CHAUSSETRAPES. s. f. Ce sont quatre pointes de fer disposées de telle sorte, qu'il y en à toûjours trois qui portent à ferre, & une demeure debont. On en seme plusieurs dans un champ où la cavalerie doit pas- ser, afin qu'elles se fichent dans les pieds des chevaux, & les enclouënt. On appelle aussi en termes de Chasse chausseerapes, des pie- ges à prendre des loups, & quelques autres bestes. Du Cange l'appelle en Latin caleacrepa. CHAUSSETTE. s. f. Bas de toile qu'on met par dessous la chausse ou le bas de soye, ou de drap. CHAUSSETTIER. s. m. Ce mot se joint ordi- nairement avec Drappier. C'est un Marchand de draps de laine, qui fait l'un des six Corps des Marchands de Paris. On les a appellez Drappiers-Chaussetiers, parce que dans le siecle passé il falloit avoir à faire à deux Mar- chands pour se faire faire un habit. Les Pourpointiers faisoient les pourpoints, qui étoient de satin, de velours Les Drappiers faisoient les ou de peaux de senteur. chausses, qui étoient toûjours de drap, & differentes des pourpoints. Les Tailleurs n'étoient appellez que pour les façons, & ne pouvoient rien fournir, à cause qu'ils n'étoient pas Marchands. On n'a fait la reünion de ces deux Corps de Pourpointiers & de Tailleurs qu'en l'année 1656. CHAUSSON. s. m. Ce qui sert à couvrir le bas du landir- pied, & qu'on met dans les souliers sous les chausses. On fait des chaussons de toile, de laine, de coton, de chamois, d'ouate. Chausson, est aussi une espece de souliers legers plats, & sans talon, dont la semelle est de feutre, ou de draps, & dont on se sert pour joüer partie à la Paume, pour apprendre à danser, à faire des armes, & au- tres excercices où il faut avoir le pied ferme & leger. St. Amanta dit de la toilette d'un debauché, Où le luxe mis hors d'arçon Ne monstre pour tout équipage, Qu'un peigne dedans un chausson. CHAUSSURE. s. f. Couverture du pied, ou de la jambe. Les chausses, souliers, bottes, pantoufles, brodequins, sont compris sous le nom de chaussure. Les gens qui sont profession de galanterie, ont toujours grand soin que leur chaussure soit propre, mignonne,&c. On dit, qu'un homme a trouvé chaussure à son pied, pour dire, qu'il a trouvé une chose qui luy convient, une personne qui est de même humeur, de même genie. Cet homme est pacifique, il a espousé une femme fort douce, il a trouvé chaussure à son pied. On le dit aussi d'un ennemi, quand on l'a trouve d'égale force. Cet homme est un grand chicaneur, mais il a trouvé chaus- sure à son pied, il a affaire à un homme qui en sçait au- tant que luy. CHAUVE. adj. m. & f. Qui a toute la teste sans che- veux, ou sa meilleure partie. Les hommes deviennent chauves de bonne heure, depuis qu'ils se sont dessechez la teste, en y mettant de la poudre. La mode des per- ruques a été fort favorable aux chauves. Ce mot vient du Latin calvus. On dit figurément, que l'occasion est chauve par derriere pour dire, qu'il la faut prendre aux cheveux, & ne la pas laisser eschapper. CHAUVE-SOURI. s. f. Petit oiseau nocturne, dont les ailes, au lieu de plume, sont de peau & de car- BAIT. CHA. CHE. tilage. Il ressemble à la souri. La chauve-sours se sen des deux pieds de devant pour voler, & elle ne s'appri- voise jamais. En Latin vespertilie. Elle a été ainis ap- pellée du mot chaurre, à cause qu'elle n'a ni poil, u phume ; & pour cela on l'a appellez en plusieurs endrrits ret pennade. Il yia à Managasear, au Bresl & au Maldives des chauverseuris grosses comme des corbeuu. qui ont la teste comme celle d'un renard. Elles se pen. dent aux arbres pour se reposer par de petites agrassies qui sont aux noeuds de leurs ailes. Elles succent le sans des hommes la ouit, s'attachant au premier membre qu'elles trouvent découvert. Hist. des Ind. A la coste de Darien aux Indes Occidentales il y a des chanre. seuris dont la picqueure est venimeuse, & quelquefois mortelle. Elles ont cela de remarquable, que quand elles ont picqué un homme, les jours suivants elles le choisiront entre cent personnes pour le picquet enco- re dans le même endroit. Herrera. On les honore fort chez les Caraibes. Ils les tiennent pour de bons Anges qui gardent leurs maisons pendant la nuit, & appellent sacrileges