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Lunéville Pas une goutte d’alcool pendant la grossesse et la période qui précède

Les équipes du centre hospitalier viennent de participer à la journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale. En distribuant des cocktails sans alcool et en expliquant les risques pendant la grossesse et… la période de conception. Des habitudes difficiles à changer.

Par Corinne CHABEUF - 17 sept. 2021 à 05:00 - Temps de lecture :
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« On dit que boire de la bière favorise l’allaitement m’a expliqué une dame », s’inquiète un membre du service gynécologie obstétrique et maternité du centre hospitalier de Lunéville. « C’était ce qu’on disait il y a 50 ans », proteste le Dr Maget, responsable du service. « A partir du moment où il y a un désir d’enfant, c’est zéro alcool », répète une des professionnelles du service qui participait à la journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale , un syndrome contre lequel cette équipe multiplie les actes de prévention en partenariat avec le Réseau périnatal lorrain et Loraddict. « Pas de bière sans alcool – elles en contiennent toujours un peu —, pas de cidre non plus. Il ne faut pas prendre une goutte d’alcool si on veut un bébé en bonne santé ! »

Pour faire aussi passer le message de façon plus ludique, deux membres du service ont servi aux patientes venues en consultation dans le service ce jour-là – avec les Dr Charlotte Patte et Laura Le Gall —, des cocktails mojitos et autres non alcoolisés. Et aussi aux jeunes mamans de la maternité.

Un mojito, avec du citron vert, du sucre, de la menthe et de l’eau pétillante.

Les jeunes mamans ont aussi reçu un cocktail.   Photo ER /Corinne CHABEUF

Première cause de déficience mentale non génétique

« Le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause de déficience mentale non génétique », explique le Dr Maud André, pédiatre au service pédiatrie. « Il comporte des particularités morphologiques (dysmorphie faciale), un retard de croissance et des troubles du développement neurologique (retard mental ou troubles des apprentissages et/ou du comportement et/ou du calcul et/ou une déficience sensorielle et/ou des troubles des facultés d’adaptation et des conduites sociales pouvant être à l’origine de difficultés d’insertion sociale).

La forme clinique la plus fréquente est la forme partielle qui est responsable de troubles neuro développementaux, d’échec scolaire, de troubles des conduites, de délinquance et d’incarcération, de consommation de produits à l’adolescence ». Elle ajoute : « L’ensemble de ses anomalies sont directement liées à l’effet de l’alcool. L’exposition prénatale à l’alcool représente un facteur de risque d’anomalies à tous les stades de la grossesse, notamment à son début. Ce risque est commun à toutes les variétés de boissons alcoolisées et existe même lors de consommations ponctuelles. En France, l’Inpes conseille Zéro alcool pendant la grossesse. Tout désir de grossesse devrait s’accompagner de l’arrêt de la consommation de boissons alcoolisées. »

Lors des consultations de gynécologie obstétrique au centre hospitalier, « le sujet de la sensibilisation et de la prévention de l’alcoolisation fœtale est évoqué avec les patientes lorsqu’elles font part de leur désir de devenir maman ou encore dans le cadre du suivi de la grossesse ».

Les personnes ayant besoin de conseils et/ou d’un accompagnement en proximité dans le cadre de cette problématique, peuvent prendre rendez-vous au 03 83 76 14 43.