Immigration: «Il faut établir les chiffres avec rigueur et honnêteté»
TRIBUNE - La démographe Michèle Tribalat juge que les statistiques sur l’immigration n’ont pas toujours la clarté et la précision nécessaires.
Les déclarations récentes du président de la République sur la nécessité pour l’exécutif de «regarder en face» la question de l’immigration est peut-être le signe salutaire d’une repolitisation de l’immigration. En effet, on ne peut à la fois déclarer vouloir lutter contre les dérives populistes et présenter le phénomène migratoire comme inéluctable et juger qu’on ne pourrait agir sur lui (pas plus qu’on ne le peut sur le vieillissement, a ainsi déclaré le démographe François Héran). On ne peut fustiger les craintes du «grand remplacement» tout en présentant l’immigration comme une fatalité. Une fatalité qui, de toute façon, serait bénéfique, ce que les classes populaires, qui voisinent avec les immigrés ou leurs descendants, ont du mal à croire, comme l’a dit le président lui-même.
Les partis dits populistes, eux, se placent encore sur le terrain politique pour répondre aux attentes politiques des citoyens quand les partis traditionnels privilégient le registre moral, enserrés qu’ils sont