ceux qui les tuent. Il y en a d'autres à la Chine qui sont aussi grossesque des poules, & dont les Chinois mangent la chair, qu'ils ne trouvent pas moins delicate. Voyage de la Chine. On dit des masques, qu'ils ont couru le bal la nuit en chauve-souri, quand ils se sont déguisez à la baiste & sans ornements, en mettant une juppe de femme at- chée à leur col, & pendante jusqu'aux genoux. CHAUVETÉ. s. f. Estat d'une teste chauve dont le poil est tombé, ou la plus grande partie. Les Medecins disent plus ordinairement calvitie. CHAUVIR. v. n. Dresser les oreilles. Il ne se dit que des animaux qui ont les oreilles longues & pointues, comme les asnes, mulets, &c. CHAUX. f. f. Pierre, marne, marbre ou autre ma- tiere semblable qu'on brusle, & qu'on fait cuire à grand feu dans un four basti exprés, dont ensuitte on fait du mortier pour bastir. La chaux vive, est celle qui sort du fourneau. Chaux esteime, est celle qu'on delaye dans un bassin avec de l'eau, & qu'on reserve pour faire à quelque temps de là du mortier. Chaux fasée, est celle qu'on a laissé long-temps à l'air sans l'esteindre, dont toutes les parties ignées se sont évaporées peu à peu, qui s'est reduite en poudre tres-menue, & qui n'est plus bonne à rien. On blanchit les murailles avec de la chaux. Du lait de chaux. La meilleure chaux est celle qui se fait de la pierre la plus dure, & qui est éteinte au sortir du fourneau. Les murs des fondements se font à chaux & à sable. Chaux, se dit en Chymie de cette espece de cendre ou poudre tres-menuë qui reste des metaux ou des mine- raux qui ont été long-temps en un feu tres-violent. L'or & l'argent qu'on a reduit en chaux se remettent par l'art dans leur premiere nature. La chaux d'estain s'appelle de la potee, qui sert à polir les miroirs d'acier. La chaux d'airain s'appelle es ustum chez les Droguistes. On dit proverbialement, qu'une affaire est faite à chaux & à ciment, pour dire, qu'elle subsistera, quelque dessein qu'on ait de la fuiner. Ce mot de chaux vient du Latin cales. Calx fit ex lapidibus calefactis & adustis. CHE. T CHEAUS. s. m. Terme de Chasse, qui se dit des pe- tits de la louve, & même des chiens & des renards. CHEF. s. m. Vieux mot qui signifioit autrefois la teste de l'homme, & qui n'est plus en usage qu'en Poësie & en matiere de devotion. Ainsi Corneille a dit dans le OSs Cid, & le mortel affront Qui tombe sur mon chef rejaillit sur tou front. CHE. Il y a plusieurs chefs, plusieurs religues des saines dans cette Eglise. Nicol detive ce mot de Grec nisaint teste, concerne qui droite sept, auffi-bien qu'Hatrry Estienne. Mais Menage soutiens qu'il vient de capo, qui a été fait de capule. Cher, se dit encore à present des bestiaux. Cet homme a chefs de bestes à comme qu'il a dent- nez à chepteil à son femme, il y'a 200. chefs de vo- lailles dans cette bassecour. Cher, se dit au figuré de ce qui est le premier & le pain- cipal en chaque chose, & premierement des personnes qui ont du commandement. Jesus Christ est le Chef invissale de l'Eglise ; le Paye en est le Chef visible. le Chancelier est le Chef de la Justice & de tout les Con- seils du Roy. le Premier President est le Chef du Parle- ment. Cher, se dit encore en termes de Guerr. Agamemnon étoit le Chef des Grecs qui assiegerent Troye. tous les Chefs de l'armée s'assemblerent, c'est à dire, tout les principaux Officiers. un Chef de parti un Chef d'esca- dre sur la mer, est un Officier general qui commande un destachement, ou une division de vaisseaux. On appelle Chef de file, le soldat qui est au premier rang d'un bataillon. Chef de demie-file, celuy qui est le qua- triéme, quand les bataillons ne sont composés que de six soldats de hauteur, comme ils le sont d'ordi- naire. Cher, se dit aussi de ceux qui sont les premiers en quel- que charge, quoy qu'ils n'ayent pas de commande- ment sur les autres, mais seulement quelque prerogati- ve : comme, le Chef d'une deputation porte la parole. le Chef de gobelet donne à boire au Roy. un Chef de Pan- neterie, &c. Cher, se dit encore dans les familles & les maisons par- ticulieres. Il y a tant de chefs de famille dans cette Par- roisse. un tel Seigneur est chef du nom & des armes de cette