Election présidentielle. Pourquoi des élus bretons de gauche font la grève des parrainages ?

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Écrit par Quentin Cezard
Serment de Romainville
Serment de Romainville © La primaire populaire

Une centaine d’élus de toute la France, dont une petite dizaine de Bretons, veulent croire à une candidature commune de la gauche française pour l’élection présidentielle. Pour pousser les candidats au rassemblement, ils ont signé "le serment de Romainville". En attendant une primaire de la gauche, ils font la grève de leur parrainage.

Cela fait déjà plusieurs semaines que les équipes de campagne des différents candidats à la présidentielle sillonnent la France pour convaincre les élus de les parrainer en vue de cette prochaine élection. En effet, chaque candidat doit recueillir 500 signatures d’élus de la République pour pouvoir se présenter à ce scrutin.

Mais à Saint-Brieuc, Bruz ou encore Auray, les candidats repartent bredouille. Les maires de ces villes bretonnes ont en effet décidé de boycotter le parrainage tant qu’il n’y aura pas de candidature commune de la gauche.

"Je ne donnerai mon parrainage qu'au bloc de gauche"

Ces élus exigent la tenue d’une primaire pour choisir un seul candidat. "Nous nous sommes construits sur une union de la gauche en amont de nos élections, nous explique Hervé Guihard, le maire de Saint Brieuc. Ce n’est donc pas possible de donner nos parrainages à des candidats isolés. Cela consisterait à participer à la division. Je ne donnerai mon parrainage qu’au bloc de gauche."

On n’ira pas au second tour de la présidentielle si on est désunis

renchérit Philippe Salmon, le maire de Bruz

Ce dernier se dit "dépité" de voir des divisions pour quelques points de divergence alors "qu’on est tous d’accord sur le social, l’humanisme ou encore l’écologie. C’est déplorable d’être en ordre dispersé", conclu-t-il.

Mettre la pression sur les candidats de gauche

Les élus bretons ont donc décidé de signer le serment de Romainville. Ce dernier revendique :

"Nous avons plus en commun que nos querelles. Aucun.e de nous n’est assez irresponsable pour croire que l’on peut faire de la politique sans rassemblement et sans compromis : notre expérience d’élu.e.s nous enseigne chaque jour le contraire."

Ils appellent donc à la tenue d’une primaire populaire de la gauche comme le demande aussi la candidate du parti socialiste Anne Hidalgo. Sinon ? Cela sera la grève du parrainage ! "Je souhaite que cela fasse pression sur eux", explique Philippe Salmon. 


L'union, c’est la seule solution pour le maire de Bruz : "J’ai peur des conséquences de la désunion de la gauche. L’extrême droite continue à monter. Je suis inquiet." Il appelle donc à réfléchir à un programme commun.

"Il faut négocier où on souhaite aller, détaille le maire de Saint-Brieuc. On s’engage sur une finalité, un objectif à atteindre et on s’en fiche de savoir comment on va le faire ! On demandera après aux Français comment on doit le faire. Par exemple, les candidats veulent aller vers une énergie décarbonée. Très bien ! Ils s’y engagent et après on décidera point par point comment on y arrive." Une redéfinition de la manière de faire de la politique en quelque sorte. 

"Il y a des lames de fond qui traversent la gauche et personne n’en ai propriétaire, explique Hervé Guihard. L’écologie n’appartient pas à EELV, le social n’est pas la propriété du PS et du PC. On demande donc un unique candidat qui s’engage à porter ces idées-là pour toute la gauche." 

Parmi les élus bretons signataires de cet appel, figure : 

Hervé GUIHARD, maire (Place Publique) Saint-Brieuc (22)

Barthélémy GONELLA, élu départemental (Nouvelle Donne) Finistère (29)

Philippe Salmon, maire de Bruz (35)

Jeremy DAUPHIN, maire de Languédias (22)

Olivier HOUZET, maire de Saint-Quay-Perros (22)

Emmanuelle RASSENEUR, maire de Gourlizon (29)

Claire MASSON, maire d’Auray (56)

Rozenn METAYER, conseillère départementale du Morbihan (56)

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