#publisher Medium alternate Dad, With Attitude Sign in Get started Sign in Get started Dad, With Attitude La belle famille pour les fêtes. Un cauchemar ! Dad Dad Follow Dec 20, 2015 · 6 min read (BUTTON) “Cette année, le 25 décembre se déroule dans la belle-famille. L’horreur.” Julien n’est pas du tout, mais alors pas du tout, emballé par la magie de Noël. Et c’est ainsi une année sur deux. Il appréhende des semaines à l’avance les quelques jours qu’il passe dans la famille de sa femme, Carole, en Auvergne. “Leur hyper-présence me pèse. Les rendez-vous s’enchaînent, tombent sans prévenir et se répètent avec les repas et cafés chez eux, la grand-mère, les cousins, la voisine… Comme un pèlerinage, un marathon. Et je n’ai pas intérêt à manquer la moindre rencontre. Bref, je joue les figurants en attendant de rentrer.” Pour aider Julien et un certain nombre d’entre nous, nous avons posé nos questions à Jacques Salomé, psychologue et auteur de nombreux ouvrages éclairants comme “Voyage au pays de l’amour”. Il sortira en janvier prochain “Des choses à vous dire” (“Les éditions de l’Homme”), un joli abécédaire des relations humaines. Comment se préparer à accueillir la belle-famille quand on la tolère mal, voire pas du tout ? Avec la belle-famille, les relations peuvent être privilégiées, complices, durables. Elles peuvent aussi comporter des réserves, des réticences, des positionnements marqués. Nous venons, les uns et les autres, d’horizons si divers. Il peut paraître difficile d’accorder tout le monde : il y a des consensus évidents aux uns et inacceptables à d’autres. Dans la vie de couple, chaque conjoint aura à établir des relations familiales avec celle de l’autre. Toutes les familles ne sont pas toxiques, mais beaucoup peuvent l’être. Sans le vouloir, sans le savoir. Pour mieux gérer ces relations, l’essentiel est de vous interroger sur l’impact que la présence de ces personnes a sur vous, et peut-être sur le retentissement dans votre histoire intime. Vous pouvez ainsi vous affirmer devant la belle-mère et le beau-père, comme adulte, en gérant un territoire conjugal à votre convenance. Il s’agirait d’une part d’apprendre à se protéger des personnes ou des relations qui consomment votre énergie, qui vous dévitalisent. D’autre part, il conviendrait à chaque partenaire d’un couple de reconnaitre, d’identifier et surtout de bien différencier la nature des liens qui existent avec chaque personne de la famille. La relation de votre conjointe avec sa mère n’est pas à mettre sur le même plan que la relation avec vous. Souvent cet amalgame est source d’errances et de conflits. Pourquoi est-il enrichissant d’entretenir de bonnes relations avec la belle-famille ? Parce qu’il est important pour vos enfants de maintenir des contacts avec une parenté élargie, oncles et tantes, cousins, et surtout grands-parents : ce tissu de liens offre un spectre plus varié de repères et de modèles aux enfants. Il renforce le sentiment d’appartenance, il diminue l’intensité des attentes et des tensions dans la famille dite “nucléaire”, celle réduite au couple et à ses enfants. Il y a dans les familles étendues des ressources de solidarité, de connivence, de récits fabuleux, de savoirs à partager. Elles restent parfois insoupçonnées faute de communication, faute de demande et d’offre, faute d’imagination dans le dialogue. Ce qui manque le plus dans les familles ce n’est pas l’amour, mais une parole structurante, une parole qui sache nommer les liens et les enjeux, dire les peurs, reconnaitre les désirs. Les ressources familiales nous apparaissent surtout lorsque nous acceptons de ne pas porter les regards sur les manques, lorsque nous acceptons de sortir du ressentiment et de l’accusation. Quelles sont les limites que je peux poser à la belle-famille ? Il faut tout d’abord savoir que vivre en couple, c’est partager pour chaque partenaire une double intimité : l’intimité commune, qui permet la création de liens solides en cheminant ensemble dans l’expérience relationnelle et l’intimité personnelle qui répond au besoin d’avoir son jardin secret qu’on ne souhaite pas nécessairement partager. J’invite chacun à préserver, à protéger cette intimité propre au système relationnel qu’ils ont créé. Un couple améliore sa communication quand chacun est capable de définir trois choses : ses attentes, ses apports et ses zones d’intolérance individuelle. L’interaction de ces trois points dans la relation, l’impact des attentes de l’un vis-à-vis des apports de