maison, c'est a dire, l'aisné ou descendant de l'aisnés c'est luy seul qui doit poiter les armes pleines de la mai- son. On l'a appellé en quelques lieux chef d'hosties, pour dire, d'hostel ; & en la Coûtume de Saintonge & de Poitou, Chemier. Chet, se dit aussi des lieux principaux & dominans d'une Seigneurie, d'un Ordre. Il faut aller rendre la foy & hommage au chef lieu ou lieu chevel du Fief dominant dont on releve. On appelle chescent, le premier cens du sur un heritage, par opposition à surcens : & on ap- pelle Chef-Seigneur, le Seigneur surerain qui possede le Fief chevet ou chevel, ou saperieur, d'où dependent les autres. En la Coûtume de Normandie on appelle chef mets, le principal manoir d'une succession. Les Abbayes qui sont Chefs d'Ordre sont toutes Regulieres & c'est là où se tierment les Chapitres Generaux. com- me Clugny, Premonstré, Cisteaux, Clervaux. On a reuni cette Abbaye à cet Evêché tant en chef, qu'en membres. Cher, se dit aussi d'une personne particuliere, en quelques phrases : comme, il a dit cela de son chef pour dire, de luy-même & sans mission ni pourvir. Cet Auteur ne dit rien de son chef, il emprunte tout des au- tres. Il n'a point de bien de son chef, mais il a beaucoup herité du chef de son oncle. Cher, se dit encore du commencement d'une piece de toile, de drap ou d'une autre estoffe. Le chef d'une piece est toûjours plus groffier, n'est jamais si beau que le milieu. On l'appelle aussi la teste. Cher, en termes de Charpenterie, est la partie qui ter- mine le devant d'un bateau. Ce flncet a tant de toises entre chef & quille, c'est à dire, depuis le fond qui com- mence à se courber, jusqu'à l'autre bout. Sur la mer on appelle cette partie estrave. Cher, se dit aussi en quelque lieux de la mer, pour sig- C H E. nifier Cap ou promontoire, & sur tout en Normandie & en bouou. La chef de Baye vert la Rochelle. Char, signifie encure, Chapare, anticie en fait de inera- e& d'affaires. Toine cette ductrine se peux retire à tant de chefs. il y a plesieurs chefs d'acoisation contre un il n'est appellant de cette sentence que d'un chef qui luy fait prepoire. cette requeste contient tans de chefs de demande. On dit en ce sert au Palais, qu'une sentence est presidiale au premier chef de l'Edix, lors que la condamnation deffi- nitive n'excede pas 250. livres qu'elle est au second chef, quand elle ne juge par provision que jusqu'à 500. livres. On dit aussi, un cnme de Leze-Majesté au premier chef, quand il concemne la propre personne du Roy ; au second chef, quand il concerne l'Estat, comme la fausse monnoye, &c. Cher, en termes de Blason, se dit de la partie superieure de l'Escu. Les Armes de France sont trois fleurs de lis d'or en champ d'anx, deux en chef, & une en pointe. Cher, se dit plus particulierement d'une des pieces ho- norables dont l'Escu est chargé. C'est celle qui se met au haut de l'Escu, & qui doit contenir la troisiéme par- tie de sa hauteur. Quand on taille l'Escu en pierre ou en relief, le chef se relere, & fait une éminence par dossus le reste. Il represente l'ancien diademe des Rois ou des Prelats, ou le timbre ou le casque du cavalier. Souvent il est sans ornement, mais d'un autre esmail que l'Escu. Souvent aussi il est chargé de diverses pieces, & qui ont divers ornements. Il y a des chefs eschiquetez, loiengez, hermines, emmanchez, dentez, de vair, &c. Le chef abaissé, se dit quand le chef est destaché du bord su- perieur de l'Escu par la couleur du champ qui le surmon- te, & qui le restressit du tiers de sa hauteur. Et quand il est separé du bord par une autre couleur que celle de champ, on l'appelle surmomé. On appelle aussi chef chevronné, chef palé, chef bandé, &c. quand le chef a un chevron, un pal, ou une bande qui le touchent du mê- me esmail que luy. Chee couse, est un chef qui est de couleur aussi -bien que le champ de l'Esou, quoy qu'elle soit differente. Car afin que les Armes ne sorent point fausses, & qu'il n'y ait point couleur sur couleur, n metail sur metail, on a feint qu'on avoit rogné l'Escu par le dessus, & qu'on y avoit cousu & collé à la place un autre chef qui garde le même nom avec l'épithete de cansu. Chef retrait, se dit quand le chef est moindre