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Le train de nuit et le TGV représentent deux utilisations qui n’ont rien à voir» COP 21 Les usagers ont rédigé un argumentaire «le plus solide possible» : le train de nuit est écolo, le train de nuit est européen, le train de nuit a du potentiel… Ils l’ont envoyé «autant qu’on a pu, à tous les élus, représentants associatifs…», concentrant leurs forces sur leur région, l’Occitanie (fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) Mais le collectif dit se battre pour toutes les lignes Vendredi, leur pétition «Oui au train de nuit» dépassait tout juste les 7 000 signataires sur Changeorg «C’est difficile, reconnaît Claire Brun On est très surpris du silence, qui ressemble à de l’indifférence On ne se bat pas pour le folklore mais contre une régression Je ne veux pas croire que l’avenir, c’est le car Macron, surtout au lendemain de la COP 21 !» Le collectif espère encore sauver Paris-Cerbère La ligne «devait s’arrêter le 1^er juillet, puis le 1^er octobre En fait, elle est toujours là… On n’y comprend plus rien» Interrogé, l’entourage de Vidalies indique qu’«un travail est en cours entre la région et la SNCF» Le secrétaire d’Etat devrait s’exprimer à la fin du mois Paris Austerlitz-Portbou Espagne, nuit du 6 au 7 juillet 2015 Train intercités de nuit 3733 COMMANDE N° 2015-0917 ACCORDWEB Photo Rémy Artiges «Chaque voyage est un souvenir» Bernard Descreux, 53 ans «Je suis un grand amoureux des trains de nuit La première fois, avec mes parents et mes cinq frères et sœurs, je devais avoir 10 ans Depuis, je l’utilise dès que je peux J’ai fait plein de trajets différents, dans tous les sens : Paris-Perpignan, Biarritz-Paris, Paris-Venise, Paris-Berlin à l’époque du Mur… «Chaque voyage est un souvenir Il y a une ambiance particulière, une sorte de complicité entre voyageurs Comme si on appartenait à une race à part, de ceux qui aiment prendre le temps pour se déplacer Le train de nuit, c’est le slow travelling Ce que j’adorais par-dessus tout, c’était le service moto-couchette Je dormais dans le train et un quart d’heure après l’arrivée, je récupérais ma moto Il existait aussi l’auto-couchette Et la Compagnie des wagons-lits : on payait un peu plus cher mais c’était très commode Combien de fois avec ce service j’ai envoyé mes enfants passer les vacances chez leurs grands-parents ? Ils étaient surveillés, ils ne risquaient rien C’était extrêmement pratique Petit à petit, tous ces services ont disparu, les uns après les autres C’est dommage Surtout que la France a la dimension parfaite pour le train de nuit On peut la traverser dans tous les sens le temps d’une nuit» «Je vais limiter mes déplacements» Jean-Marie Gorieu, 50 ans «Pour moi, le train de nuit, c’est d’abord un gain de temps Il n’y a pas plus efficace comme mode de transport Comme me disait un contrôleur l’autre soir, en une heure vous êtes à Paris : trente minutes pour vous endormir, trente minutes pour vous réveiller Je vis à Perpignan, mais je suis amené à me rendre régulièrement à la capitale pour participer à des réunions professionnelles L’avion, j’ai chronométré : le temps de me rendre à l’aéroport puis de rejoindre le cœur de ville, j’en ai pour quatre heures Ce qui veut dire une demi-journée de travail perdue à l’aller, pareil pour le retour, et une nuit d’hôtel Ce n’est plus la même histoire Et je ne parle même pas du coût - vous trouvez difficilement un hôtel à moins de 100 euros dans Paris Forcément, avec la suppression du train de nuit, je vais limiter mes déplacements, je ne monterai que quand je ne pourrai pas faire autrement Beaucoup d’usagers feront le même arbitrage «Notre région Occitanie sera moins représentée dans les instances de décision… Beaucoup de choses se passent et se décident à Paris Parce qu’au fond, ces trains de nuit, ils permettaient de rendre accessible le centre de décision aux Français éloignés géographiquement D’ailleurs, leur nom officiel, c’est «trains d’équilibre du territoire», les mots ont leur sens ! Le profil des usagers est extrêmement divers : il y a des personnes comme moi qui l’utilisent pour le travail, des familles aussi, beaucoup Des étudiants, des militaires Ou cette dame que j’ai croisée, qui doit se rendre à Paris régulièrement pour des examens médicaux