• Le sexe selon Maïa En matière de sexualité, mieux vaut être riche et bien portant Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale », décortique un sondage sur la sexualité des Françaises qui tend à montrer des différences selon les milieux sociaux. -- Nos pratiques sexuelles trahissent-elles notre origine sociale ? Pour François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’IFOP, qui vient de publier un sondage sur la sexualité des Françaises (on y revient dans un instant), les choses sont claires : « Plus les femmes ont un capital social et culturel élevé, plus elles semblent en mesure de s’affranchir des normes de genre qui tendent à leur imposer une vision conjugale, passive et “pénétrative” du plaisir féminin, et par là [plus elles sont] aptes à avoir un rapport plus actif, hédoniste et autonome à leur sexualité. » De fait, l’idée qu’il existe des sexualités d’« en haut » ou d’« en bas » marque notre imaginaire depuis longtemps. Elle attise tous les fantasmes sur les pratiques sexuelles très privées et libertines des puissants ou l’existence -- nous percevons leurs codes comme plus rigides. Mais n’oublions pas que cette fascination est partagée : pendant que les pauvres fantasment des parties fines dans les beaux quartiers, les riches fantasment une sexualité « d’en-bas » plus authentique et, disons-le, plus brutale (Catherine Millet s’encanaillant avec de parfaits inconnus, les tournantes, le stéréotype de la « racaille » dans la -- pouvoir depuis toujours. Mais là où ça devient intéressant, c’est quand on sort des représentations. En l’occurrence, la dernière enquête de IFOP-Elle sur la sexualité des Françaises, publiée mi-février et réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 1 000 femmes, révèle l’ampleur de la disparité des pratiques évoquée par François Kraus. -- Ces femmes cadres ou de professions supérieures sont plus actives dans leur sexualité : un tiers a déjà pénétré analement son partenaire (si l’homogamie est respectée, cela signifie que les hommes privilégiés sont aussi les plus disposés à remettre en cause les stéréotypes pénétrant/pénétré : leur -- Est-ce à dire qu’il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade, même en matière de sexualité ? En attendant le Grand Soir, inutile de nier l’évidence… oui, ça peut aider. Mais sans nier l’existence et la persistance d’inégalités, sans tout faire reposer sur la responsabilité individuelle au -- L’égalité des chances n’est pas parfaite ? Certes. Mais l’ascenseur social fonctionne toujours mieux en sexualité que dans les autres domaines. Quant aux pratiques requérant l’insertion de cuillers en argent dans des orifices, soyons rassurés : elles restent minoritaires.