que la troisiéme partie de l'Escu. On l'appelle aussi, chef rompu. Cher soustenu, se dit lors que les deut troisiémes parties du chef sont au haut de l'Escu, & qui la troisié- me partie qui est en bus est d'un autre asenaul. En chef, se dit adverbialement. pour ntarquer la saipe, tiorité & le parmier rang & le tiltre. I est Gouvemeur en chef d'une telle plant. c'est à dire, en tiltre, & non point par commission, ni subordination. le Greffier en chef du Parlement, c'est le Greffies titu laire qui a droit de signer lus arrests. Mettre a'chef, signifie, Achever, renir à bout. Les Heros ont entrepris plesinuns actions dissicies qu'ils ont mises à chef. Cher-doeuvre. s. m. Ouvrage caquis & eatraor- dinaire de quelque art ou science. L'Eglise de St. Pierre de Rome est un chef-d'ouvre d'Architecture. le fron- tispice du Louvre est un autre chef-d'ouvre. Le Cinna, les Horaces, l'Andromaque sont des chefsz d'ouvres dramatiques. le Jugement de Michef Ange est un chef. d'oruvre en Peincune. Les amants appellent aussi leur maistresse un chest d'ampre des cieux, un chest d'am- pre de la nature. les moindres ouvrages de Dieu sont des chefs d'ouvres. Chef-poruvre, signifie chez les Artisans, un ou- vrage C H E. vrage excellent que les aspirans à la Maistrise dans cha- que mestier doivent faire en presence des Jurez par for- me d'examen pour monstrer qu'on en sont capidoles. Il y a des Maistres de lettres, & des Maistres de def-d'un- vre. Les fils de Maistres font au lieu de chef-d'ouvre une simple experience. Le chef d'royé des Seffiers est un arçon à corps ; aclny des Boulengons est des peint broyé; celuy des Savetiers un soulier qui se retroune. Mais on tient que le principal point est de bien arroser le chef- d'louvre, c'est à dire, de fairetien boire les Jures. On dit à ceux qui ont brisé ou cassé quelque chose, ou fait quelque action d'estourdi, & misible à quelqu'un, Voi- là de vos chefs-d'œurres, voilà un beau chef d'exere. CHEGROS. s. m. Filet enduit de poix, avec lequel les Savetiers, Bourreliers, & autres ouvriers cousent & attachent les cuirs. On l'appelle autrement ligneuil. CHELIDOINE. s. f. Plante medecinale. Il y en de deux sortes. La grande chelidoine, ou chesidentum majus, a sa tige delicate & gresle, & haute d'une cou- dés, ses feuilles semblables à la ranoncule ou grenouil- lette, mais plus tendres & plus bleuës. Sa fleur est sem- blable au violier blanc, qui naist aigu, & aucunement amer & puant. Sa racine est seule & simple par le haut, mais par le bas elle jette plusieurs petites racines jaunes. Sa graine est enfermée en de petites gousses minces & pointuës qui se rapportent fort à celle du pavot cornu. Dioscoride dit que les hyrondelles, selon la croyance de plusieurs, redonnent la veuë à leurs petits en y ap- pliquant de cette herbe : ce qui l'a fait nommer chelido- num, c'est à dire, herbe des byrondelles. On l'appelle aussi en François étlaire, ou felongue. Quelques Chy- mistes ont dit qu'elle s'appelloit chelidonium, quasi celi danum. La petite chelidoine, appellée chelidonium minus, par les Medecins & par les Apothicaires serosularia minor, & communément petite éclaire, est une petite plante qui n'a aucunes tiges, mais qui jette ses feuilles dés sa raci- ne, qui sont semblables à celle du lierre, toutefois moindres & plus rondes, molles & grassettes. Elle produit une fleur jaune qui tient à une queuë mince & & deliée. Theophraste dit qu'elle jette sa fleur au re- tour des hyrondelles : ce qui est cause qu'on luy a donné leur nom. Elle a plusieurs petites racines qui sortent d'un même durillon, qui representent un petit amas de grains de froment : d'où vient que Dioscoride dit que plusieurs l'appellent froment sauvage. Et on l'appelle petite serosfulaire, à cause que sa racine est composée de ces durillons qui ressemblent aux glandules ou escrouel- les, que les Grecs appellent serosules. Elle croist au- prés des eaux courantes & des estangs. Son jus est fort acre & mordant. CHELONITE. s. f. C'est une pierre qui se trouve au ventre des jeunes hyrondelles, qu'on estime bonne pour le mal caduc. Il y a une autre chelonite qui se trouve aux tortues des Indes, qui a la vertu de resister au