peuples en général. C’est cette défiance généralisée qu’ils expriment à travers leur réponse aux sondages sur les vaccins », fait valoir Laurent-Henri Vignaud, historien des sciences à l’université de Bourgogne et coauteur de l’ouvrage Antivax. La résistance aux vaccins du XVIII^e siècle à nos jours (Vendémiaire, 2019). Il a répondu à vos questions, vendredi 13 novembre, sur les origines de cette défiance. Retrouvez l’intégralité du tchat : « Il est très difficile de dresser un portrait-robot de l’antivax-type, d’autant qu’il y a plusieurs mouvements » Axl : A quand remontent les premiers mouvements ou publication antivaccin ? -- même après Koch et Pasteur, une petite partie du corps médical et de l’opinion a continué de critiquer ce médicament préventif. FFF : Les différents mouvements antivax sont-ils organisés ? Il existe en effet des différences de degré et de nature. Avoir des doutes et hésiter (pour de bonnes ou de mauvaises raisons) sur tel ou tel vaccin n’est pas pareil que forger une théorie du complot qui vous amène à refuser purement et simplement tous les vaccins. Au-delà des différences d’intensité et de nature, certains arguments sont récurrents dans les discours antivax. La croyance en un destin préécrit, une opposition tranchée entre nature et culture, des croyances en diverses théories médicales marginales, -- Il est certain que les réseaux sociaux favorisent la diffusion de ces idées à l’origine très marginales. C’est le moyen pour les militants les plus déterminés de la cause antivax de faire connaître leurs arguments, de bénéficier de puissants relais parmi les « people », de diffuser des films, etc. -- Lire aussi Article réservé à nos abonnés Les activistes antivaccin utilisent les réseaux sociaux pour propager leurs idées Alors que l’opinion antivax était plutôt, historiquement, une opinion de classe moyenne éduquée (dont beaucoup d’enseignants et de personnes travaillant dans le domaine médical), elle tend à se « populariser » par le biais des réseaux sociaux. C’est une nouveauté à prendre en -- Jules : Les vaccinosceptiques sont-ils surtout des jeunes ? Les études sur la sociologie des antivax (modéré ou radicaux) sont encore en cours. Il est très difficile de dresser un portrait-robot de l’antivax-type, d’autant qu’il y a plusieurs courants et des degrés d’implication très divers. Jusqu’à présent il n’est pas apparu que les personnes jeunes soient surreprésentées (ce serait plutôt l’inverse…) mais l’influence des réseaux sociaux pourrait jouer un rôle encore Ã