Les cuisines du TAL

Des données passées à la casserole

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Sommaire


L'avis des anglais

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 En anglais, le corpus du syntagme "chinese cuisine" se distingue tout d’abord des autres du fait qu'il contient beaucoup moins de lemmes que les autres à nombre de corpus égal (4009 lemmes pour une moyenne de 5840 pour les trois autres syntagmes). Cette information est cependant à relativiser avec celles de l’outil de Google, Trends qui présente ce syntagme comme le plus recherché des quatre étudiés, sur cette année au Royaume-Uni. Là bas, la cuisine chinoise semble s’accompagner d’une idée de tradition. Des termes strictement alimentaires y sont également associés à l’image du riz, de la viande rouge ou blanche et du poulet. L’idée d’une cuisine bénéfique pour la santé est également présente.

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 Le corpus du syntagme "english cuisine", bien qu'il soit plutôt riche (5543 lemmes), il est très peu représenté sur google Trends où il figure dernier ex-aequo avec "Japanese cuisine" sur ces cinq dernières années. Ses contextes sont extrêmement peu variés et très factuels. En tant que nourriture en elle-même, nous trouvons le terme « roast » (rôti) et c’est tout. D’autres lexèmes font référence à des zones géographiques ("England", "world"). Nous y trouvons également trois adjectifs, par ordre de fréquence d’apparition : "bad", "bland" et "good" (soit "mauvais", "fade" et "bon"). Ceci semble témoigner d’une mauvaise estime de leur nourriture nationale, mal considérée (et ce, malgré le terme "cuisine" du syntagme qui a une connotation légèrement plus gastronomique que pour le syntagme "cuisine" du français qui lui est plus neutre).

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 Le corpus du syntagme "french cuisine" est lui aussi, plutôt riche (5619 lemmes). Sur Google Trends, il est lui aussi très bien représenté auprès du Royaume-Uni, en deuxième position, talonnant de près le syntagme "chinese cuisine". A l’image de ce dernier, l’aspect traditionnel semble important. Il est le seul syntagme à être représenté avec une idée de restaurants, d’influence et d’art, mais également de société. D’un point de vue strictement alimentaire c’est le fromage et le vin qui sont évoqués. Malgré certains articles dont le titre qualifiait la cuisine française de ringarde c’est une image élogieuse qui ressort des collocations de ce syntagme, d’autant plus qu'à l'inverse, le mot "modern" (moderne) ressort de celui-ci.

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 Le corpus du syntagme "japanese cuisine" est plutôt bien représenté (6377 lemmes) mais semble très peu recherché sur internet puisqu’il est dernier ex-aequo avec le syntagme "english cuisine". Ce qui ressort principalement des collocations c’est l’aspect traditionnel et historique de la cuisine. La cuisine est représentée comme étant composée d’aliments de base "staple": le riz et les sushis sont évoqués en tant qu’aliments cités. Enfin, l’idée de popularité et de partage est également présente.

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 Ainsi chaque syntagme révèle des aspects différents sur la perception des cuisines des différents endroits en plus d’une image plus ou moins prestigieuse. Ainsi, si la cuisine anglaise se démarque par ses qualificatifs négatifs qui semblent démontrer la faible estime qu’ont les anglais pour leur propre manière de cuisiner, il n’en est pas de même pour les autres. La cuisine chinoise est plutôt perçue comme traditionnelle et saine là où la cuisine française est plutôt associée à une image de prestige et d’art de vivre. Enfin, c’est l’aspect historique et traditionnel de la cuisine japonaise qui est fortement mis en avant au point qu’elle ne semble se résumer qu’à ça. La perception de la nourriture semble très stéréotypée : en Chine, on mange du riz qu’on accompagne de produits carnés, au Japon on a également le riz mais il s’accompagne de poisson voire de sushis. L’Angleterre n’est représentée que par les rôtis. c’est la seule cuisine qui n’est désignée qu’à travers un seul aliment. Enfin, la France se résume au fromage et au vin.

On peut observer ci-dessous les tendances de recherche google de ces quatre syntagmes pour ces douze derniers mois ou ces cinq dernières années :

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Ce qu'en pensent les chinois

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 Nous pouvons voir ci-dessus que pour les chinois, leur propre cuisine est bien plus qu'une liste de plats, elle incarne également le reflet de leur culture. En prenant connaissance des dix mots les plus fréquents, et en étudiant les cooccurrences des deux mots qui reviennent le plus souvent, on peut étudier la représentation qu'ont les individus du même pays vis-à-vis d'un autre.