venin. Quelques-uns la confondent avec la crapandine. CHEMIER. s. m. Vieux terme de Coustumes. C'est l'aisné d'une famille noble, ou celuy qui le represente dans un partage de fiefs, comme qui diroit, le Chef de la famille qui a un preciput. Tous les puisnez s'appel- lent parageurs, parce qu'ils partagent également entre eux. CHEMIN. s. m. Passage qui est au public pour aller d'un lieu à un autre. Les Tresoriers de France sont ceux qui ont soin des grands chemins, comme Grands Voyers. Les grands chemins, ou proprement chemins de charroy, selon la Coûtume de Clermont, sont des chemins de trente pieds de large ; & les chemins royaux en ont soixante-quatre, & dans les forests soixante. Berger dans son livre des grands chemins de l'Empire, dit que ce mot est du vieux François. La Guide des chemins en- C H E. seigne les routes des grands chemins, les postes & leur Passer s. disitance. On dit, Pafier son chemins le meurtre en che- main. Ce mot vient d'ancien. Quel autre le fait ve- nir de ca jeune. D'autres le tirent du Laein semmil, de define que devine à été dit comme feine. On appelle chemin de traverse, On appelle chemin de traverse, un chemin détourné, ou qui n'est pas sur la route des grandes villes, mais qui va d'un bourg ou d'un village à un autre. Un chemin ferré, celuy qui est pavé, ou seigne les routes des grands chemins, les postes & leur Passer s. disitance. On dit, Pafier son chemins le meurtre en che- main. Ce mot vient d'ancien. Quel autre le fait ve- nir de ca jeune. D'autres le tirent du Laein semmil, de define que devine à été dit comme feine. nir de ca jeune. D'autres le tirent du Laein semmil, de define que devine à été dit comme feine. Chemin, se dit aussi d'une route qui n'est pas precisé- ment marquée, & qu'on prend de soy-même. Il a pris son chemin à travers les terres, les bois, les pres, pour prendre le plus court. Vasco de Gama a trouvé un nou- veau chemin pour aller aux Indes par l'Ocean. Dedale se fit un nouveau chemin dans l'air pour sortir du labyrinthe, Les eaux & les vapeurs sousterraines se font des chemins qui nous sont inconnus. Chemin couvert, en termes de Guerre, est le corridor qui est sur la contrescarpe, & qui est couvert de son parapet qui regne tout autour de la place. Sa lar- geur est de trois à quatre toises. Chemin des rondes, est le chemin qui est sur la muraille entre son paranet & le rempart. Les Maçons appellent aussi les chemins des cartieres, lon qu'on y fait quelques puits, ou quelques ouvertures pour en tirer la pierre. Les Courtiers & Tonneliers qui sont commis pour dé- charger le vin sur les ports de Paris, appellent chemis, une suitte de chantiers ou de grosses solives sur lesquelles ils roulent les tonneaux du bateau jusqu'à terre, car ils n'osent se servir de celuy qu'ont fait les Plancheeurs pour entrer dans les bateaux. Chemin de St. Jacques, est un nom que le peuple a donné à une trace blanche qui paroist dans le Ciel, que les Anciens appelloient la Voye lastée, ou le chemin des Dieux, & qu'on a découvert être un nom- bre insini de petites estoiles qu'on n'apperçoit qu'avec les lunettes. Elles font une sombre lueur qui caule cette apparence. Chemin, se dit figurément en choses morales, des voyes, des dispositions, des moyens qu'on a pour par- venir à quelques fins. Les Anciens nous ont moustré le chemin, nous ont frayé le chemin pour devenir sça- pour parve- vants. ce Predicateur prend le vray chemin nir aux Prelatures. On dit aussi, Couper chemin à une maladie, à un procés, pour dire, la prevenir, ou en empêcher le cours. On dit en ce sens, qu'on a mis un chemin. homme en beau chemin, qu'on luy a r les difficul- pour dire, qu'on luy a levé les ot tche- tez : qu'il s'est arresté, qu'il est demx fors que min, pour dire, qu'il abandonne un de u'une af- les principaux obstacles sont levez. On dit, faire est en bon chemin, pour dire, qu'elle est en bon train, en passe de reüssir. On dit encore en ce même sens, qu'un homme est dans le bon chenin, dans le chemin de salut, quand il est vertueux : & au doutraire. qu'il C H E. qu'il est dans le chemin de perdition, dans le chemin de la greve, qu'il prend le chemin de l'hospital, pour dire, bouchez, au haut desquels