souligne le documentaire de Jean-Luc Guidoin, Vaccins, la valse-hésitation. Les antivax d’aujourd’hui n’ont rien à envier à ceux d’hier. « L’Ange de l’inoculation », ironise le journal satirique Le Don Quichotte, en 1886, montrant une caricature de Pasteur brandissant une seringue au-dessus d’un chien enragé, tel saint Michel terrassant le dragon. « On lui reproche d’empoisonner tout le monde », résume la virologue Françoise Salvadori, coautrice de l’essai Antivax. La résistance aux vaccins du XVIII^e siècle à nos jours (Vendémiaire, 2019). Après la création de l’Institut Pasteur, en 1888, le savant est accusé « d’enrichissement personnel sur le dos des malades ». L’ombre de « big -- BCG, la polio suivront en 1938, 1940, 1950, 1964. « Mais cette série d’obligations nourrit peu à peu le feu de la contestation. » En 1954 est fondée la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations – en première ligne du mouvement antivax aujourd’hui. « Dès le départ, on avait des médecins très récalcitrants vis-à-vis des vaccins », observe Lucie Guimier, géographe spécialisée en santé publique à l’Institut français de géopolitique.