C’est un prix imbattable. Pour 33 euros, durant tout le mois de juin, Eurostar propose de traverser la Manche. C’est quatre euros de moins que le prix standard pour le trajet en autocar, qui dure près de 8 heures. Avec le TGV, le parcours s’effectue de centre-ville à centre-ville en moins de 2 h 30, et à un prix trois à quatre fois moins cher qu’un billet standard.
Le secret ? Snap, une nouvelle plateforme qu’a mise en place la filiale de la SNCF. Un voyageur se connecte au service exclusivement offert en ligne via son compte Facebook, choisit sa destination et sa date de voyage en indiquant sa préférence pour un départ le matin ou l‘après-midi. Deux jours avant le départ, Eurostar lui envoie ses horaires.
Simple pour l’utilisateur (connecté et doté d’un compte Facebook) qui trouvera sept jours avant la date de départ les tickets disponibles aux prix les plus bas. Cela demande cependant d’être extrêmement flexible et disponible. Et les billets ne sont pas remboursables. Simple pour Eurostar, qui récupère au passage des données sur ses clients et remplit ses trains, notamment sa nouvelle flotte (des Siemens) qui bénéficient de 20 % de places en plus, principalement aux heures creuses. Pour le mois de juin, Eurostar s’engage à mettre en vente 60 000 tickets sur ses connections européennes, entre Bruxelles, Paris et Londres.
Flexibilité maximum
Snap n’est pas la première innovation marketing de l’entreprise. La SNCF est coutumière de ce type d’expérimentations audacieuses. On pense au concept des IDTGV, lancé dès 2004, qui a d’abord inauguré la vente de billets 100 % par Internet ou mobile, et les contrôles avant l’embarquement, avant d’expérimenter en 2015 la carte illimitée de transport sur ses lignes. La SNCF travaille à une nouvelle offre d’abonnement illimité pour la rentrée 2016.
Outre IDTGV, la SNCF a lancé Ouigo en 2013, un train à bas coût, qui allie des départs de gares excentrées et moins chères et une organisation industrielle repensée, permettant de réduire les charges. Enfin, la filiale franco-belge Thalys a lancé Izy, une offre de train également low cost entre Paris et Bruxelles qui utilise, en France, les voies classiques, et propose donc un trajet rallongé pour un prix abordable.
Eurostar est le dernier à innover en optant non pas pour le bas coût, mais pour la flexibilité maximum. « Notre étude démontre qu’il existe un réel engouement pour les voyages flexibles et spontanés à prix avantageux », indique ainsi Nick Mercer, directeur commercial de l’entreprise. Le bilan sera tiré fin juin.