Le train de nuit était la solution la moins fatigante» «J’ai découvert ce trajet sur un site allemand !» Etienne Braud, 27 ans «Ma famille vit à Angers Je suis venu dans le Sud pour faire mes études, puis j’y suis resté pour mon travail Je n’aurais pas fait ce choix s’il n’y avait pas eu le train de nuit C’est le seul moyen de rentrer voir ma famille sur un week-end Je prends le train à 21 heures à Perpignan, j’arrive à 5 h 40 à Vierzon Puis je monte dans un TER jusqu’à Tours et dans un autre pour Angers J’arrive à 8 h 58 le samedi, je ne peux pas faire plus court J’ai mis du temps à trouver cette option : la SNCF ne le propose pas au guichet ou sur le site, il faut connaître, prendre parfois deux billets séparés J’ai découvert ce trajet sur le site des transports ferroviaires allemand, un comble ! En Allemagne, le train de nuit est mis en avant, notamment pour promouvoir le tourisme «Il est très utilisé par les adeptes du vélo : c’est l’un des seuls trains, avec quelques Intercités de jour, où l’on peut voyager avec son vélo Dans les TGV, il faut le démonter entièrement… L’argument de la rentabilité que l’on nous sort me met hors de moi Il y a plein de choses que l’on continue de faire alors qu’elles ne sont pas rentables Les routes peu fréquentées, on continue de les entretenir ! C’est un choix politique» «Les touristes parisiens ne peuvent plus venir pour un week-end prolongé» Isabelle Aronowicz, 56 ans «Ah, le train de nuit… Un vieux souvenir chez nous Notre ligne Toulouse-Paris via Figeac a été supprimée il y a plusieurs années maintenant Ça s’est fait de façon insidieuse, progressivement Quand les touristes se rendaient dans l’après-midi à la gare de notre village, à Najac dans l’Aveyron, on leur répondait qu’il fallait attendre le lendemain, qu’aucun train ne partait… Sans proposer le train de nuit, pourtant présent tous les soirs ! Forcément, la fréquentation a baissé Quand nous avons essayé de protester contre sa suppression, on nous a rétorqué : «Plus personne n’utilise ce train, on arrête» Que répondre ? «Notre ligne était très ancienne, en service depuis 1858 pour exploiter les richesses de notre vallée : le cuivre, l’argent, le charbon Aujourd’hui, jamais le TGV ne traversera nos gorges de l’Aveyron Trop compliqué La disparition de cette ligne a des conséquences dans la vie locale, bien sûr On se prive d’une partie des touristes, j’en suis convaincue Même si c’est difficile à quantifier Les campagnes de communication sur les richesses culturelles de notre région permettent de compenser un peu Mais il est clair que les touristes ne peuvent plus venir pour un week-end prolongé En voiture, il faut six à sept heures pour regagner Paris En train, une journée de huit heures En avion, il faut aller jusqu’à Toulouse Pas simple» Marie Piquemal partager tweeter Laurent Joffrin La lettre politique de Laurent Joffrin Recevez tous les jours le billet politique de Laurent Joffrin ____________________ BUTTON Input (not implemented)__________ Vous êtes abonné à Libération Le journal d'aujourd'hui découvrir le sommaire lire l'édito feuilleter s'abonner à partir de 8€ Offre 100% numérique: 8€ par mois sans engagement Le journal du jour en exclusivité et le journal de demain avant tout le monde Voir les offres d’abonnement Après cet article 630406-000_par6565424jpg?modified_at=0&ratio_x=03&ratio_y=02&width=30 0 Bon plan SNCF : la réduc pour tous que personne ne connaît partager tweeter En images En Australie, un air de fin du monde Les incendies monstres qui ravagent le sud-est de l’Australie depuis le mois de septembre ont fait des dégâts importants et tué 24 personnes Près de 500 millions d'animaux ont trouvé la mort et de nombreuses personnes ont été évacuées 151016 630406-000_par6565424jpg?modified_at=0ratio_x=03&ratio_y=02&width =225 Bon plan SNCF : la réduc pour tous que personne ne connaît Peu de gens l'utilisent et pourtant il peut faire économiser, une fois par an, jusqu'à 50% sur un billet de train à presque tout un chacun «Libération» lève le voile sur le «billet de congé annuel», dispositif oublié, mais toujours valable, datant de 1936 151016 890779-000_co8vhjpg?modified_at=0ratio_x=03&ratio_y=02&width=225 Mondiaux de cyclisme Sprinters, gare à la caste ! 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