Présidentielle 2022 : qui sont les candidats déclarés à l’élection

A quelques mois de l’élection présidentielle, de nombreux candidats, plus ou moins connus du grand public, ont d’ores et déjà fait connaître leur intention de se lancer dans la course à l’Elysée. La liste devrait être largement modifiée d’ici le début de la campagne officielle.

De nombreux candidats ont déjà fait part de leur volonté de se présenter à la présidentielle, via une primaire ou pas. Datagif pour Le Parisien
De nombreux candidats ont déjà fait part de leur volonté de se présenter à la présidentielle, via une primaire ou pas. Datagif pour Le Parisien

La campagne présidentielle a déjà débuté. À droite comme à gauche, ce sont près d’une vingtaine de candidats qui ont déjà lancé leur campagne. D’autres misent sur une primaire organisée (ou potentiellement organisée) par leurs partis respectifs. Et puis il y a les attentistes, qui patientent avant de se jeter dans le grand bain.

Le président de la République sortant fait traditionnellement partie de cette dernière catégorie, et Emmanuel Macron ne devrait pas échapper à cette règle. Petit tour d’horizon des forces en présence, dans l’attente du dépôt en mars prochain des 500 parrainages indispensables à toute candidature, qui servira de juge de paix.

À gauche, les socialistes s’interrogent encore

Après s’être interrogée quelques temps sur la nécessité d’organiser ou non une primaire, la direction du Parti socialiste avait rapidement pris fait et cause pour la maire de Paris Anne Hidalgo. Cette dernière, après des semaines de faux suspense, a finalement confirmé sa candidature lors d’un déplacement à Rouen. Elle devra encore se défaire de la concurrence du maire du Mans Stéphane Le Foll, lors du vote des militants socialistes. Pierre Larrouturou, qui avait participé en 2016 à la primaire de la « Belle alliance populaire », s’est lui porté candidat à la « primaire ouverte » portée à gauche par un collectif citoyen et censée défendre l’idée d’un candidat unique pour toute la gauche en 2022, que l’on peine bien à imaginer désormais.

Il y a un ancien socialiste, en revanche, qui a décidé depuis belle lurette de se passer des services du parti à la rose. L’ancien ministre de l’Economie et du Redressement productif Arnaud Montebourg a également déclaré sa candidature à l’élection présidentielle. Il dit venir « libre et sans parti ». Un moyen de faire savoir à ses anciens camarades qu’il ne faudra pas compter sur lui pour une session de désignation d’un candidat unique.

Jean-Luc Mélenchon, lui, ne connaît pas ces bisbilles internes au sein de la France insoumise. L’ancien quatrième homme de la campagne de 2017 s’est déclaré candidat dès novembre 2020, à l’issue d’une campagne de récolte de parrainages populaires. Il devra désormais réussir celle des 500 vrais parrainages, sans l’appui notamment de ses anciens alliés communistes. Car cette fois, le PCF a décidé de présenter un candidat, en investissant son patron Fabien Roussel.



À l’extrême gauche, Philippe Poutou a déjà fait savoir qu’il entendait porter les couleurs du NPA pour une troisième présidentielle consécutive. Tout comme Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière. Parmi les petits nouveaux, le cheminot Anasse Kazib, très engagé contre la loi travail en 2016, la réforme de la SNCF en 2018 et contre la réforme des retraites en 2019.

Les écolos ont lancé leur primaire

Ils étaient sans doute les plus au clair sur les modalités de désignation de leur candidat à l’élection présidentielle. Cinq candidats s’affrontaient au premier tour de la primaire écologiste, dont le premier tour s’est tenu du 16 au 19 septembre. A savoir trois candidats du parti EELV : le maire de Grenoble Éric Piolle, l’eurodéputé Yannick Jadot, qui l’avait emporté lors de la primaire écolo de 2016 avant de se rallier derrière la candidature de Benoît Hamon et l’ancienne numéro deux du parti Sandrine Rousseau. A ce trio, il fallait ajouter la députée des Deux-Sèvres et ancienne ministre Delphine Batho, désormais présidente du mouvement qu’elle a cofondé, Génération écologie. Ainsi que Jean-Marc Governatori, candidat sous les couleurs de Cap écologie. A l’issue du premier tour, Yannick Jadot et Sandrine Rousseau sont arrivés en tête des suffrages exprimés, sur un score très serré. C’est finalement l’ancien militant de Greenpeace qui l’a emporté d’un cheveu.

