Covid-19 : à Londres, des manifestants antivax visent les télévisions britanniques

Des Britanniques antivax reprochent notamment aux médias de masse de ne parler que des morts du Covid sans parler des décès dus aux sérums. D’autres s’opposent à la vaccination des enfants. Ils l’ont fait savoir ce lundi en se rendant devant les chaînes d’informations.

Lundi à Londres, un cordon de policiers protège l'entrée de l'Independent Television News (ITN) de toute velléité d'intrusion des militants antivax. A la mi-journée, certains d'entre eux avaient réussi à se masser à la réception.
Lundi à Londres, un cordon de policiers protège l'entrée de l'Independent Television News (ITN) de toute velléité d'intrusion des militants antivax. A la mi-journée, certains d'entre eux avaient réussi à se masser à la réception.

« Ils s’en prennent à nos enfants ». Plusieurs dizaines de manifestants opposés aux restrictions anti-Covid et à la campagne de vaccination ont forcé lundi l’entrée d’un immeuble de Londres abritant plusieurs chaînes d’informations britanniques, les accusant de partialité.

Alors que des centaines de manifestants antivaccins marchaient dans la capitale britannique, une partie d’entre eux a franchi à la mi-journée la sécurité des locaux du siège d’ITN, où sont produites les informations des chaînes ITV, Channel 4 et Channel 5. Ils se sont massés à la réception.

Selon ITV, ils ont vivement pris à partie un présentateur. Alors que la vaccination vient d’être étendue aux 16-17 ans au Royaume-Uni, a aussi été entendu un cri : « Ils s’en prennent à nos enfants ».

La police, appelée sur place, a simplement indiqué que les manifestants avaient ensuite quitté le bâtiment. « Nous sommes opposés au dépistage de masse avec des PCR douteux, et à la vaccination des enfants », a expliqué Natalie, 40 ans, lors de la manifestation.

Des journalistes régulièrement agressés

« Les médias de masse ne parlent que des morts du Covid », a estimé un autre manifestant se présentant comme Dean Corona. En revanche, « ils n’ont pas parlé d’une seule mort due aux vaccins ». Les lieux se trouvaient dans l’après-midi sous forte protection policière, selon un photographe de l’AFP.

« Les agressions visant des journalistes en raison de leurs reportages sur le coronavirus constituent une évolution inquiétante », a dénoncé un porte-parole d’ITN. « Cette action a eu pour conséquence d’empêcher les journalistes de poursuivre leurs activités de collecte d’informations, ce qu’ITN condamne fermement ».



Début août, quelques dizaines de personnes étaient venues manifester devant d’anciens locaux de la BBC à l’ouest de Londres, désormais occupés par d’autres médias. Ils avaient été repoussés de manière musclée par la police.

D’autres manifestants sont entrés dans les locaux du quotidien britannique Daily Mail.

La vaccination contre le Covid-19 n’est pas obligatoire au Royaume-Uni, où le mouvement « antivax » est resté très limité : environ 90 % des adultes ont reçu au moins une dose. Le gouvernement n’a pas introduit de pass sanitaire en l’état, mais a averti qu’il pourrait être mis en place en septembre pour entrer dans les stades ou discothèques.