NOS RÉSULTATS

Poings



D’après les données récoltées et les analyses linguistiques effectuées, nous observons un comportement distinct du mot « socialiste » entre le bloc représentant les langues « occidentales », c’est-à-dire, le français et l’espagnol, et celui contenant la langue ukrainienne, représentante des langues de l’Europe de l'Est. D’ailleurs, nous nous sommes aperçues que l’hypothèse initiale dont nous étions parties correspond fortement aux résultats extraits de nos corpora.

D’une part, nous remarquons que le terme « socialiste » sur le web ukrainien continue à conserver presque sans exceptions la connotation négative liée au passé soviétique, ce qui est à nouveau conforme à nos intuitions initiales. De plus, ce mot est parfois utilisé comme synonyme de communisme, régime totalitaire et même de nazisme. Cependant, selon le corpus il y a toujours beaucoup de gens qui restent des partisans du « grand » passé soviétique et qui le perçoivent comme un mot portant une connotation positive et nostalgique, ce qui est utilisé par les partis socialistes populistes pro-russes contemporaines. Enfin, le même type de partis et regroupements politiques utilisent des fois ce terme dans une forme péjorative perverse, comme « homo-socialiste » (ukr. gomosociialiite), pour parler des politiciens européens occidentaux en appelant aux sentiments homophobes de cette partie de la population ukrainienne. De cette façon, ils opposent les socialistes nationaux qui veulent rendre ce grand passé soviétique et les socialistes étrangers, capitalistes, de l’Europe « pourrie » et sans vrai valeurs.

De l’autre part, les résultats obtenus de l’espagnol et du français s’avèrent très pareils l’un de l’autre. Nous retrouvons dans les deux cas une référence du mot « socialiste » vers le parti politique national portant le même nom; à savoir, le Parti Socialiste (PS) en France et le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) en Espagne. Notons que cette conjecture est renforcée par la prodigalité des noms de représentants politiques provenants de ces deux formations: Sánchez, Macron, Hamon...

À ce propos, il convient d’indiquer que les connotations retrouvées diffèrent des résultats obtenus du corpus ukrainien, puisque le terme en question n’est pas utilisé, en termes généraux, en tant qu’un adjectif qualificatif mais tout simplement désignatif (référant aux partis déjà évoqués), ce qui laisse entrevoir un usage plus neutre. Quoi qu’il en soit, nous signalons que le contexte le plus susceptible de garder des sens connotatifs est celui où l’on trouve « socialiste » sous la forme plurielle. En pareil cas, ce n’est pas une formation en particulier celle sur laquelle le texte versera, mais plutôt sur des collectifs qui militent pour les principes du socialisme. En fait, c’est ici que l’on a constate une certaine divergence entre l’espagnol et le français: bien que dans le premier corpus des exemples comme traîtres ou soumis soulignent un composant péjoratif très transparent, dans le cas du français, nous découvrons des adjectifs qui ne sont pas nécessairement teints de nuances défavorables (songeons à jeunes ou féministes...).

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En définitif, les résultats obtenus moyennant nos trois corpora valident notre hypothèse initiale sur l’usage du mot « socialiste » dans les langues choisies. Pourtant, il ne faut surtout pas oublier que la dimension des données analysées est assez réduite, d’où l'importance de ne pas considérer nos conclusions comme s’ils étaient une vérité absolue. « La vie multilingue du mot socialiste sur le web » constitue un projet qui a notamment pour but de prendre connaissance de l’univers de la programmation en langage Bash, de s'y initier et de découvrir les nombreux possibilités d’implémentation linguistique qu’elle entraîne.



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