Jusqu’où ira le mouvement contre la vaccination aux États-Unis ? Pour Newsweek, qui affiche un dessin représentant une carte de vaccination incendiée en une de son édition du 15 octobre, il est évident que le mouvement a le vent en poupe : actuellement, près de 22 % des Américains se déclarent “antivax”, selon une étude menée par plusieurs universités américaines et citée par l’hebdomadaire.

Et si la mouvance a longtemps été le fait de membres de sectes religieuses et de “quelques militants de gauche cherchant des explications au nombre croissant de cas d’autisme”, le plus inquiétant est qu’elle soit devenue un phénomène libertarien gagnant en influence politique, “en particulier à droite”, analyse Newsweek.

Alors que, le 9 septembre dernier, le président américain, Joe Biden, a annoncé une série d’obligations vaccinales contre le Covid-19 concernant près de 100 millions d’Américains – dont le personnel de santé employé dans des établissements fédéraux et celui des entreprises de plus de 100 salariés –, des initiatives contraires, dénonçant un “affront à la liberté individuelle”, ont émergé dans certains États conservateurs.

Recrudescence des oreillons et de la variole ?

Le 11 octobre, le Texas a ainsi interdit les obligations vaccinales dans les entreprises. Dans le Minnesota, le groupe conservateur Action 4 Liberty s’en est récemment pris à un candidat républicain au poste de gouverneur qui refusait de signer son appel à refuser les obligations vaccinales. Plus préoccupant encore, les services de santé du Tennessee ont ordonné cet été à leur personnel de cesser de mener des “actions de sensibilisation proactives concernant les vaccinations de routine”, rapporte le magazine.

Aux États-Unis, les obligations en matière de vaccination, qui surviennent principalement lorsque les parents cherchent à inscrire leurs enfants dans des crèches ou des écoles, étaient jusqu’à récemment “relativement peu controversées”, rappelle pourtant Newsweek. Les 50 États américains ont des obligations de ce type, même si 44 autorisent des exemptions pour raisons religieuses ou “convictions personnelles”.

Et l’hebdomadaire de relayer les préoccupations de plusieurs experts médicaux, qui craignent que ces initiatives prises par certains États conservateurs puissent “non seulement paralyser les efforts d’éradication du Covid-19”, mais aussi entraîner “une recrudescence de maladies depuis longtemps vaincues, des oreillons à la coqueluche en passant par la variole”.