#alternate alternate ELLE, le magazine de toute l'actualité des femmes * + + + + + + + * Se connecterMon Profil * JE M'ABONNE * (BUTTON) MODE BEAUTE CULTURE PEOPLE ELLE à TABLE ELLE Déco ASTRO >> Laury Thilleman by ELLE Epiphanie 2022 Edition Abonnées JE M'ABONNE LE MAG Partagez ELLE, le magazine de toute l'actualité des femmes (BUTTON) * * * * Elle * >Société * >Actu société Marre de la fraternité et de la sororité ? Essayez l’adelphité Publié le 27 avril 2021 à 10h30 Marre de la fraternité et de la sororité ? Essayez l’adelphité Marre de la fraternité et de la sororité ? Essayez l’adelphité © Ada daSilva / Getty Images SauvegarderSauvegardé Dérivé du grec ancien, de plus en plus présent dans certains milieux militants, le terme reste encore peu utilisé dans le langage courant. ELLE s’est penché sur ses origines et sa définition. Par Maïlis Rey-Bethbeder Maïlis Rey-Bethbeder Anne-Charlotte Husson l’a vu fleurir dans ses mails. Cette féministe, docteure en linguistique et autrice de la bande dessinée « Le genre, cet obscur objet du désordre », connaît bien le mot « adelphité » et ses dérivés « adelphe » et « adelphie ». Ils restent cependant pour elle encore très marginaux. « Ce sont des termes que je n’ai vus que dans les milieux militants, en particulier les milieux féministes et queer. Ils permettent d’exprimer ce que le mot “sibling” exprime en anglais, c’est-à-dire les mots “frère” ou “sœur” ou “frère et sœur” », explique-t-elle. Leur racine grecque « adelphos » signifie « utérin », ou « nés de la même mère ». « Adelphité » et « adelphe » nomment ce lien de parentalité « sans avoir à préciser le genre [de la personne désignée] » indique Anne-Charlotte Husson. L’adelphité permet également d’entretenir un sentiment d’appartenance à une même communauté. Seuls certains initiés vont en comprendre le sens, et le banaliser dans leurs habitudes langagières : « cela veut dire “je m’identifie et vous m’identifiez comme appartenant à un même groupe. Nous faisons communauté, nous sommes frères et sœurs”, souvent pour exprimer des liens de solidarité militante », note l’autrice. Sans distinction de genre, l’adelphité englobe la fraternité et la sororité, les absorbe, même, pour fédérer autour d’une même cause, sans que la binarité (homme ou femme, frère ou sœur) entre en compte. Lire aussi >> Sororité à toutes les sauces : progrès ou overdose ? Liberté, égalité, adelphité ? En 2018 le Haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) proposait neuf recommandations pour réviser la Constitution. Parmi elles, l’idée de remplacer la devise nationale française « Liberté, Égalité, Fraternité » par « Liberté, Égalité, Adelphité ». L’adelphité est cependant encore loin de détrôner la « fraternité » de la devise nationale. Le mot est assez utilisé dans des milieux militants bien identifiés, mais « nous n’en avons pas un besoin immédiat dans d’autres formes de communautés », estime Anne-Charlotte Husson. Si la devise nationale paraît dépassée à l'aune de la révolution du genre, la docteure rappelle qu’il est justement important de ne pas oublier dans quel contexte elle a été choisie, pour mieux comprendre les enjeux de l’égalité entre les sexes et les identités. « Je trouve ça intéressant que le mot fraternité ne soit plus vraiment à l'ordre du jour du fait de son caractère genré, déclare-t-elle. […] Quand la Révolution française l’a mis sur le devant de la scène, c'était vraiment dans le sens les “frères”, dans le sens “les hommes”. Pas dans un sens universel qui incluait les femmes, puisque la République, telle qu’elle s’est constituée – ce que la chercheuse Réjane Sénac appelle la “République des frères” –, c’était celle des hommes qui se reconnaissaient comme frères. » Le choix de la devise nationale, datant du XVIIIe siècle, a ainsi invisibilisé toutes celles et ceux qui n’étaient pas des hommes. Le terme de sororité, popularisé par les féministes dans les années 70, réemployé aujourd’hui au-delà des cercles militants, s’est ainsi construit en opposition au concept de fraternité, pour rendre visible les femmes, favoriser l’entraide entre elles et la lutte contre le patriarcat. L’adelphité va au-delà de ces clivages pour inclure tous les individus, dont ceux qui se déclarent comme non-binaires, ou les hommes et femmes trans, qui ne se reconnaissent pas dans les schémas traditionnels de la masculinité et de la féminité. « Exprimer quelque chose de différent » L’adelphité dénonce l’oppression de genre, d’hier comme d’aujourd’hui. « On se reconnaît solidaires en tant que victimes de la même oppression », décrit Anne-Charlotte Husson. Le terme apparaît ainsi comme une nouvelle option non-binaire. « Quand on s’intéresse un peu à la pensée queer, on se rend compte que la binarité pose problème. En opposant sororité et fraternité, on retombe dans cette binarité de genre et c’est peut-être là que commencent les problèmes. Le terme adelphité a l’avantage de ne pas être genré », écrit la journaliste Lauren Bastide dans le recueil « Sororité » (Éditions Points) de Chloé Delaume. « Je pense qu’il y a une forme d’expérimentation, où l’on cherche de nouveaux mots, pour exprimer des choses qui n’étaient pas clairement identifiées jusqu’ici, analyse quant à elle Anne-Charlotte Husson. Il y a aussi une forme de revendication, ce qui ne signifie pas qu’on considère forcément qu’il faille remplacer un mot par un autre. […] L'objectif c’est de se dire qu’on a aussi besoin de ce mot-là [l’adelphité] pour exprimer quelque chose de différent ». Quant à la pérennité de l’adelphité, il n’y a encore aucune certitude, d’après la linguiste : « c’est absolument impossible de dire que cela va s’inscrire dans le temps, dans la pratique du langage. Nous ne sommes pas aujourd’hui capables de faire des prédictions sur le succès du terme. » Par Maïlis Rey-Bethbeder Maïlis Rey-Bethbeder * Edition Abonnées À lire également Interviews croisées : cinq voix fortes et engagées pour la cause des femmes Interviews croisées : cinq voix fortes et engagées pour la cause... « L'amour plus fort que la peur » : la sororité des femmes russes contre la répression « L'amour plus fort que la peur » : la sororité des femmes russes... Sororité : elles montrent leurs failles et ça fait un bien fou Sororité : elles montrent leurs failles et ça fait un bien fou « Les mâles du siècle » : les hommes au temps du féminisme « Les mâles du siècle » : les hommes au temps du féminisme . 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