 La fréquence du mot "中餐" (cuisine chinoise) dans le corpus est de 227 apparitions. Ses cooccurrents sont : "编辑" (rédiger), "文化" (la culture), "上菜" (dresser un plat), "礼仪" (les rites), "饮食" (la nourriture), "设计" (design). La cuisine chinoise, tout comme les autres cuisines étudiées ici, insinue la pratique de rites spécifiques, exprimés par des règles de politesse, au cours de sa dégustation.

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 Le second mot le plus fréquent : "饮食" (la nourriture), quant à lui, est représenté 92 fois dans le corpus et est souvent utilisé avec les mots suivants : "文化" (la culture), "常识" (les connaissances générales), "中华" (la Chine), "中餐" (la cuisine chinoise), "习惯" (les habitudes) et "继承" (hériter). Selon ces données, on peut avancer que les chinois considèrent leur cuisine comme un élément indissociable de la culture et qu'ils l'entretiennent de générations en générations en tant que trésor, ou héritage culturel.

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 Le mot le plus présent dans le corpus est "英国" (le Royaume-Uni), il apparaît au total 245 fois. Quant à ses cooccurrents, il y a : "菜" (les plats), "难吃" (désagréable à manger), "传统" (la tradition), "文化" (la culture), "那么" (alors), "为什么" (pourquoi), "特色" (les spécialités), "编辑" (rédiger) et "料理" (la cuisine).

 L'impossibilité de trouver de données pertinantes sur la cuisine anglaise en faisant une recherche en chinois met en relief le manque d'intérêt qu'ont les chinois pour cette cuisine. De plus, le fait que le mot "难吃" (désagréable à manger) soit un des mots les plus réccurrents du corpus laisse entendre que les chinois ne connaissent pas grand chose de la gastronomie de l'Angleterre, sûrement du au contexte géographique et au manque de renommée de la cuisine anglaise à travers le monde, et se limitent à une vision stéréotypée de cette dernière.

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 On peut voir que les Chinois ont une vision positive de la cuisine française. Pour eux, la cuisine française est liée à la gastronomie et à la culture. Le "gif" et le "sg" sont dus à un mauvais nettoyage du corpus.

  D'après iTrameur, le syntagme "法餐" (cuisine française) apparaît 135 fois dans le corpus. Quand on regarde ses cooccurrents, on peut voir "又" (aussi), "中常", "的" (symbole des adjectifs chinois), "香草" (vanille), "贵" (coûteux), "进一步" (d'une manière plus poussée) et "礼仪" (les rites). Parmi eux, "中常" n’a pas de sens en chinois, il est causé par la mauvaise segmentation... Pour le syntagme "cuisine française", les Chinois pensent que cette cuisine utilise souvent de la vanille et qu’elle coûte cher. En général, la consommation de vanille en Chine est assimilée à des rites et s'accompagne d'un protocole définit par des règles de politesses.

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 Quant au second mot le plus présent, "法国" (la France). D’après iTrameur, il apparaît au total à 132 reprises dans le corpus. Ses cooccurrents sont les suivants :  "聊一聊" (parler un peu de quelque chose ), "美食" (gastronomie) et "药妆" (produits pharmaceutiques). Donc nous pouvons voir que pour les chinois, la gastronomie et les produits pharmaceutiques sont des sujets habituels quand ils parlent de la France, et que tous ces syntagmes sont d'une certaine façon liés par l'image stéréotypée que les chinois ont de la France.

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 La cuisine japonaise est culturellement et géographiquement celle qui est la plus proche de la cuisine chinoise. L'idée qui ressort le plus est celle que les chinois sont plutôt admiratifs en ce qui concerne la cuisine japonaise.

 Pour le mot "日本" (le Japon), sa fréquence est de 222 et ses cooccurrents sont les suivants : "料理" (la cuisine), "聚集地" (le lieu de regroupement), "特色" (les spécialités), "看看" (connaître), "名店" (les restaurants fameux). On peut y voir que pour les chinois, la cuisine japonaise a ses propres caractéristiques et que le Japon est un pays qui a une concentration élevée de restaurants gastronomiques (cf "聚集地" dans le corpus).