33 ans après sa première candidature, Antoine Waechter est de retour. Mais l’ancien candidat des Verts en 1988 a quant à lui décidé de ne pas se soumettre à la primaire. Il entend « rassembler les écologistes » et regrette que EELV se positionne « dans le paysage politique de gauche ». Il avait déjà tenté sa chance il y a cinq ans sans obtenir les parrainages nécessaires.

Le centre attend Macron

Dans le camp de la majorité, personne ne semble parti pour souhaiter faire de l’ombre au président de la République sortant Emmanuel Macron. Ce dernier devrait attendre encore plusieurs mois avant de confirmer ses intentions, comme pour profiter d’ici là de son statut de président dans un contexte de crise sanitaire et de volonté de poursuivre les réformes d’envergure. Une candidature pourrait cependant être officialisée avant lui du côté de l’UDI, où Jean-Christophe Lagarde semble nourrir des ambitions personnelles. Il a promis de préciser ses intentions d’ici l’automne 2021. Du côté des « petits candidats », l’homme d’affaires niçois Gilles Lazzarini a déclaré sa candidature via sa chaîne Youtube « Extinction TV », dès décembre 2020.

Deux stratégies s’opposent à droite

On pouvait penser que les élections régionales pourraient permettre d’y voir un peu plus clair sur les forces en présence à droite. Et puis tous les présidents de région sortants ont finalement pu se prévaloir de réélections confortables, venant renforcer un peu plus leurs ambitions présidentielles. Puis ils ont débattu, des semaines durant, afin de trouver un système de départage qui conviendrait à tout le monde. Il y avait les partisans de la primaire ouverte, Valérie Pécresse en tête, et ceux qui attendaient plutôt une désignation sans concurrence, évidente, réclamée par Xavier Bertrand. Les militants LR se sont finalement prononcés en faveur d’un vote interne, qui se tiendra dans le cadre d’un Congrès le 4 décembre prochain. Y participent officiellement Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Eric Ciotti, Michel Barnier et l’entrepreneur Denis Payre. La participation de Xavier Bertrand reste à ce jour en suspens.

N’oublions pas, hors ce cadre de primaire, la candidature de l’ancienne « figure » des Gilets jaunes Jacline Mouraud, sous la bannière de son propre parti, « Les Emergents », qui n’avait pas réussi à présenter de candidats lors des dernières élections régionales. À noter aussi le retour de Jean-Frédéric Poisson, défait à la primaire de la droite et du centre en 2016 avec 1,45 % des voix. L’ancien bras droit de Christine Boutin a annoncé sa candidature à la présidentielle auprès de Valeurs actuelles, en juillet 2020.

Déjà quatre candidatures à l’extrême droite

Marine Le Pen, en 2017, avait réussi à obtenir le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan, lui promettant dans l’entre-deux tours un poste de Premier ministre en cas de victoire. Cette fois, l’extrême droite pourrait être plus éclatée que jamais. Le député de l’Essonne a depuis repris sa liberté, bien décidé à se présenter une nouvelle fois à l’élection suprême.

L’ancien numéro deux du Rassemblement national et ex-directeur de campagne de Marine Le Pen en 2012 Florian Philippot s’est lui aussi lancé dans une aventure personnelle. Les deux souverainistes ont d’ailleurs fait de la crise sanitaire l’un de leurs sujets de prédilections, appelant sans cesse le mouvement des antivax à s’élever contre la politique sanitaire conduite en France. Ces trois candidats pourraient bien être rejoints dans leur créneau par Eric Zemmour, dont les ambitions présidentielles, en attendant une possible candidature, ne font plus vraiment l’ombre d’un doute. À l’extrême droite, l’ancien militaire Antoine Martinez a également fait acte de candidature.

Les « divers »

Ils sont parfois de gauche, parfois de droite. Certains candidats classés dans les divers sont connus des connaisseurs de la politique. C’est le cas notamment du souverainiste François Asselineau, toujours aussi actif sur les réseaux sociaux. Ou encore du député Jean Lassalle, qui avait fini septième à la présidentielle de 2017 avec 1,21 % des suffrages exprimés.

De son côté, le parti animaliste, qui mise sur des alliances transpartisanes, a investi l’avocate Hélène Thouy. L’ancien policier syndicaliste du syndicat Vigi Alexandre Langlois, soutien de Jean-Luc Mélenchon en 2017, s’est porté candidat pour 2022 en disant porter une politique « ni de droite, ni de gauche ». L’enseignante-chercheuse Clara Egger défendra quant à elle la cause des défenseurs du référendum d’initiative populaire. Marie Cau, cheffe d’entreprise dans l’informatique et présentée comme la première femme transgenre à diriger un exécutif municipal, est également candidate. Elle promet une politique sociale, revendiquant également la légalisation de la gestation pour autrui.