on applique un petit cylindre qu'il est vicieux, qu'il se ruine. Chemin, en ce sens signifie aussi, Bon exemple. Le triéme partie du tuyau qui est au dessous. Sauveur nous a monstré le chemin de souffrir, de bien On dit que le feu est à la cheminée, non seulement quand vivre. Ciceron nous a monstré le chemin pour devenir il est à l'atre, mais encore quand il a pris à la suye qu'on éloquents. Chemin, se dit adverbialement. Chemin faisant, pour dire, Par occasion. Tout d'un chemin, pour dire, Tout d'un train, en même temps. Chemin, se dit proverbialement en plusieurs phrases. gorge pour avoir mangé des choses salées ou de trop On dit, qu'un homme a pris le chemin de l'école, ou haut goust, qu'ils ont mis le feu à la cheminée. des écoliers, quand il a pris le plus long. On dit d'une On dit aussi, qu'un arrest est donné sous la cheminée, pour chose longue & estroite, que c'est le chemin de Ville- dire, qu'il a été donné par la cabale de trois ou quatre Juifve, long boyau. Ce nom luy vient d'une maison Conseillers à la cheminée en se chaussant, & qu'il n'a seule qui est sur le grand chemin, où loge la poste, qu'on point été rapporté en plein bureau : & par extension on appelle long boyau. On dit, qu'un homme est toûjours dit de toutes les choses faites en cachette & sans solem- par voye & par chemin, lors qu'il n'est jamais au logis, nité, qu'elles sont faites sous la cheminée. Un exploit qu'on le sait toujours aller deçà & delà. On dit aussi aux donné sous la cheminée. valets qui grondent quand on les envoye quelque part, On dit, qu'un homme est noir comme la cheminée, com- Tandis que vous irez & viendrez, les chemins ne seront me un Ramonneur de cheminée, pour exaggerer, & dire mas- pas sans vous. On appelle le grand chemin des vaches, qu'il a le visage brun. On dit aussi, qu'il faut faire une les chemins où on va par terre. On dit aussi, Bonne croix à la cheminée, pour dire, qu'on est surpris de la terre, méchant chemin, parce que les bonnes terres visite d'une personne qui avoit negligé long-temps de qui sont grasses retiennent l'eau. On dit, qu'en tout venir en une maison. pays il y a une lieuë de méchant chemin, pour dire, Ce mot vient du Latin caminus, du Grec kaminos, qui qu'il n'y a point d'affaire où on ne trouve des difficultez. vient du verbe kaio, uro. On dit aussi, A chemin battu il ne croist point d'herbe, CHEMINER. v. n. Marcher, aller par les chemins. pour dire, qu'il n'y a pas grand profit à faire dans un Aprés avoir bien cheminé dans le desert, nous trouvas- trafic connu de tout le monde. On dit aussi, Il n'en faut mes un petit village, &c. Le peuple disoit autrefois, point aller à quatre chemins, pour dire, Il en faut pas- Mon chemin cheminois. Rabelais fait un allegorie de ser par là. On dit aussi, Tous chemins vont à Rome, l'Isle d'Odos, où les chemins cheminent, pour se moc- ou tous chemins vont à la ville, pour dire, qu'on peut quer de ces phrases, Où va ce chemin ? Les batteurs & parvenir à une même fin par divers moyens, arriver en guetteurs de chemins, &c. CHEMISE. s.f. La premiere piece d'un habillement, naçant, Je le meneray par un chemin où il n'y aura qu'on met immediatement sur la peau. Celuy qui donne point de pierres, pour dire, Je le feray marcher doit, la chemise au Roy est la personne de la plus grande quali- je le poursuivray avec grande diligence : ou comme té qui se trouve à son lever. On fait des chemises de toile veulent quelques-uns, c'est à dire, Je le traitteray avec de Hollande, de cotton, de chanvre. Estre en che- un tel excés de rigueur, que tout moyen de se deffendre mise, ou nud en chemise, c'est, N'avoir rien sur soy luy sera osté; car les pierres sont les armes de ceux qui que sa chemise. On fait faire les amendes honorables manquent de toute autre deffense. On dit aussi en me- aux criminels nuds en chemise, pour marque d'une plus naçant, Il me trouvera toûjours en son chemin, pour grande infamie. Ce mot vient de camisia, que les La- dire, Je luy feray toûjours des obstacles en toutes les af- tins ont employé en cette signification, & qui se trouv- faires qu'il entreprendra. On appelle le chemin de Para- va dans la Loy Salique, qui a été fait de cama, mot