Les débuts du mouvement social
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Les débuts du mouvement social (1890-1914).


Au début du XXe siècle, le département des Landes est bouleversé par la construction d'un important réseau ferré avec d'une part, la voie Bordeaux-Dax-Bayonne, entreprise en 1852 par les banquiers de l'Empereur, en particulier les frères Péreire, et d'autre part, la voie Morcenx-Mont-de-Marsan-Tarbes. Reliée à la précédente, cette dernière désenclave le chef-lieu du Département et permet des échanges transversaux au sein du territoire landais. L'ouverture sociale du monde landais se traduit par l'éclosion d'une vie politique locale contradictoire et la perte d'influence des réseaux de sociabilité traditionnels, notamment religieux.


Politiquement, à la charnière des XIXe et XXe siècle, la France est marquée par l'ascension du radicalisme. Des hommes issus des nouvelles couches sociales s'insèrent dans la vie politique nationale et s'engagent dans la lutte de défense républicaine. Les vraies valeurs républicaines triomphent et la Troisième République (1871-1940) connait ses plus beaux jours au cours des premières années du siècle (séparation de l'Eglise et de l'Etat, réformes sociales, consolidation du régime parlementaire…). Les Landais participent à cet ancrage de la République en marginalisant les forces monarchistes et cléricales et en envoyant à l'Assemblée Nationale des députés radicaux ou radicaux-socialistes, avec notamment Léo Bouyssou, élu dans la 2e circonscription de Mont-de-Marsan en 1906, 1910 et 1914.




Parallèlement à l'ascension du radicalisme, les courants socialistes se développent et s'unifient en 1905 au sein de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (S.F.I.O). Dans les Landes, on ne peut parler d'une structuration de groupes socialistes, alors très peu nombreux, mais d'une naissance du mouvement socialiste. C'est au moment où le socialisme français s'organise au plan national, qu'il exerçe une première influence dans le Département. Les résultats électoraux de la S.F.I.O. sont en effet très faibles jusqu'à la Première Guerre Mondiale, malgré les efforts de l'instituteur Jacques Lamaison, auteur de la fameuse brochure Le collectivisme au pays de la résine.


Les socialistes entrèrent en concurrence directe avec les radicaux. L'enjeu de la lutte politique se déplace : on ne se bat plus pour ou contre la République, mais sur l'importance que l'on accorde à la question sociale, aux problèmes des classes populaires. Socialistes et radicaux s'opposent notamment pour le contrôle du mouvement paysan qui émerge au début du siècle. S'il n'y a pas de paysans rouges depuis 1848 comme dans les campagnes du Centre et du Midi de la France, les paysans landais sont gagnés au début du XXe siècle par un radicalisme coopérateur, selon lequel l'entraide paysanne prime sur l'antagonisme avec les gros propriétaires ; dans un second temps, ils s'engagent dans les syndicats.


Le département se caractérise par un métayage très développé, une propriété foncière importante, et des conditions sociales difficiles pour les travailleurs de la terre (30 000 à 40 000 gemmeurs travaillent dans les nombreuses forêts de pins). Créés au début du siècle, les premiers syndicats s'associent lors du congrès de Morcenx en 1907 au sein de la " Fédération syndicale des fermiers, métayers et parties similaires de la terre landaise ". Plus radicale que socialiste, l'organisation écarte d'emblée l'affiliation avec la Confédération Générale du Travail (C.G.T.).



Le problème majeur pour les ouvriers résiniers est le partage de la récolte des résineux, à la suite de l'augmentation du prix de la résine. Il entraîne le déroulement de grandes grèves parties en février 1906 de Lit-et-Mixe qui ne s'achèvent qu'en 1907. Souvent violentes, elles sont réprimées durement d'autant plus qu'elles sont contrôlées par un personnage ambigu, Ernest Ducamin, responsable de la Fédération syndicale mais proche des propriétaires. L'agitation n'est cependant pas vaine, car elle prépare les luttes futures et entraîne un renforcement et une radicalisation de l'organisation syndicale des résiniers. En 1911, la fédération se transforme ainsi en " Fédération nationale des ouvriers, fermiers et métayers gemmeurs de France " et ouvre sa direction aux militants socialistes. L'adhésion à la C.G.T. et le lancement de L'Avenir social, journal commun à la fédération des syndicats gemmeurs et à celle de la S.F.I.O, consacre la victoire des socialistes dans la lutte pour l'hégémonie politique sur le mouvement paysan.


Si les paysans sont à la pointe du mouvement social landais au début du siècle avec une progressive syndicalisation et politisation de ses réseaux, le mouvement ouvrier reste balbutiant. La population ouvrière du département est réduite et employée essentiellement aux Forges de l'Adour à Boucau autour desquelles sont créées en 1896 la chambre syndicale de l'Union métallurgiste, puis en 1900 une Maison du peuple et une coopérative.


 Plan de la seconde partie 1890-1914  

1. La consolidation de la République

2. L'émergence du courant socialiste 3. Le mouvement paysan 4. Le monde ouvrier

 



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