Orange avec Media Services, publié le dimanche 17 octobre 2021 à 11h57
Alors que le polémiste grimpe dans les sondages, Gilbert Collard, Robert et Emmanuelle Ménard ont plaidé ce week-end pour un rapprochement avec la candidate du Rassemblement national.
S'il n'a pas encore détaillé ses intentions pour la présidentielle de 2022, Eric Zemmour inquiète de plus en plus le camp de Marine Le Pen. Le polémiste talonne en effet de près la candidate du Rassemblement national dans les sondages, voire la dépasse, se retrouvant ainsi au deuxième tour avec Emmanuel Macron, systématiquement donné gagnant.
Dans ce contexte, les appels au rapprochement se sont multipliés ce week-end au sein de l'extrême droite.
Le maire de Béziers (Hérault) Robert Ménard, qui avait invité Eric Zemmour samedi 16 octobre, les a ainsi imploré de "se retrouver en février prochain" pour s'unir avant la présidentielle. "Faire l'union des droites, c'est être capable de faire passer la France avant l'ego des uns et des autres", a plaidé l'édile, qui a déjà promis de soutenir Mme Le Pen en 2022, devant 1.200 personnes réunies dans une salle de Béziers pour voir le polémiste.
"Je pense que l'on n'a pas le choix si l'on veut que nos idées gagnent. A un moment donné il faudra que les deux candidats se parlent, se rencontrent et se réunissent", a insisté son épouse, députée de l'Hérault, dimanche sur BFMTV. "Eric Zemmour ne peut pas gagner sans Marine Le Pen ni contre Marine Le Pen, mais c'est la même chose pour Marine. Elle ne peut pas gagner sans ou contre Eric Zemmour", a estimé Emmanuelle Ménard. "Les dynamiques sont trop avancées pour que l'on puisse faire l'un sans l'autre, il faut absolument se parler, se rencontrer, travailler ensemble, et puis il faut mettre ses egos de côtés", a réclamé l'élue.
Le député européen Gilbert Collard a également plaidé auprès de la chaîne d'info pour une alliance. "Il faut être idiot pour ne pas le voir, on aura besoin inévitablement à un moment donné les uns des autres, l'un de l'autre", a jugé l'ancien avocat.
Mais pour l'instant, il est trop tôt, Eric Zemmour n'étant pas officiellement candidat. "Je pense qu'il ne va pas tarder à corriger cette attente, mais c'est lui qui, en ne se déclarant pas candidat, fait attendre le moment où l'on pourra déclencher véritablement les mécanismes de rapprochement, de discussion", a estimé l'élu européen.
Le Pen et Zemmour bottent en touche
Qu'en pensent les principaux intéressés ? "J'ai un peu de mal à me retirer alors que je ne me suis pas encore présenté", a ironisé samedi Eric Zemmour à Béziers, remerciant Robert Ménard pour ses "sages conseils". "Ce n'est pas mon sujet. Mon sujet, c'est défendre mes idées et être entendu par un maximum de gens. Je ne suis pas dans une logique partisane. L'élection présidentielle au suffrage universel ce n'est pas une élection pour être Premier ministre", a-t-il ensuite développé devant un groupe de journalistes qui l'interrogeaient sur l'appel que lui a lancé Robert Ménard.
"Quand je dis Marine Le Pen ne gagnera jamais, je dis ce que tout le monde sait (...) Avant que je ne sois pris en compte par les sondages, on avait une Marine Le Pen très haut mais incapable de gagner le second tour et on avait un candidat de droite incapable d'atteindre le second tour car Marine Le Pen était trop haute. Et M. Macron attendait tranquillement son second tour (...) et il allait gagner. C'est ça que ma présence a bouleversé", a-t-il ajouté.
"Je n'ai besoin d'aucun intermédiaire si je veux contacter Eric Zemmour, dont j'ai le numéro de téléphone", a de son côté assuré samedi Marine Le Pen, en marge d'un déplacement en Vaucluse. "Je suis la mieux placée comme candidate nationale (...), je suis convaincue qu'à un moment donné il l'entendra et viendra rejoindre ma candidature", avait-elle assuré plus tôt dans la journée
