Cinquante ans après Mai 68, quel rapport les Françaises entretiennent-elles avec leur sexualité ? Sont-elles plus audacieuses, plus libres ? Qu’a changé # MeToo dans le rapport des femmes au sexe et à la séduction ? Quelles pratiques ont le vent en poupe : masturbation, sex-toys, sodomie, pénétration anale du -- plus conscientes de leurs désirs, plus à l’aise avec leur corps ? Pour répondre à toutes ces questions, ELLE a fait réaliser par le Département « Genre, sexualités et santé sexuelle » d’Ifop une grande enquête pour observer les évolutions des pratiques sexuelles des Françaises mais aussi de leur relation au corps, au couple et au plaisir. -- •  Aujourd’hui, les pratiques orales constituent une composante courante de leur sexualité. En cinquante ans, le nombre de nombre de femmes ayant déjà léché le sexe de leur partenaire a en effet fortement progressé (+36 points) au point d’atteindre des seuils très proches (91%) de ceux des -- • Si l’exploration du versant anal de sa sexualité tend plus à venir avec l’âge, il est intéressant de noter que la sodomie est désormais une pratique majoritaire : 53% des femmes s’y sont prêtées au moins une fois. -- hétérosexuels, cette “inversion” des rôles s’avère symptomatique de l’idéal d’égalité et de réciprocité qui imprègne désormais le discours normatif sur la sexualité de couple et, plus largement, d’une certaine remise en cause du clivage « pénétrant/pénétré » structurant traditionnellement les représentations sociales et culturelles de la sexualité hétérosexuelle. Un détachement face à l’injonction de la sexualité intensive et la norme de l’orgasme systématique • Contrairement aux idées reçues, la sexualité n’est une nécessité dans le couple. En effet, près de deux Françaises sur trois pourraient continuer à vivre avec quelqu’un sans rapports sexuels (65%), soit une proportion en -- S’ils confirment le rapprochement des comportements sexuels entre les deux sexes, ces résultats montrent surtout un rapport plus hédoniste et plus autonome des femmes à la sexualité, s’affranchissant non seulement des préceptes moraux pesant traditionnellement sur la sexualité féminine mais aussi des scripts sexuels présentant le coït, l’homme et son membre comme les seules sources légitimes du plaisir féminin. Que ce soit dans leur sexualité solitaire (masturbation…) ou conjugale (échanges bucco-génitaux…), les Françaises expriment en effet une plus grande capacité à se prendre en main et à