Sexe : mais pourquoi les millenials sont-ils en pleine récession sexuelle ? Sexe : mais pourquoi les millenials sont-ils en pleine récession sexuelle ?

Sexologie

Sexe : pourquoi notre génération est-elle en pleine récession sexuelle ? par Ophélie Manya

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Publié le Lundi 4 Mars 2019

Fin 2018, The Atlantic publiait une enquête fleuve dévoilant que les jeunes de 18-35 ans avaient moins de relations sexuelles. Mais quelles sont les causes de cette récession sexuelle chez les millenials ?

Les millenials ne font pas l’amour, ou alors, très peu. C’est le constat du magazine culturel The Atlantic, dont l’enquête "Pourquoi les jeunes ont si peu de rapports sexuels", publiée en décembre 2018, bouscule les idées reçues sur la sexualité des 18-35 ans. Avec 66% des jeunes qui s’envoient des sextos, le boum des applications de rencontres rapides, comme Tinder, la popularité du genre littéraire new romance (Fifty Shades of Grey en tête) et le succès des séries sans pudeur, telles que Sense8 ou Orange is The New Black, on pourrait penser que millénial rime avec sexualités décomplexées. Et pourtant… Quelles sont les raisons du phénomène ? Voici la réponse en cinq points.

#1 Les adolescents commencent leur vie sexuelle plus tardivement
D’après l’étude sur les comportements à risque des jeunes des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), réalisée entre 1991 et 2017 et citée dans l’enquête, le pourcentage de jeunes âgés entre 14 à 18 ans ayant déjà eu des relations sexuelles est passé de 54% en 1991 à 40% en 2017. Des chiffres qui révèlent qu’en une génération, seule une minorité de jeunes font leurs premières expériences sexuelles durant leur adolescence.

#2 Les jeunes ne se mettent plus en couple
L’enquête remarque également une baisse du nombre de couples chez les jeunes. Si les personnes se marient beaucoup moins depuis 25 ans, elles ne se mettent pas en couple pour autant. Les moins de 25 ans sont 60% à vivre sans conjoint ni partenaire. Ajoutons à cela le fait qu’un adulte célibataire sur trois vit encore chez ses parents… Difficile d’avoir de l’intimité – un paramètre indispensable pour avoir des rapports sexuels.

#3 Les applications de rencontres ne profitent qu’aux gens beaux
Très populaire auprès des 18-25 ans, Tinder affiche un nombre d’inscrits qui s’élevait à 3,8 millions en 2018. Pour son enquête, Kate Julian, journaliste pour The Atlantic, a rencontré Simon, 32 ans, qui se décrit comme petit, dégarni et drôle. Le jeune homme a souhaité rencontrer des femmes après sept ans de relation, notamment en fréquentant des bars. Sans succès. Il s’est vite rendu compte que draguer était devenu un comportement presque louche. C’est alors qu’il s’est inscrit sur Tinder. Là encore, créer un contact a été difficile : “J’envoyais un message à plus de dix femmes pour finalement n’obtenir qu’une seule réponse”, confie Simon. La journaliste indique que la majorité des discussions aboutissent rarement à des rendez-vous, encore moins à des rapports sexuels. En réalité, si l’internaute sur Tinder n’est pas jugé beau.belle, utiliser l’appli risque de ne pas être très efficace.

#4 Une génération pudique
Avec l’injonction du corps parfait matraquée par la pub et les médias, mais aussi, par les réseaux comme Instagram, la confiance en soi ressentie par rapport à la réalité de son apparence physique diminue significativement. Ce phénomène crée un complexe quand il s’agit de se dénuder en public ou devant un partenaire sexuel. La consommation de pornographie alimente également cette insécurité : l’enquête rapporte que les hommes complexent à cause de la taille de leur pénis et les femmes à cause de leurs poils pubiens et de leur silhouette.

#5 La récession sexuelle, une bonne nouvelle ?
Interrogée par la journaliste de The Antlantic, Debby Herbenick, chercheuse et éducatrice en sexualité, affirme que cette récession sexuelle présentait un avantage. Pourquoi ? Car elle serait synonyme d’une diminution du nombre de rapports forcés ou subis. Selon elle, la récession sexuelle pourrait en effet constituer une réponse de la part des personnes que ce type de rapports effraie, à cause de mauvaises expériences passées ou parce qu’elles ont entendu des témoignages de leurs proches. "Ce sont des gens qui se sentent assez courageux pour dire : ‘Non merci’”, explique Debby Herbenick.

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