l’autre et ses intolérances quand conflit il y a, détermine la qualité de la relation. A chaque couple de définir ces trois éléments afin de pouvoir se positionner dans la relation avec les familles d’origine : savoir quelles sont les attentes de la part des beaux-parents et quelles sont les limites à ne pas franchir. N’oublions pas que le compromis ou la concession est malsain pour la relation. Que le sacrifice consenti est plus dommageable que l’expression d’un malaise. Il doit y avoir partage, complicité et une communication efficace pour désamorcer les malentendus à la source, avant qu’ils ne prennent de l’ampleur. Puis-je “sécher” une réunion de famille ou m’éclipser un temps au cours d’un week-end qui me semble trop pesant ? A qui devez-vous vous référer pour prendre une telle décision, sinon à vous-même ? L’être humain a deux grands besoins : s’affirmer et être approuvé. Or, il sacrifie trop souvent l’affirmation de soi à la recherche d’approbation. L’affirmation est la clé des conflits avec soi-même, tandis que l’approbation est la clé des conflits avec ses parents ou ses proches. Devenir adulte, c’est avoir la capacité de s’affirmer, c’est-à-dire de renoncer à l’approbation des personnes qui comptent pour vous. Et tant pis si elles ne comprennent pas. Mais pour parvenir à ce choix, il faut du courage : montrer le véritable enjeu qu’il représente pour vous, l’expliquer et l’assumer. Se responsabiliser en parlant de soi à l’autre. Comment plus globalement éviter que la belle famille n’empoisonne les relations de couple ? 9782266249195 9782266249195 9782266249195 En travaillant aussi sur soi. Je constate qu’un certain nombre d’adultes n’a pas accédé à l’autonomie. Étant passés trop vite d’une prise en charge familiale à une prise en charge conjugale, ils n’ont fait que changer de dépendance. La conquête de leur autonomie en sera retardée d’autant. Ce sont les mêmes qui, durant des années, accepteront de se laisser dicter des comportements et se définir par les autres, et qui un jour, en réaction, tenteront de faire payer à leur conjoint et à leurs proches les révoltes, les colères et les ressentiments qu’ils auront accumulés pendant des années à l’égard de leur famille d’origine. Pour devenir adulte vraiment, il nous faudra “tuer” nos parents imaginaires, ceux que nous aurions voulu avoir, ceux que nous avons idéalisés ou les monstres que nous nous sommes fabriqués, pour accepter de reconnaître nos parents réels. Alléger et transformer la force de ces “loyautés” ou liens verticaux ancrés en nous. Et pouvoir ainsi apporter un regard nouveau sur les liens horizontaux de couple. J’insiste une fois de plus sur la nécessité de prendre soin de la communication. Il est possible de respecter quelques règles d’hygiène relationnelle pour mieux se faire entendre. Il faut mettre en pratique quelques outils concrets pour mieux se positionner : intégrer les quatre registres de la communication — savoir demander, savoir recevoir, savoir donner et savoir refuser. On rend ainsi cette communication plus vivante. En osant se réapproprier sa parole, en prenant le risque de se définir devant autrui avec ses propres références, avec des choix de vie et des fidélités personnelles, chacun se donne ainsi plus de moyens pour s’engager dans un processus de responsabilisation. __________________________________________________________________ Jacques Salomé, atteint aujourd’hui par la maladie, a accepté de répondre à nos questions par l’intermédiaire et avec le soutien de son épouse, Valeria. Il garde le rêve qu’un jour la communication puisse être enseignée à l’école comme une matière reconnue à part entière et que l’espace de la vie de tous les jours soit un lieu d’écoute et de réelles rencontres. Photo : Kevin Dooley En couverture : Visuel du film “Mon beau-père et nous” Par Cédric Dad, With Attitude 100% papa, 100% social Follow * Style De Vie * Noël (BUTTON) (BUTTON) Dad Written by Dad Follow with attitude Follow Dad, With Attitude Dad, With Attitude Follow 100% papa, 100% social Follow Write the first response Discover Medium Welcome to a place where words matter. On Medium, smart voices and original ideas take center stage - with no ads in sight. Watch Make Medium yours Follow all the topics you care about, and we’ll deliver the best stories for you to your homepage and inbox. Explore Become a member Get unlimited access to the best stories on Medium — and support writers while you’re at it. Just $5/month. Upgrade AboutHelpLegal