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 Pour le mot "寿司" (sushi), il intervient 169 fois dans le corpus. Parmi ses cooccurrents, "卷", "握", "押" et "彩虹" sont les différentes sous-catégorisations du sushi. "分为" (se diviser), relève de nouveau le fait que la cuisine japonaise possède beaucoup de domaines différents. "川" et "绿" sont des caractères utilisés dans l’adresse ou le nom de restaurants de cuisine japonaise. Rien qu'en constatant l'importante fréquence du mot "寿司" (sushi) dans le corpus, nous pouvons deviner que la vision des chinois, vis-à-vis la cuisine japonaise, est encore une fois assez stéréotypée. Cette vision se limitant au plat japonais le plus connu au monde, on peut dire que malgré la proximité géographique des deux pays, les chinois n'en connaissent pas plus que les autres en ce qui concerne la cuisine japonaise.

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  Voici un petit tableau pour résumer la vision qu'ont les chinois de chacune des cuisines présentées :

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  Voici en plus, tiré du Big data fourni par le site baidu.com qui est le moteur de recherche le plus utilisé par les chinois, un graphique représentant le nombre de recherches par syntagme pour toute l’année 2019. C’est la "cuisine japonaise" (courbe verte) que les chinois cherchent le plus sur internet, c'est ensuite la "cuisine chinoise" (courbe bleue) et enfin la "cuisine française" (courbe orange). La cuisine anglaise n’a pas de données à fournir, ce qui appuie d'autant plus le fait que les chinois ne l'affectionnent pas.

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La vision des français

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 Le corpus est composé de 6674 lemmes. Les collocations sont nombreuses et sont associées à des images de popularité, de tradition, de variété et de gastronomie. Concernant les aliments, le riz, les pâtes et le poissons sont cités mais aussi les râmens et les sauces. Les ustensiles et modes de cuisson sont aussi cités à l’image du wok ou de la vapeur. De nombreux pays asiatiques sont évoqués (japonais, coréen, indien….). Contrairement à ce que certains articles suggéraient, la notion de santé et de bien être n’en ressort pas.

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 Le corpus du syntagme "cuisine anglaise" représente 3481 lemmes. En terme de fréquence, les termes les plus représentés sont "mauvaise" et "réputation". Mais ils sont moins bien courants que le terme "gastronomie" qui figure, ce qui semble contrebalancer cette idée. La majorité des autres termes sont très neutres compte tenu du syntagme, à l’image de "repas" ou "britannique". L’image se dégageant de ces termes est alors celle d’une cuisine très mal vue mais pas si mauvaise.

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 Ce corpus est constitué de 3724 lemmes. Nous avons une mention d’adjectifs mélioratifs comme "incontournable", "meilleure" et "internationale". Des aliments sont également mentionnés comme "salade" (souvent associée à "niçoise"), "choucroute alsacienne" et "lapin". D’autres termes font mention de la restauration comme "gastronomie", "restaurant" et "menu".

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 Ce corpus est constitué de 5487 lemmes. L’image de cette cuisine est très positive puisque nous y trouvons la notion "d’excellence", elle est "saine", "bonne", possède des "vertus" et est "simple". De nombreux plats sont cités comme les sushis mais aussi les yakitoris et le dashi. Des aliments de base comme le riz, les légumes et le poisson sont cités. Cette nourriture est également perçue comme atypique puisque nous y trouvons de nombreuses occurrences d'adjectifs comme "différent".

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 Ces analyses révèlent différentes visions de ces cuisines. Ainsi, si la cuisine anglaise est citée comme ayant une mauvaise réputation, cette image semble adoucie par le terme "gastronomie" qui semble vouloir la réhabiliter. Les autres cuisines ne semblent rien avoir à prouver, ainsi si l’image de la cuisine chinoise semble légèrement moins méliorative c’est uniquement par la comparaison avec les deux autres types de cuisine. On en mentionne la gastronomie, la variété mais également l’aspect traditionnel et la variété. Il peut alors sembler intéressant de noter que le terme "gastronomie" est employé pour désigner les deux types de cuisine les moins bien vus mais ne figure pas pour les deux autres cuisines, pourtant jugées plus prestigieuses. La cuisine française est présentée de manière très positive (excès de chauvinisme de notre part ? En tout cas l’avis semble partagé !). Il peut être intéressant de noter que les plats mentionnés ne sont pas les premiers qui peuvent venir à l’esprit lorsque nous réfléchissons aux plats français "typiques" voire stéréotypés : loin du fromage, de la baguette, des escargots, des croissants et des cuisses de grenouille ! On se limite presque à la vision des plats d'un chef étoilé. Enfin, les qualificatifs français de la cuisine japonaise sont probablement les plus positifs puisque cela va jusqu’à l’excellence, l’image d’une cuisine saine et bonne. Cependant, nous pouvons noter que les plats japonais mentionnés sont ceux que l’on peut trouver dans les "fast-food japonais" en France et semblent loin de la réelle étendue des plats de ce pays.

