, assimilant l'avortement à un homicide.

ÉTATS-UNIS - L’Alabama, qui vient d’adopter la loi la plus restrictive des États-Unis en matière d’avortement, est devenu dimanche 19 mai le théâtre de manifestations pour l’IVG, le début d’un bras de fer qui s’annonce long devant la justice et au coeur de la présidentielle de 2020.

Des marches ont été organisées dans l’après-midi à Montgomery, la capitale de cet État du Sud américain, et dans les villes de Birmingham, Anniston et Huntsville, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. Des centaines de personnes se sont notamment rassemblées devant le Capitole à Montgomery.

“Les gens devraient avoir le droit de prendre les décisions les meilleures concernant leur corps sans ingérence de l’État”, ont écrit les organisateurs sur Facebook.

L’Alabama a interdit cette semaine toutes les interruptions volontaires de grossesse sauf si la mère court un danger mortel, sans exception pour les cas d’inceste ou de viol. Cette loi assimile l’avortement à un homicide et prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 99 ans de prison pour les médecins.

Durant la semaine, des manifestantes ont déjà clamé leur opposition à cette loi en portant la robe rouge pourpre et le bonnet blanc emblématiques de l’oppression des femmes dans la série télévisée “La Servante écarlate”.

La gouverneure de l’Alabama, Kay Ivey, a reconnu en promulguant mercredi 15 mai la mesure, qu’il s’agissait d’une offensive plus large menée par le camp républicain pour remettre en cause l’avortement au niveau fédéral, alors que les deux tiers des Américains pensent qu’il doit être légal, selon une étude de l’institut Pew Center réalisée l’an dernier.

Au moins 28 États américains ont introduit des mesures pour limiter l’IVG depuis le début de l’année, selon des militants. Le Kentucky et le Mississippi, parmi d’autres, ont interdit l’avortement dès que les battements du coeur du foetus peuvent être détectés, tandis que le Missouri a interdit cette semaine l’IVG à partir de huit semaines de grossesse.

Un juge a bloqué la mise en oeuvre de la loi du Kentucky et ce sort devrait dans un premier temps être réservé à la quasi-totalité des mesures restrictives.

La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a déjà prévenu qu’elle contesterait en justice la constitutionnalité du texte de l’Alabama, qui entre en vigueur en novembre mais suscite des oppositions au sein même du camp républicain pour son jusqu’au-boutisme.

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