Phase 2 : Analyses sur nos données

La deuxième phase de notre projet est consacrée aux analyses des données recueillies. En effet, le but de notre script et des tableaux conséquents était celui de recueillir toutes les données nécessaires pour une analyse textométrique de notre corpus multilingue à l’aide de différents logiciels.

L’objectif de ces analyses textuelles est de voir, données à la main, comment notre mot pôle (le mot autour duquel nous avons décidé de concentrer notre projet) se comporte dans les différentes langues et dans les différents contextes.

Nous avons analysé les fichiers « contexte » concaténés (contextes droits et gauches du mot « université ») ainsi que les fichiers « dump-text » concaténés (les textes entiers), afin d’avoir un retour plus complet.

Nous avons mené nos recherches et analyses à l’aide de trois outils :

- le logiciel Wordart, qui nous a permis de représenter visuellement nos résultats
- le logiciel iTrameur et Lancsbox, 2 outils de textométrie particulièrement centrés sur le calcul des cooccurrents

!!! ATTENTION !!!

Quand on aborde des outils informatiques d’analyse textuelle il est toujours important de commencer sa recherche avec une hypothèse et l’objectif de valider (ou pas) cette hypothèse préalable. En effet, on ne doit pas concevoir ces instruments comme des « boites magiques » desquelles la vérité sort par magie. On doit toujours garder en tête l’importance de l’analyse à priori, des choix préalables, d’un retour régulier au texte et, dans un deuxième temps, l’interprétation des résultats.


Nos hypothèses

Nous avons construit des hypothèses pour chaque langue à la lumière desquelles nous avons mené nos analyses :


Pour l'italien :

Nous nous attendons à retrouver le mot « université » accompagné par les mots clés de cette période de pandémie comme « COVID », « pandemia » (pandémie), « virus ». Comme le montre le graphique ci-dessous, on peut remarquer 3 vagues principales : la première, en mars 2020 (très basse parce qu’on n’avait pas encore assez de tests), une deuxième en octobre/novembre 2020 et une autre en mars 2021. Maintenant, à partir de décembre 2021, nous nous trouvons au beau milieu d’une nouvelle vague. Puisque les cours universitaires, en Italie, se sont déroulés et se déroulent toujours quasi totalement à distance, nous nous attendons également à trouver des mots qui se réfèrent à cette modalité d’enseignement : « dad » (didactique à distance), « distanza » (distanciel), « ibrida » (modalité hybride), « online » (en ligne).

Graphique avec les chiffres officiels de l'évolution du Covid-19 en Italie
Graphique avec les chiffres officiels de l'évolution du Covid-19 en Italie

Pour l’anglais australien :

Comme nous pouvons le voir sur le graphique qui montre l’évolution du virus, l’Australie a eu très peu de cas jusqu’au moment présent. Nous nous attendons donc à trouver, autour du mot « university » un vocabulaire hétérogène, qui pour la majorité n’est pas lié à l’émergence sanitaire. On s’attend donc à trouver des mots qui sont utilisés dans une situation de normalité. Ce sont par exemple des mots que nous associons et utilisons au sein d’un contexte universitaire qui réfèrent par exemple, aux taxes, aux cours, aux enseignants, à la recherche. En particulier, nous supposons qu’on ne trouvera pas de référence aux enseignements à distance. En effet, nous savons qu'en Australie également, il y a eu des confinements généraux. Nous pensons tout de même qu’au vu du nombre de contaminations très bas, le pays a dû retourner d’une manière plus vite à la normalité. La période de normalité surpasse donc logiquement celle de la crise sanitaire.

Graphique avec les chiffres officiels de l'évolution du Covid-19 en Australie
Graphique avec les chiffres officiels de l'évolution du Covid-19 en Australie

Pour le français :

Comme nous le savons et pouvons le voir sur le graphique, la France a elle aussi été frappée par la pandémie. Nous nous attendons donc à retrouver notre mot « université » accompagné par des mots faisant référence à cette période comme « Covid », « pandémie », « virus », « pass », « sanitaire », « vaccin ». Le graphique représente l’évolution des nouveaux cas de Covid au cours du temps. Ce graphique provient des sources officielles et montre quatre principaux pics qui correspondent aux périodes de flambées de l’épidémie. Il est a noter que ce graphique représente les nouveaux cas et ce nombre est à comparer avec le nombre de tests disponibles à chaque période (en mars 2020, la première vague n’est pas visible, il n’y avait pas assez de tests). Les cours universitaires se sont déroulés à distance en France, avec une reprise en présentiel mais partielle (et éphémère) à la rentrée 2020. Nous pensons donc trouver dans notre corpus de textes, des mots et des contextes qu se réfèrent majoritairement à l’enseignement à distance. Les mesures gouvernementales ayant été prises relativement tard pour le monde universitaire en France, nous nous attendons à retrouver moins de mots et contextes faisant référence à la prise en charge des problèmes universitaires en temps de covid.

Graphique avec les chiffres officiels de l'évolution du Covid-19 en France
Graphique avec les chiffres officiels de l'évolution du Covid-19 en France

Pour le chinois :

Étant le premier pays frappé par la pandémie, la Chine a développé un système de « dépister - isoler - protéger » pour contenir le taux de contamination au niveau minimum à travers le temps. En prenant en considération la base et la densité de population importante en Chine continentale, le gouvernement est resté prudent dans ses mesures sanitaires pour éviter de grandes vagues de contamination qui affectent évidemment la vie normale des personnes et le développement de la société. Sachant qu’en temps de pré-covid, les universités chinoises et françaises ne partageaient que très peu de points communs au niveau de l’organisation des enseignements et de la gestion des étudiants. En France, et surtout à Paris, la plupart des universités ont des campus décentralisés et les étudiants se débrouillent pour trouver leur logement, alors qu’en Chine les étudiants habitent dans les dortoirs que l’université propose, souvent obligatoires. En prenant en considération ce point, nous sommes curieuses de voir comment les universités en Chine ont géré la vie des étudiants pendant la crise. La pandémie a débuté à la période des vacances d’hiver et des fêtes de printemps en Chine. Les universités ont donc décidé de repousser la date de la rentrée dans un premier temps, mais la pandémie a duré plus longtemps que prévu. Pour pouvoir garder le rythme de l’enseignement, les universités ont donc repris avec l’enseignement en ligne. Dans les corpus, nous nous attendons à voir le mot « 大学 » (université) avec « enseignement en ligne », « la rentrée repoussée », « pandémie » « test pcr », mais aussi « quarantaine » « santé » « cours », etc..

Graphique avec les chiffres officiels de l'évolution du Covid-19 en Chine
Graphique avec les chiffres officiels de l'évolution du Covid-19 en Chine

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