On peut observer ci-dessous les tendances de recherche google de ces quatre syntagmes pour ces douze derniers mois ou ces cinq dernières années :

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Et les japonais alors ?

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 En observant les mots cooccurrents au syntagme "中華料理" présent 153 fois dans le corpus, on peut relever quelques données intéressantes. On relève la présence des mots "中国人" (les chinois), "日本人" (les japonais), "関連" (lien, relation), "店" (restaurant), "看板" (enseigne), "本場" (endroit reconnu) et "世界" (la Terre). En prenant connaissance du fait que la culture culinaire japonaise tire ses origines de la Chine, et également du fait que la cuisine chinoise est la plupart du temps consommée à l'extérieur, ces données prennent du sens.

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 Le mot "中華", apparaissant 239 fois dans le corpus, nous intéresse également. Il s'agit de l'abréviation du syntagme "中華料理" et présente d'autres cooccurrences : "美味しい" (bon), "多い" (en grande quantité), "ラーメン" (Râmen) et enfin "鍋" (Nabe). On peut y voir deux plats "japonais" dont l'origine est chinoise. On retrouve aussi des adjectifs comme "bon" ou "en grande quantité" pour décrire cette cuisine, ce dernier est assez illustratif du fait que la cuisine chinoise consommée au Japon regroupe des plats plutôt bien garnis voire à manger en groupe (tout comme le râmen ou le nabe). Néanmoins, ces deux plats étant les plus réccurents dans l'évocation de la cuisine chinoise, il semble que les japonais, bien qu'ayant conscience de leur héritage culturel culinaire, il n'ont vraiment connaissance que de ce qui est populaire et qu'ils peuvent consommer au quotidien dans leur pays.  

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 Le syntagme "イギリス料理" apparaît 209 fois dans le corpus et parmi ses cooccurrences on compte : "不味い" (mauvais), "美味しい" (bon), "伝統" (tradition), "過去" (le passé). Les japonais semblent considérer la cuisine anglaise comme une cuisine du terroir, assez enracinée. L'avis quant à ses qualités gustative semble assez partagé.

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 Pour dégager une tendance entre le fait que la cuisine anglaise soit bonne ou mauvaise selon les japonais, nous allons mettre en relation les cooccurences de ces deux syntagmes. On peut y voir que "不味い" (=まずい) (mauvais), entre en relation avec "世界" (la Terre) et "イメージ" (vision, image). Ce qui indique que les japonais ont conscience de la mauvaise image de la cuisine anglaise à travers le monde. D'un autre côté, on a "美味しい" (bon) qui est lié à "実は" (en réalité) et "本当は" (en vérité). On peut comprendre ici, que les japonais tentent de casser l'image stéréotypée que la plupart des pays ont de la cuisine anglaise.

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 Pour ce qui est de ce syntagme dont la fréquence est de 152 apparitions dans le corpus, il est associé aux termes "高級" (de luxe), "文化" (culture) et "特徴" (particularité), ce qui dénote une vision encore une fois habituel de la cuisine française vue de l'extérieur. De plus les occurrences des termes "ソース" (sauce) et "ハンバーガー" (pièce de viande rouge) viennent encore nous prouver que comme presques tous les autres pays, les japonais ont une vision stéréoptypée de la cuisine française qu'ils considèrent comme une cuisine de luxe et de chef étoilés. 

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 Avant de traiter nos syntagmes nous devons évoquer la différence entre "和食" et "日本料理". Le premier évoque la cuisine japonaise dite traditionelle telle qu'elle était confectionnée plusieurs siècles déjà auparavant. C'est cette cuisine qui est enregistrée au patrimoine culturel immuable de l'UNESCO. Le second évoque la cuisine japonaise dans sa globalité, aussi bien la cuisine traditionnelle que celle d'aujourd'hui tout en prenant compte de ses influences.