du, un chemin estroit, un defilé où on ne va qu'un à étranger qui signifie un lit, comme il fait encore en Es- un. On dit, qu'un homme va son grand chemin, va pagne, parce qu'on se servoit des chemises, quand on son droit chemin, pour dire, qu'il agit franchement, se mettoit au lit. Menage. Camisias rocamus, quod in & sans user d'aucune finesse ni supercherie. bis dormiamus in camis, id est, infratis nostris. Isidore. CHEMINEE. s.f. Lieu où on fait le feu dans les On appelle aussi chemises, les aubes des Ecclesiastiques, maisons. La cheminée a plusieurs parties. L'atre est pre- dont le premier usage étoit pour les Lecteurs servans au cisément le lieu où on fait le feu, qui est garni de car- Chœur. On trouve le mot de camisia dans St. Jerôme mer reaux de brique ou de pavé. Le contrecœur de la chemi- e Ou su gena e dans une Epistre ad Fabiolam. née est une plaque de fer de fonte pour conserver la mu- On dit en termes de Guerre, qu'on a mis à un bastion ou raille qui est auprés de l'atre. Les pieds droits de la che- autre ouvrage de terre, une chemise de pierre, pour minée qui soûtiennent le manteau. L'enchevestrure de dire, qu'on l'a revestu ou soûtenu d'une muraille. On la cheminée. Le manteau de la cheminée, est la partie du dit plus ordinairement un ouvrage revestu. tuyau qui est dans la chambre, & qui a souvent divers On appelle aussi une chemise de maille, un corps de chemise ornements d'architecture & de menuiserie, & sur tout fait de plusieurs mailles ou anneaux de fer qu'on met des corniches sur lesquelles on met des vases, des por- sous le pourpoint comme une arme deffensive. celaines, des bustes & autres jolivetez. La partie de On appelle chemise de Chartres, une petite medaille qu'on dedans s'appelle la barre de la cheminée. Le tuyau de la rapporte de Nostre Dame de Chartres, qui a deux pe- cheminée est le canal de pierre, de brique ou de plastre tits ailerons faits comme les manches d'une chemise. par où s'écoule la fumée, & qui s'éleve au dessus des On dit, qu'un homme n'a pas une chemise à mettre à son toits, qui est divisé souvent en plusieurs languettes ou dos, pour dire, qu'il est bien pauvre. On dit, qu'on petits tuyaux. Ainsi on dit, qu'un orage a abattu plu- l'a mis en chemise, pour dire, qu'on l'a entierement sieurs cheminées. On dit, qu'une cheminée fume, lors ruiné. que la fumée entre dans la chambre, au lieu de s'écou- On dit aussi, qu'on mangera jusqu'à sa chemise à la pour- ler par le tuyau ou languette. Octavius Ferrarius prouve suitte d'une affaire, pour dire, qu'on y despensera jus- que les cheminées ont été en usage chez les Anciens, qu'au dernier sol de son bien. contre l'opinion de plusieurs. Chemisette. s.f. Partie du vestement qui va jusqu'à C H E. la ceinture, & qui couvre les bras, le dos, & l'esto- ailes & dans la grandeur son corps. Ensuitte elle se mac. Les hommes portent des chemisettes sous le pour- change en papillon, dont le masle a des ailes exreme- point, de futaine, basin, ratine, chamois, ouat- estoffes par dessus leurs corps de cotte. CHENET. s.m. Utencile servant dans les cheminées ses œufs, & les attache toûjours au tissu dont eletes. pour soûtenir le bois, afin qu'il brusle mieux. On en est revestuë. Fabius Colonna assûre que quand une fait aussi qui ne servent que d'ornement. Des chenets chenille mange de plusieurs plantes, c'est une marque d'argent, de cuivre doré, de fer poli. Les chenets d'ar- qu'elles ont la même vertu. Mais il y a des Naturalis- gent doivent être marqués & contremarqués aux faces tes qui disent que chaque plante a sa chenille partioi- des pieds, bastes, fonds, vases & pommes. A l'é- liere, à laquelle elle sert d'aliment. Swammerdam gard des griffes, support, colets, flammes & ter- en faisoit voir dans son cabinet de 54. sortes, entre les- mes, ils sont marqués seulement du poinçon du Maî- quelles il y en avoit de demi-chenilles & demi-papillons. tre. Ce mot vient apparemment de ce qu'autrefois leur En Latin eruca, centipeda. Menage tient que ce mot partie inferieure representoit un petit chien, comme on vient de canicula, à cause de la ressemblance qu'ont cer- en a fait depuis avec des figures de lions, des muffles, taines chenilles