Accident du TGV en Alsace : des doutes sur la sécurité ferroviaire

Portée par les syndicats de l’entreprise, la polémique enfle à nouveau sur la manière dont la SNCF appréhende les questions de sécurité.

Par Publié le 16 novembre 2015 à 23h04 - Mis à jour le 17 novembre 2015 à 10h54

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Le train d'essai TGV qui a déraillé à Eckwersheim le 14 novembre 2015.
Le train d'essai TGV qui a déraillé à Eckwersheim le 14 novembre 2015. FREDERICK FLORIN / AFP

Le déraillement d’une rame d’essai TGV sur la nouvelle ligne à grande vitesse Est qui a coûté la vie en Alsace à 11 personnes et fait 42 blessés, dont quatre entre la vie à la mort, était toujours inexpliqué lundi 16 novembre, deux jours après l’accident. Après audition du conducteur de la rame, légèrement blessé, le parquet de Strasbourg était incapable d’apporter un début d’explication.

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Le machiniste a en effet affirmé avoir respecté la vitesse sur le tronçon emprunté, soit 176 km/h prévus à son plan de route. Selon la lettre professionnelle Mobilettre, ce serait cependant bien la vitesse excessive qui aurait mené au déraillement. Selon elle, la présence de 6 à 7 personnes dans la cabine de conduite, au lieu de 3 habituellement en phase de test, aurait pu déconcentrer le conducteur. La communication de l’examen des Atess, les boîtes noires du TGV accidenté, pourra corroborer ou démentir cette thèse.

Pour la SNCF, ce nouvel accident pose avec plus d’acuité la question de la sécurité ferroviaire au sein de la compagnie nationale, et même sur ses lignes TGV, qui sont aujourd’hui le fleuron et la fierté de l’entreprise publique.

Erigée en priorité absolue, tant par la direction de l’entreprise publique que par ses personnels, la sécurité ferroviaire a de nombreuse fois été prise à défaut depuis trois ans. En juillet 2013, le déraillement d’un train intercités à Brétigny-sur-Orge avait fait 7 morts et 61 blessés, et véritablement traumatisé l’entreprise.

Ce n’était que le premier accident d’une terrible série. Parmi les faits les plus graves, on retient la collision entre un TER et un TGV à Denguin, dans le Sud-Ouest en juillet 2014, avant cet ultime déraillement en Alsace.

« Roulette russe »

Entre-temps, de nombreux incidents sérieux ont eu lieu : déraillement suite à un dé-shuntage (quand intervient une rupture électrique entre la roue d’une motrice et le rail), erreur d’aiguillage, feu rouge franchi, défaillances de voie, départs sans autorisation ou même mauvais fonctionnement des freins d’un train.

Depuis janvier, 243 « événements de sécurité remarquables » ont été enregistrés

Alors que ces « événements de sécurité remarquables », pour reprendre la terminologie de la SNCF, n’avaient cessé de baisser au début des années 2010, ils sont repartis à la hausse depuis 2012. Cette année-là, la SNCF avait recensé 215 événements remarquables qui peuvent mettre en cause la vie de personnes. Sur les dix premiers mois de l’année 2015, 243 incidents étaient déjà enregistrés, selon les données publiées sur le site Internet de l’entreprise publique.

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