Slate L'élection présidentielle fusille dans le dos la politique Gaël Brustier -- -- Peu ou prou, parce qu'ils avaient vécu les premières années de la Ve République, jusqu'à Jacques Chirac, les présidents étaient élus pour un septennat déconnecté des élections législatives. Ils présidaient. Nos chefs d'État se hissaient au-dessus de la mêlée, jouaient parfois les sphynx non dénués de sens tactique, mais demeuraient distants, maîtres -- -- 1958, si ce n'est depuis 1945. Mandat parfois jugé trop court, il l'est surtout parce qu'il connecte non pas le présent, mais surtout l'actualité et l'immédiateté à la parole présidentielle, qu'elles parasitent à l'extrême, et qu'il réduit la marge de manœuvre du chef de l'État quant à l'imagination de l'avenir et à l'invention d'un dessein -- -- 2007 ou la matrice de l'hyper-présidence Les campagnes présidentielles, depuis 2007, font du président de la République un dirigeant pouvant tout, sachant tout et qui serait donc capable de résoudre les problèmes des Français dans leurs plus infimes -- -- «national-républicain» (sous-traitance ancienne, depuis 1995) quand les politiques sont d'une orthodoxie immuable, sans originalité ni imagination. La campagne présidentielle est écartelée: elle livre au pays un récit et, pour être crédibles, ses principaux candidats doivent s'engager à respecter le cadre fixé par les institutions européennes et -- -- aucun avenir pour le pays transcendant l'éventuelle défaite n'est proposé. Le modèle actuel de la campagne présidentielle privilégie le coup de cœur à la réflexion, le happening à l'investissement de long terme, le pari au risque. -- -- l'idolâtrie le sentiment de peser sur un débat public totalement imprévisible et déroutant, le modèle actuel de la campagne présidentielle privilégie le coup de cœur à la réflexion, le happening à l'investissement de long terme, le pari au risque. -- -- leurs premières armes en 1974? Les élections présidentielles, un cas de «développement personnel»? Ce qui pose un problème récurrent depuis 2007, c'est l'explosion -- -- culturelle, occupent l'espace de définition des fondamentaux du débat public pendant un an. Nombreux sont ces militants de l'engouement d'un temps qui considèrent de façon inquiétante l'élection de leur candidat comme inéluctable, conférant à leur champion des qualités quasi surhumaines et n'envisageant pas d'engagement au-delà de la date du -- -- conséquences du passage au quinquennat sont multiples, mais ont favorisé un consumérisme militant endémique, sapant toute continuité historique, soumettant la vie publique à une seule élection, asséchant la participation aux autres scrutins, favorisant des codes politiques virant parfois au fantasque. -- -- Le RN entre adoption des nouveaux codes et fuite de ses soutiens historiques Victime notable de l'élection présidentielle, l'appareil du Front national (FN). Avec un turnover défiant le sens commun, l'ex-FN a sacrifié à l'impératif des figures imposées des campagnes -- -- national (FN). Avec un turnover défiant le sens commun, l'ex-FN a sacrifié à l'impératif des figures imposées des campagnes présidentielles non seulement son travail d'enracinement, mais également tout ce que beaucoup haïssaient dans le FN, c'est-à-dire les embryons de contre-culture et ses militants flirtant avec la figure du -- -- canaliser un nombre de personnalités à la limite du danger physique immédiat. Adhérant aux codes de l'engagement soumis aux critères d'une présidentielle tenant du show médiatique, ses obligés se sont tournés vers les réseaux Zemmour. Ce dernier a encore moins de mal avec eux qu'avec les militants de base du Rassemblement pour la République (RPR) -- -- Les primaires ouvertes, qui ne sont pas, sur le papier, le pire des modes de désignation des candidats à l'élection présidentielle, ont rabougri le rôle des militants au profit, dans le cas optimiste et souhaitable, de citoyens conscientisés, et, dans le pire des cas, de -- -- fragmentation de sa sociologie, au poids des conséquences matérielles comme des visions du monde concurrentes et antagonistes qui l'animent, les campagnes présidentielles sont un catalyseur de la brutalisation des codes du débat public et le détonateur d'un affrontement toujours plus violent entre des familles politiques qui portent et se laissent -- -- porter par une radicalisation protéiforme. Ces campagnes présidentielles étaient conçues comme une sorte de grande communion de la nation. Elles possèdent désormais des éléments induisant une «décivilisation» potentielle. Si les Français sont -- -- communion de la nation. Elles possèdent désormais des éléments induisant une «décivilisation» potentielle. Si les Français sont attachés à l'élection présidentielle au suffrage universel, il est temps néanmoins de débrancher un détonateur qui en fait un élément déterminant de la crise démocratique pouvant devenir létale pour notre -- -- Dans la barre d'outils, cliquez sur Safari. Ensuite, cliquez sur Préférences. * Dans la fenêtre des Préférences, sélectionnez Général. Dans la fenêtre des Préférences, sélectionnez Général. * Dans la zone de texte en regard de Page d'accueil, entrez simplement www.msn.com.