Noël chez les beaux-parents: «La belle-mère considère souvent que sa belle-fille n'est pas assez bien pour son fils»

INTERVIEW Les Français sont nombreux à appréhender les fêtes de fin d'années dans leur belle-famille...

Propos recueillis par Anissa Boumediene

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Avec 10 milliards d'euros de ventes attendues et près de sept Français sur dix qui prévoient d'y faire tout ou partie de leurs emplettes pour les fêtes, internet s'impose cette année comme un canal de plus en plus incontournable pour les achats de Noël.
Avec 10 milliards d'euros de ventes attendues et près de sept Français sur dix qui prévoient d'y faire tout ou partie de leurs emplettes pour les fêtes, internet s'impose cette année comme un canal de plus en plus incontournable pour les achats de Noël. — Frederick Florin AFP

Les fêtes de fin d’années, il y a ceux qui aiment et ceux qui détestent. Mais surtout, les Français sont 72% à préférer célébrer Noël avec leur famille plutôt qu’avec celle de leur conjoint(e), comme le révèle un sondage OpinionWay pour EnvoiMoinscher.com*. Samuel Lepastier, psychiatre et psychanalyste, analyse pour 20 Minutes les rapports que nous entretenons avec notre belle-famille au moment des fêtes.

Pourquoi est-ce une corvée pour autant de monde de passer Noël dans sa belle-famille ?

Certains vivent les fêtes de Noël comme un retour à l'enfance qui leur serait imposé et supportent mal d'avoir, à cette occasion, à perdre leur indépendance. Ils espèrent encore pouvoir revivre la magie des Noëls de leur enfance et sont forcément déçus de ne pas être avec leurs proches. Ils ont l’impression de passer à côté de cette fête.

Parfois, cela renvoie à sa propre situation familiale, qui peut être compliquée. Prenez l’exemple de quelqu’un dont les parents sont divorcés et qui passe Noël dans sa belle-famille, où tout le monde semble heureux et uni, ça peut être douloureux. Le problème des belles-familles, c'est qu'on a tendance à transposer sur elles ce que l'on ne parvient pas à reprocher à sa propre famille.

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à redouter les fêtes dans la belle-famille, comment l’expliquez-vous ?

Les liens entre belles-mères et gendres sont généralement plus positifs et cordiaux. Pour ce qui des belles-filles, c’est plus mitigé. Bien sûr, certaines s’entendent tout à fait bien avec leur belle-mère.

Lorsque les rapports sont tendus, le problème peut venir de ce que la mère aime tellement son fils qu’elle le surévalue. En conséquence, la belle-fille n’est pas à la hauteur, d’autant qu’elle représente celle qui vient voler son fils à sa mère. 

Quelle est la solution pour survivre à un Noël chez ses beaux-parents?

Chez certains patients, Noël renvoie à des souffrances profondes et au bout du compte, je ne suis pas sûr qu’aller dans sa propre famille soit plus réjouissant que d’aller dans celle de son conjoint. 

Le plus souvent, on projette nos attentes et nos angoisses sur cet événement et le repas de Noël chez les beaux-parents se passe souvent mieux dans la réalité. Mais si c'est une corvée vraiment trop pénible, il faut le voir comme une répétition du réveillon du Nouvel an, une fête que l'on célèbre avec ceux qu'on choisit.

* Enquête réalisée du 12 au 13 novembre 2014, sur un échantillon de 1028 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.