  C'est ainsi que pour le mot "和食" on le retiendra souvent accompagné de "ユネスコ" (UNESCO), "伝統" (tradition) et "文化" (culture). On y voit ainsi la fierté qu'ont les japonais pour leur cuisine dite traditionnelle.

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 Le styntagme "日本料理", quant à lui, est accompagné des mots suivants : "認定" (reconnaissance), "海外" (étranger), "技能" (savoir-faire) et "調理" (confection). On note alors un intérêt prononcé des japonais pour la vision qu'ont les autres pays de leur cuisine en plus de la vision d'une certaine difficulté de la pratique de leurs arts culinaires. Cela fait ressortir de nouveau une fierté voire de l'arrogance qu'on les japonais pour leur cuisine et leurs traditions plus généralement.

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 La vision qu'ont les japonais des autres cuisines est en fin de compte plutôt stéréotypée. A part la cuisine anglaise dont les japonais ne connaissent presque rien, laissant les quelques personnes qui s'en préoccupent dégager une vision qui tend à casser le stéréotype commun, la cuisine chinoise et la cuisine française souffrent toutes les deux d'une image stéréotypée. La cuisine française est, comme dans tous les pays, vu comme une cuisine luxieuse, coûteuse, classe, distinguée. La cuisine chinoise, elle, n'est connue que par ce qu'en a hérité le Japon, et reste globalement très méconnue.

Voici la fréquence de recherche sur google de ces syntagmes ces douze derniers mois :

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 Avec le choix de notre thème, il nous était venu plusieurs hypothèses. Tout d’abord, l’idée selon laquelle la cuisine française et la cuisine japonaise seraient mieux considérées, car étant inscrites au patrimoine culturel univerversel et immuable par UNESCO, à l’inverse de la cuisine chinoise et de la cuisine anglaise. Nous nous attendions également à ce que les cultures occidentales d’une part et asiatiques d’autres part soient susceptibles d’avoir des idées et des conceptions plus proches entre elles et une plus grande connaissance l'un de l'autres.

 Une fois nos analyses effectuées et nos conclusions faites par syntagmes et par langues, nous avons pu noter plusieurs points : Tout d’abord, comme attendu, les cuisines japonaise et française ont une image très positive et ce, quelque soit le pays étudié. Nous pouvons cependant noter que cette dernière est souvent vue comme ayant un pendant négatif : elle est vue comme très sophistiquée et onéreuse. Les cuisines chinoise et anglaise ne sont pas à traiter ensemble mais à distinguer tant elles sont perçues différemment. La cuisine chinoise semble être vue de manière positive et associée à une image de traditions, qu’elle soit inspiratrice ou existante en tant que telle, et bien que populaire, elle ne jouit pas de l’aspect sophistiqué que revêtent les deux cuisines précédentes. Enfin, la cuisine anglaise semble souffrir tant d’un désintérêt bien plus que d’une mauvaise perception, et ce y compris par les anglais eux-mêmes. Cependant, ceux qui s’y intéressent semblent vouloir lutter contre cette perception et vouloir la réhabiliter. Nous avons également pu noter un autre aspect : les pays ont une vision très stéréotypée et relativement similaire de ce qu’est la cuisine des autres pays et ce, indépendamment de la géographie ou de la culture des pays concernés.

 Notre première hypothèse se voit alors en partie confirmée puisque les cuisines inscrite au patrimoine culturel par l’UNESCO semblent jouir d’une aura particulièrement positive. Il est cependant important de noter que la cuisine chinoise semble mieux perçue par rapport à ce que nous attendions, et ce malgré le fait qu’elle se soit surtout exportée sous forme de fast-food en occident. A l’inverse, la cuisine anglaise souffre d’une très mauvaise réputation, même si nous nous y l’attendions, elle semble plus extrême, mais cela est à nuancer puisque le monde semble avoir conscience qu’il s’agit d’une réputation. A-t-elle une chance d’améliorer son image ? Nous pouvons également noter qu’à l’exception de la cuisine anglaise, chaque cuisine semble s’associer, selon les pays, à une forme de ritualisation et ne pas se limiter à une consommation d’aliments ou aux espaces géographiques dans lesquels elles sont pratiqués.

 Notre seconde hypothèse est complètement invalidée puisque nous n’avons pas constaté de corrélations entre culture et situation géographique ou une meilleure connaissance de la cuisine d’un pays. Il semble ainsi y avoir une forme d’image aussi commune que stéréotypée à laquelle les traditions culinaires d’un pays renvoient.

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