Un TGV déraille et fait au moins onze morts en Alsace

Cette rame testait l’extension de la ligne à grande vitesse Est, censée ouvrir en avril 2016. Un report de l’ouverture est désormais évoqué.

Par Publié le 15 novembre 2015 à 22h45 - Mis à jour le 16 novembre 2015 à 06h42

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Accident de la rame d'essai de TGV  à Eckwersheim près de  Strasbourg le 15 novembre 2015.
Accident de la rame d'essai de TGV à Eckwersheim près de Strasbourg le 15 novembre 2015. VINCENT KESSLER / REUTERS

Un train démembré, dont les quatre voitures et les deux motrices gisent dans les champs ou dans le canal menant de la Marne au Rhin en contrebas d’un pont ferroviaire flambant neuf. Samedi 14 novembre, le déraillement de la rame de TGV d’essai de la nouvelle portion de ligne à grande vitesse Est, qui relie Baudrecourt (Moselle) à Vendenheim (Bas-Rhin,) avait des allures d’apocalypse. C’est d’ailleurs en ces termes que Ségolène Royal, la ministre du développement, arrivée en début de soirée sur les lieux du drame, à Eckwersheim (Bas-Rhin), au nord de Strasbourg, a décrit la scène.

L’accident a fait au moins 11 morts et 37 blessés, dont 11 dans un état grave, selon le bilan communiqué dimanche après-midi par le parquet de Strasbourg. Jusqu’à 400 secouristes se sont mobilisés pour tenter de trouver les derniers corps manquants. Des camions-grues étaient à l’œuvre pour soulever les carcasses des motrices tombées dans le canal.

Il s’agit du troisième accident important en trois ans après ceux de Brétigny -sur-Orge (7 morts en 2013) et de Denguin (une quarantaine de blessés en 2014). De nombreux incidents sérieux, sans blessés, mettent aussi en cause la culture de sécurité ferroviaire de l’entreprise publique.

« Nous n’avions jamais connu cela »

Une cinquantaine de passagers avaient pris place dans le train, selon les premiers éléments de l’enquête. Il s’agissait pour l’essentiel de techniciens, ingénieurs, agents du matériel et autres encadrants de SNCF Réseau ou de Systra, la filiale de la SNCF chargée des derniers essais avant l’homologation de la ligne.

Il y avait également des enfants ou adolescents, membres de familles de cheminots. Et ce fait entraîne déjà une polémique. Selon Guillaume Pepy, le président du directoire de la SNCF, « seules les personnes dont la présence est nécessaire sont autorisées à être présentes. L’enquête devra expliquer ce que faisaient ces enfants à bord du train », assure-t-il.

Si des TGV avaient déjà déraillé, c’est bien la première fois qu’un tel fait entraîne la mort des passagers depuis le lancement commercial des premiers bolides ferroviaires, en 1981. De même, « c’est la première fois qu’une rame d’essai déraille. Cette portion de la ligne à grande vitesse Est est la huitième ligne que nous ouvrons, et nous n’avions jamais connu cela », assure Guillaume Pepy.

Tests en « survitesse »

Alors que trois enquêtes ont été lancées par la SNCF, le Bureau d’enquêtes sur les accidents des transports terrestres et la justice pour « homicide et blessures involontaires », aucune explication n’émerge pour l’instant. La thèse d’un attentat, si elle n’est pas complètement exclue, n’est pas privilégiée pour l’instant.

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