La Chine a réagi vigoureusement contre l’annonce de la formation de cette nouvelle alliance qu’est l’Aukus dans la région Asie-Pacifique. Ce nouveau pacte de défense “nuit gravement à la paix et à la stabilité régionales”, a déclaré Zhao Lijian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors de sa conférence de presse hebdomadaire le 16 septembre. Il a ajouté que l’acquisition de sous-marins nucléaires par l’Australie était un coup porté aux efforts de non-prolifération dans la zone.

C’est en priorité cet aspect du pacte qui est critiqué par le quotidien nationaliste Huanqiu Shibao dans son éditorial du 17 septembre. “L’Amérique porte sa politique d’alliance à l’hystérie, écrit le journal. Bien que les États-Unis affirment qu’il ne s’agit pas pour l’Australie de passer de la propulsion nucléaire à l’arme nucléaire, cette assurance n’est pas fiable, et ces sous-marins nucléaires sont des armes stratégiques.” Cette acquisition par l’Australie va légitimer un regain de ventes d’armement nucléaire de par le monde, avertit le journal, avant de poursuivre en faisant un rapprochement avec l’Afghanistan :

Dans le but d’entraîner ses alliés à contrer avec lui la Chine, Washington crée des forces qu’il ne maîtrise pas. Il ne pense qu’à mettre la Chine en difficulté sans évaluer sérieusement la possibilité de subir un retour de bâton.”

L’Australie mise en garde

Quant à l’Australie, elle s’est elle-même placée en position d’adversaire de la Chine, et cette initiative ne fait que renforcer l’opposition entre les deux.

“Mais quelle que soit la manière dont l’Australie s’arme, elle n’est que le ‘chien courant’ de l’Amérique”, dit le quotidien en exhumant un vocabulaire polémique des années 1960. Elle ne doit pas “penser avoir de quoi effrayer la Chine” ; et, en cas d’attaque, celle-ci saurait “la punir sans ménagement”.