à de peuts chiens. Les chenilles de pin des masques, &c. comme qui auroit dit chiennet. Me- sont mises au rang des poisons par Dioscoride. On les a nage est de cet avis, & n'est pas le seul. CHENEVI. s. m. Petite graine qui est la semence de font tort au arbres. la plante dont on tire le chanvre. C'est un grain dont On dit figurément d'une personne maligne qui fait du mal les oiseaux sont friands, & qui sert à nourrir ceux qui sans y estre excitée, que c'est une méchante chenille. sont en cage. En Latin semen cannabi. Voyez Chanvre. Cheneviere. s. f. Lieu semé de chenevi pour faire venir du chanvre. Espouvantail de cheneviere, est un fantôme habillé en homme, pour épouvanter les oi- seaux qui veulent venir manger le chenevi. En Latin cannabaria, ou chabanaria. On appelle figurément une personne fort laide & propre à faire peur, un épouvantail de cheneviere. On le dit aussi d'une terreur mal-fondée qu'on nous veut donner, qui en apparence feroit du mal, mais qui n'en fait point en effet quand elle est bien examinée. Chenevotte. s. f. C'est le tuyau de la plante du che- nevi, quand il est sec & quand il a été dépouillé de son chanvre : ce qui n'est d'aucune valeur. J'en fais autant de cas comme de chenevettes. CHENIL. s.m. Lieu où on loge des chiens, & par- ticulierement ceux de chasse, parce qu'ils sont en bon nombre. Ce mot vient de canile, qui a été fait de canin. Menage. CHENILLE. s.f. Insecte venimeux du genre des Cheu, eue. part. Tombé. Il est cheu de bien haut. vers, qui ronge les feuilles des arbres, & qui à la fin se On dit, Il est cheu en pauvreté, pour dire, Il est de- change en papillon. Swammerdam dit que la chenille est venu miserable, il n'a pas du pain. CHEPTEIL. s.m. Bail de bestiaux qui se fait, lors l'escaille paroist comme d'un œuf de poule & fragile. qu'un Maistre donne à un Fermier un nombre de bœufs, Le masle a des ailes, & la femme n'en a point. On ou de brebis, à condition de les nourrir, & d'en ren- voit sur le corps de la chenille quatre parties blanches ti- dre pareil nombre à la fin du bail, & d'en partager le rant sur le jaune, qui ressemblent assez à ces vergettes croist & le profit. C'est un grand trafic qui se fait dans dont on nettoye les habits. Elle a aux environs de la tête les Provinces, que celuy des bestiaux à chepteil. Ce mot deux especes de bouquets de plume noire. De chaque vient de capitale & de capitan, qui se trouve dans les costé elle a deux petits avirons dont les filets ressemblent Coustumes, à cause que le chepteil est composé de plu- à ceux des plumes. Sa peau est parsemée de petits poils sieurs chefs de bestes qui forment un capital ; & il y a bruns, separés les uns des autres, entre lesquels on de- apparence que le mot de capital, qui sa, couvre de petites plumes dont les couleurs sont fort d'une rente, est venu d'une même source : car de mê- agreables. Elle a seize pieds, six au devant, huit au me que ce capital ou chepteil produit un croist de bes- milieu, & deux derriere. D'abord elle est enveloppée tiaux qui en fait le profit ; de même le fonds d'une rente du tissu qu'elle a filé, & elle s'y repose comme dans un produit des interests. Ragueau pretend que ce mot vient nid, sans qu'il luy reste le moindre mouvement. A for- de l'achat & prix du bestail pour lequel il est mis en bail, ce de se tourner dans cette enveloppe, elle se depouille & non pas de capital, comme a pretendu Du Moulin ; de tous ses poils, & ce ver perd tout à fait son mouve- & il suppose qu'on doit dire chaptal. Du Cange pretend ment avant que de quitter sa peau ; & alors on luy don- que ce mot vient de catallum, qu'on a dit pour capitale, ne le nom de nymphe dorée, chrysalis ou auvelia. Il y en d'où on a fait chaptel, chatel, & catel, d'où est venu a qui font des trous dans la terre pour s'y cacher ; d'au- aussi le mot de cateux, qui se dit des biens en partie tres filent autour de l'extremité de leur corps un tissu meubles, & en partie immeubles. Mais je croy avec qui les tient suspenduës en l'air, où elles se depouillent plus d'apparence, qu'il vient de chatal, vieux mot de leur peau. Dans la nymphe dorée qui est celle du Celtique ou Bas-Breton qui signifie un troupeau de bestes.