Le nombre de consommateurs quotidiens d’alcool est estimé à 5 millions, en France. Selon les données de Santé public France, c’est en Occitanie que les adultes de 18 à 75 ans boivent le plus chaque jour. Avec 12% de consommateurs quotidiens, la région est au-dessus de la moyenne nationale.
A l’inverse de l’Île de France, l’Occitanie est la région où la proportion de personnes buvant de l’alcool tous les jours est la plus forte en France.
Si la moyenne nationale est de 10% selon Santé publique France, en Occitanie 12% à 13% des adultes consomment de l’alcool quotidiennement. Les jeunes aussi sont dans la surconsommation.
En 2017, dans la région, 89,5% des jeunes avaient déjà consommé de l’alcool au moins une fois dans leur vie. 18,7% d’entre eux avaient consommé 6 verres ou plus en une seule occasion et cela au moins 3 fois par mois.
Les hommes restent les premiers consommateurs devant les femmes, qui sont plus souvent des consommatrices occasionnelles, c’est-à-dire qu’elles boivent moins d’une fois par semaine. 19% des hommes sont des buveurs réguliers et quotidiens contre 6,6% des femmes.
Même si le taux de passage aux Urgences d'un hôpital, en lien direct avec l’alcool en Occitanie, est en dessous de la moyenne nationale, le taux est plus important chez les hommes (1,42%) que chez les femmes (0,62%).
L’Occitanie, Terre de vignerons
La quantité consommée varie mais le type d'alcool aussi, puisque les régions ne s’alcoolisent avec les mêmes produits.
Dans le nord-Est, c’est la bière qui remplit le plus de verres. En Occitanie, premier vignoble du monde, on boit deux fois plus de vin que de bière. Une préférence qui s’explique traditionnellement par la viticulture locale.
Représentant plusieurs milliards d’euros, le vin, symbole de la gastronomie française, reste la boisson alcoolisée la plus consommée en France.
Le confinement n’a pas eu que des aspects négatifs
La crise du Covid a marqué les années 2020 et 2021, générant un contexte sanitaire, économique et social particulièrement difficile. S’il n’est encore possible d’établir les conséquences immédiates des périodes de confinement sur la consommation d’alcool, Nathalie Molinier docteur addictologue dans le centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie de Montpellier a observé plusieurs impacts.
Il y a des gens qui ont mis à profit leur temps d’isolement pour aller mieux. A l’inverse l’ennui, les difficultés ont entrainé d’autres personnes vers la consommation d’alcool qu’ils ont vu comme une échappatoire.
«La solution prendre conscience que ça pose problème»
Pour le docteur Molinier, la première étape vers la guérison c’est la prise de conscience « c’est important de se dire là il y a un truc qui ne va pas ». Elle conseille d’être attentif aux signes physiques comme la fatigue, mais aussi psychologiques avec la nervosité par exemple. Pour elle, l’étape suivante, c’est celle de la communication qu’elle soit avec son entourage ou avec des professionnels de santé.
En terme de santé publique, en France, l’alcool est l’une deux premières causes de mortalité évitable avec 41.000 décès par an. Au niveau des structures, une cinquantaine de Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie sont présents en Occitanie.
Un numéro vert, le 0 980 980 930 est accessible 7 jours sur 7.
