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Parents trop protecteurs: attention, danger!

Rebecca Benhamou
Le phénomène "hyperparents", une dépendance affective qui peut être lourde de conséquences.

Le phénomène "hyperparents", une dépendance affective qui peut être lourde de conséquences.

Corbis

Ultraprotecteurs, les "hyperparents" tournoient sans cesse au-dessus de leurs enfants et mettent les psys en émoi.

Les hyperparents sont intrusifs, dirigistes, submergent leurs enfants d'activités extrascolaires et fliquent leurs ados sur les réseaux sociaux. Aux Etats-Unis, on les surnomme les "parents hélicoptères". Ils font l'objet d'un livre, à paraître en octobre (chez Skyhorse Publishing), intitulé The Overparenting Epidemic ("L'épidémie de l'hyperparentalité"), signé George Glass et David Tabatsky, un tandem de psychiatres et gourous de l'éducation américains. Et le sous-titre annonce la couleur: "Pourquoi le fait que vous soyez un parent hélicoptère est mauvais pour vos enfants... et dangereux pour vous!"  

Issus majoritairement de l'upper middle class, les parents hélicoptères aspirent à faire de leur enfant un modèle de réussite. Mais, pour certains d'entre eux, le rêve tourne à l'obsession. "Ils sont le produit d'une société trop performante où l'on refuse à un enfant le droit de faire des erreurs. Ce comportement s'intensifie quand un parent se sent coupable de trop travailler ou d'avoir divorcé. Résultat: il fait tout pour éviter la moindre contrariété à son enfant", explique Angélique Kosinski-Cimelière, psychologue clinicienne pour enfants et adolescents et auteur du blog Psypour-enfant.com. Aux Etats-Unis, les parents hélicoptères ne manquent pas d'imagination. Le système "Hi Mom!" en est un parfait exemple: sur plusieurs campus universitaires, des webcams permettent aux parents d'observer les moindres faits et gestes de leur progéniture. Autre champ d'action des parents hélicoptères: les réseaux sociaux

"Ils sont le produit d'une société où l'on refuse à un enfant le droit de faire des erreurs"

Créé en 2009 par la blogueuse Erika Brooks Adickman, le tumblr Oh Crap. My parents joined Facebook. a fait des émules chez les psys américains. Le concept? Les internautes racontent, de façon humoristique, ce qui leur arrive depuis que leurs parents les ont ajoutés comme "amis". Et le slogan du site donne le ton: "Félicitations! Vos parents sont sur Facebook. Votre vie est foutue." 

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Selon Angélique Kosinski-Cimelière, cette dépendance affective entretenue par les parents est lourde de conséquences. A l'âge adulte, leur enfant aura une faible tolérance à l'échec et à la frustration, au travail ou dans ses relations amoureuses. Cela se traduirait par des taux record de dépression et de tentatives de suicide chez les étudiants et les jeunes actifs. 

La solution? "Faire plus confiance à ses enfants et arrêter de croire que l'erreur est une fatalité, conseille la psychologue. Au contraire, c'est une chance de gagner en maturité." 

 

 

 

 

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