Résultats

En observant les occurrences dans le corpus de langue anglaise, on remarque vite qu'après les évidents "homosexual", "gay", "lgbt", (ou "sex", "sexual") les mots avec le plus d'occurrences sont des mots plutôt positifs:

"Right", "new", "community", "more", "support" donnent une idée générale de progression. L'homosexualité semble associée à une certaine évolution dans les mœurs jugée comme positive par les auteurs du corpus.

Viennent ensuite, avec tous étonnamment une fréquence assez proche des mots qui relèvent de l'opposition à l'homosexualité : "homophobia" "protest", "against", "homophobe".

Ceux-ci sont des indices de la sensible préoccupation de la presse concernant les détracteurs de la communauté LGBT. D'un autre côté cela est aussi la marque de la présence notable, ou du moins remarquée de détracteurs de cette communauté.

Plus bas, aux alentours de 16 occurrences on trouve aussi du vocabulaire religieux "christian", "sin", "Church" "catholic" qui montre que l'Eglise est toujours active sur ce sujet-là. Le mot péché tend à faire penser qu'elle est plutôt du côté des opposants.

De manière surprenant, on trouve "muslim" à 21 occurrences, sensiblement devant la religion chrétienne, ce qui est surprenant étant donné que ce n'est pas la religion majoritaire au Royaume-Unis.

On peut faire l'hypothèse que l'Islam est dans le contexte britannique plus véhémente en ce qui concerne l'homosexualité que les autres religions.

De manière isolée on voit apparaître le mot "school" à 27 occurrences (puis "education" à 11 occurrences) qui dénoterait une certaine préoccupation pour la jeunesse par rapport à ce sujet.



Dans le corpus en espagnol, on retrouve les champs lexicaux de la justice, de la politique, de la prison, de la santé, du mariage et de la famille.

Le champ lexical de la justice est très présent, le mot « ley » (« loi ») apparaît 84 fois, « derecho » (« droit ») 63 fois, « delito » (« délit ») 29 fois, « igualdad » (« égalité ») 26 fois, « libertad » (« liberté ») 15 fois, « Franquismo » (« Fraquisme ») 16 fois, « legal » (« légal ») 13 fois, « legalizar » (« légaliser ») 11 fois, « condena » (« condamne ») 11 fois et « ilegal » 10 fois. Associé à ce champ lexical, on retrouve des mots comme « rehabilitación » (« réhabilitation ») qui revient 23 fois et « carcél » (« prison ») qui a 8 occurrences. Le champ lexical de la politique apparaît avec les mots « gobernio » (« gouvernement ») (12 occurrences) et « política » (« politique ») (19 occurrences). On observe des mots relatifs à la santé comme « terapia » (« thérapie ») (69 occurrences), « curar » (« soigner ») (33 occurrences), « enfermedad » (« maladie ») (22 occurrences), salud (« santé ») (19 occurrences), « curación » (« guérison ») (13 occurrences), « mental » (11 occurrences). Le mariage est évoqué avec les mots « matrimonio » (« mariage ») (55 occurrences), « casarse » (« se marier ») (9 occurrences) et la famille avec le mot « familia » qui a 17 occurrences. La religion est un sujet qu’on retrouve avec les mots « católica » (« catholique ») (18 occurences) et « religion » (10 occurrences).

En observant les principales occurrences, on remarque que la presse écrite espagnole accorde beaucoup plus d’importance à ce qui s’est passé à l’époque. La préoccupation est historique, elle est davantage tournée vers le passé. L’homosexualité est un sujet qui est très souvent mis en relation avec la justice, la santé et la politique.



En parcourant les occurrences de mot dans le corpus de langue française, on constate qu’il y a une double lecture du mot homosexuel ainsi que sur l’ensemble de ses variantes. Dans le corpus ‘‘homosexuel est employé 402, l’homosexualité 170, ce qui laisse dire qu’il est la thématique du corpus. Devenu un mot connu dans le monde entier, l’homosexuel dans le cadre de la politique française comme dit plus haut a une double façade :

Le mot revêt une connotation à la fois positive et négative.

Étant dans une société de droit, la France plus particulièrement les politiques conçoivent que l’homosexualité est un droit. C’est pour cela choisir son partenaire sexuel est tout à fait légiféré. Avec l’emploi d’une certaine variété qu’il soit positive ou négative, l’homosexualité est légalisé (5), un droit (103) et à la fois favorable (17) pour une partie de la société. C’est dans cette logique qu’on assiste à une dépénalisation de ce choix de vivre : pénalisation (16). Ce qui relève de la justice (9). L’homosexuel est appelé aussi bisexuel (10), hétérosexuel (31), homo (81), bisexuel (10), hétéro (20), LGBT (39), lesbienne (36),

connotation négative avec une idée de haine. Haine (6), dommage (5)

L’idée de mariage (222) de gens de même sexe instaure une sorte de peur (5), une injustice (9) dans la société française car étant de base une société catholique (11). L’homosexualité de ce point de vue a une connotation négative. C’est ce qui justifie l’emploi des occurrences de homophobie (88), homophobe (69). L’église (11) conçoit que l’homosexualité est une insulte(12), une injure (9) et le condamne (20) fermement.

Cet aspect religieux (5) voit l’homosexualité comme un délit (5) et fait que les gens qui s’adonnent à de telles pratiques peuvent avoir le Sida (49).




En comparant les résultats obtenus dans les différentes langues, on voit apparaître des différences notables dans la perception de l’homosexualité dans les différentes langues.

Dans les trois langues, l’opinion globale de la presse concernant les couples de même sexe est plutôt positive mais les sujets qui y sont associés sont significativement différents. Contrairement à nos hypothèses de départ, le thème de la religion n’est pas le plus évoqué dans aucune des langues même s’il est bien présent. En revanche, en Espagne on note une très nette discussion sur la pénalisation et la pathologisation de l’homosexualité, deux éléments qui ne plus légalement à l’ordre du jour, ce qui tend à faire penser que les espagnols continuent à aborder ce sujet avec les bagages du passé à l’esprit. La France en revanche, ce consacre plus à l’actualité avec des enjeux plus récents comme celui du mariage et dans une moindre mesure du sida. Le Royaume-Uni quant à lui semble se préoccuper avant tout de manière plus diffuse des droits des homosexuels et de l’opposition à ceux-ci, plus comme une thématique générale que sur des sujets ciblés.

Ainsi donc, cette étude nous a montré que les presses anglaises, françaises et espagnoles partageaient un terreau commun en ce qui concerne leur tolérance de l’homosexualité. En revanche l’imaginaire collectif et les enjeux associés dans ces pays respectifs sont divers et variés.